Poitrenaud: "on va tenter le coup"

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
COUPE D'EUROPE - Le Toulousain revient sur la saison et la finale contre Biarritz.

COUPE D'EUROPE - Le Toulousain revient sur la saison et la finale contre Biarritz.Clément, quel goût gardez-vous de cette demi-finale perdue de Top 14 perdue (21-13) face à l'Usap à La Mosson ?Le gâteau, c'est la Coupe d'Europe, la cerise, ça aurait été le Top 14. On l'aurait dégusté avec plaisir, on en aurait bien profité... Même si ce n'était pas notre objectif principal, on a suffisamment dit que l'on visait avant tout la Coupe d'Europe, à la mi-temps (le Stade menait alors 13-9, ndlr), on s'est dit qu'on avait fait une bonne partie du chemin et que ce ne serait pas mal peut-être d'atteindre une seconde demi-finale, d'autant qu'on en avait alors la possibilité. Malheureusement, on a été contrariés dans nos plans. Les Catalans ne se sont à aucun moment démobilisés, ils ont super bien occupés le terrain, nous, on n'a pas réussi à se sortir de nos 40 mètres. Et avec Jérôme Porical, qui était en grande réussite, on a payé cher nos erreurs.Les ressources physiques, dont on a beaucoup parlé, ont-elles fini par vous manquer ?Non parce qu'à chaque fois qu'on est parvenu à rentrer dans leurs 30 mètres, on s'est montrés dangereux. On peut s'offrir la gagne dans les dernières minutes sur un dernier beau mouvement, on sentait de l'énergie dans chacun d'entre nous. Seulement, quand tu es acculé pendant quasiment tout une mi-temps, c'est difficile de déclencher des mouvements de loin, c'est difficile de déstabiliser une équipe aussi bien en place quand on se retrouve si loin de la ligne d'essai, voilà. Ils ont mieux géré la seconde période que nous. "L'Usap a bien travaillé et les Biarrots en ont certainement fait autant "Craignez-vous néanmoins à la veille de cette finale de H-Cup face au BO de manquer de fraîcheur et d'oxygène ?Oui, bien sûr, parce que ça a été tout de même un rude combat, devant, on a fait jouer nos quatre piliers, nos deux talonneurs, tous nos secondes lignes, tout le monde à participé au match et tout le monde a mis du temps à sortir du vestiaire parce qu'on a pris des « pètes » et que ça a été compliqué.Samedi, la même interrogation se posera autour de la question du possible manque de rythme des Biarrots et de votre manque de fraîcheur compréhensible...Oui, mais on s'est aperçu finalement que les Catalans étaient bien préparés. Ils n'ont pas connu cette baisse de régime qu'on pouvait espérer aux alentours de la 50e ou la 60e minute ? C'était la preuve que cette équipe a bien travaillé pendant ces trois semaines et les Biarrots de leur côté en ont certainement fait autant. J'espère qu'il ne nous manquera pas samedi cette fraîcheur supplémentaire qu'on a livrée au cours de cette demi-finale. On avait dit que les joueurs présents sur le terrain se donneraient à 100 %, c'est ce qu'on a fait sans se poser de questions sur la suite. Guy Novès a déclaré qu'il n'avait pas eu le coeur à trahir l'enthousiasme de ses joueurs, mais que si ça n'avait tenu qu'à lui, il n'aurait pas aligné la même équipe à Montpellier...(agacé) Oui, mais qu'est-ce que vous voulez faire ? Pour nous, ça coulait de source, quelque soit l'équipe alignée. On a bataillé toute la saison, on a eu des bas, des hauts, des moments difficiles ; on était dans une bonne dynamique et on avait envie de jouer ce match, tout simplement. Mais Guy n'allait pas envoyer les Espoirs, c'était clair et net. C'était logique pour moi, qui n'avais pas joué contre Castres, Pato Albacete non plus, Virgile Lacombe non plus, Florian Fritz et Cédric Heymans non plus. On n'allait pas passer nous aussi quinze jours sans jouer. A partir du moment où on joue une demi-finale, on est là pour s'envoyer à 200%. On ne rentre pas sur le terrain pour perdre ou en se disant qu'on va laisser gagner les Catalans parce qu'on a une finale de Coupe d'Europe à jouer en suivant. Ça n'existe pas. Il n'y a pas eu de conciliabule en se disant : « On va la jouer ou on va pas la jouer. » Seulement, on a battu le Leinster, Paris, Castres et face à l'Usap, il n'y avait quand même pas ni Byron Kelleher, ni Jean-Baptiste Elissalde, il (Novès) a quand même lancé un jeune de 20 ans à la mêlée et il a fait tourner. Seulement, on est trente professionnels, tous capables de jouer ce genre de rencontres de haut niveau, on l'avait démontré depuis quelques semaines et il était sûr qu'on allait aligner une équipe solide même avec William (Servat) ou Thierry (Dusautoir) sur le banc. C'est un ressenti que Guy a eu et ça marche d'ailleurs souvent comme ça..."Après la saison qu'on vient de se cogner, ce n'est pas possible !"Le constat d'échec autour du coaching, et notamment de ces douze remplacements effectués d'un match sur l'autre, dressé par Guy Novès, a-t-il fait l'objet d'une analyse plus poussée de votre part ?Il était évidemment que ça passait par là, par du turn-over, il ne pouvait pas en être autrement. On ne peut pas débuter tous les matches avec les quinze mêmes joueurs, après la saison qu'on vient de se cogner, ce n'est pas possible. Ce mode de fonctionnement nous paraissait logique à nous en tant que joueurs. Ce devrait être avant tout une chance de pouvoir se refaire à l'occasion de cette finale face au BO. Et pourtant, il y a ce doute quant à savoir si vous n'avez pas laissé trop de plumes à Montpellier...Si on raisonne comme ça, on ne fait plus rien. On a récupéré tant bien que mal et on s'est lancé comme on doit le faire pour une finale de Coupe d'Europe. Est-ce qu'on a eu raison ou pas de jouer ce match, moi, je pense que oui ! Ce n'était pas croyable de laisser passer une telle chance de faire un doublé. On n'est déjà pas passé loin avec Toulouse, cette année, on avait encore la possibilité de le faire, on l'a tenté, voilà. Il est sûr que les conditions dans lesquelles on nous place ne sont pas les meilleures, mais on va tenter le coup et on verra bien à la sortie... Si on est Champion d'Europe, on aura fait une belle saison. Si on ne gagne rien, on aura raté la saison, malgré tout, c'est comme ça...