Pietri a de l'avenir

  • Copié
MICHAEL BALCAEN , modifié à
Loïc Pietri est passé tout près d'une médaille ce jeudi à Paris lors des championnats du monde. Le Niçois, engagé en -81kg, a réalisé un parcours particulièrement intéressant, sortant notamment le Néerlandais Guillaume Elmont pour se hisser en demi-finale du Mondial. Malheureusement, blessé au tibia, il n'a pas pu défendre convenablement ses chances lors de ses deux derniers combats et termine donc au pied du podium.

Loïc Pietri est passé tout près d'une médaille ce jeudi à Paris lors des championnats du monde. Le Niçois, engagé en -81kg, a réalisé un parcours particulièrement intéressant, sortant notamment le Néerlandais Guillaume Elmont pour se hisser en demi-finale du Mondial. Malheureusement, blessé au tibia, il n'a pas pu défendre convenablement ses chances lors de ses deux derniers combats et termine donc au pied du podium. Il a enflammé Bercy, mais sans pour autant repartir avec une breloque autour du cou. Engagé dans une catégorie des -81kg qui se cherche un leader, ce petit jeune qui arrive a montré les crocs à Paris et prouvé qu'il savait répondre favorablement dans les grandes occasions. Cette journée parisienne lui a permis de se jauger face au gratin mondial et de prouver qu'il y avait sa place. A un an des Jeux Olympiques, ce n'est pas anodin. Et s'il n'a finamement pas pu monter sur la boîte, Pietri a tout de même pris une longueur d'avance sur Alain Schmitt ou Axel Clerget. Le champion du monde junior 2009 a pourtant bien failli vivre ces mondiaux parisiens dans la peau du troisième homme, celui du remplaçant. A l'annonce des sélectionnés, seul Alain Schmitt était assuré de sa place. Pour l'épauler le comité de sélection pensait d'abord à un Axel Clerget de retour de blessure, mais qui avait pour lui de figurer dans les 22 meilleurs mondiaux depuis 3 ans et d'avoir terminé à la 5e place du relevé Grand Chelem de Rio en juin dernier juste avant l'annonce finale... C'est finalement Pietri qui a été choisi. On connaît désormais la suite. Une blessure qui le condamne Une journée débutée au deuxième tour face au Serbe Miroljub Ivezic. Un combat dans le ton offensif nécessaire avec à la clé deux waza ari. La suite s'annonçait autrement plus compliqué face à Guillaume Elmont. Pietri a livré un premier combat âpre et disputé face au Néerlandais, qui finira par s'incliner pour deux moulinettes. Blessé tout l'été et autorisé à effectuer des randoris depuis deux semaines, "c'est un gars costaud, mais il a multiplié les fausses attaques et c'est une victoire à la maison, assurera après coup le Batave visiblement déçu et pas encore tout à fait lucide sur son combat. Qu'importe pour Pietri, dont le tableau venait de s'ouvrir partiellement. Le Niçois a en effet enchaîné en venant à bout du Géorgien Tchrikishvili (waza ari), puis surtout de l'Azeri Rajabli en quarts de finale. Un combat très compliqué pour Pietri, qui a dû aller au bout de lui-même pour remonter un waza ari. "C'était difficile au départ car il n'avait pas récupéré après le huitième. C'est pour ça qu'il prend waza ari. Après, c'est la guerre, il savait qu'il fallait le mettre sur le dos. Il a opté pour le mode rouleau compresseur jusqu'à trouver la faille. C'est un combat à l'énergie et au mental comme on les aime", a expliqué Jérôme Henric qui coache Pietri pendant ce championnat du monde. De fait, Pietri s'est surpassé, allant puiser dans ses ultimes ressources face à un Rajabli également à bout de force et qui a fini épuisé et... blessé. "Je me suis blessé au tibia, j'ai pris un pet et je n'ai pas pu tout donner en demi-finale et en place de 3. Je pense que ce n'est pas grave, mais je ne pouvais pas être au top", explique le Français. Or, face au n°1 mondial Jae-Bum Kim, il aurait fallu être en mesure de tout donner pour exister. Pietri boitait vraiment à la reprise des hostilités. L'homme du jour côté tricolore a fait ce qu'il a pu, mais le Coréen a su maîtriser le combat et faire la différence (waza ari) après 3'36" de combat. Déçu et sans doute frustré, c'est donc vers le combat pour le bronze qu'il s'est tourné face au Macédonien (auteur d'un pion phénoménal en repêchage) Sergiu Toma pour adversaire. Même motif, même punition avec une défaite rapide. "J'hésitais à monter, mais quand je lance le soei, je pensais que ça pouvait passer", glisse-t-il. Au lieu de ça, Pietri se fait contrer et étrangler. Fin du bal avec une cinquième place forcément frustrante.