Phelps a retrouvé l'appétit

  • Copié
LAURENT DUYCK , modifié à
Trois ans après éclaboussé les Jeux Olympiques de Pékin en collectionnant huit médailles d'or, Michael Phelps est de retour en Chine à l'occasion des Mondiaux de Shanghai (24-31 juillet). L'occasion pour l'Américain, à la peine depuis un an, de prouver qu'il reste bien le meilleur nageur du monde à un an de son prochain rendez-vous olympique à Londres.

Trois ans après avoir éclaboussé les Jeux Olympiques de Pékin en collectionnant huit médailles d'or, Michael Phelps est de retour en Chine à l'occasion des Mondiaux de Shanghai (24-31 juillet). L'occasion pour l'Américain, à la peine depuis un an, de prouver qu'il reste bien le meilleur nageur du monde à un an de son prochain rendez-vous olympique à Londres. Sa cuirasse s'était fendue l'été dernier lors des Championnats Panpacifiques où il ne s'était pas qualifié pour la finale du 400 mètres 4 nages, l'une de ses distances fétiches. Elle a définitivement pris l'eau en ce début d'année qui l'a vu s'incliner trois fois de suite - à deux reprises (dans le Michigan puis à Charlotte) face au Chinois Wu Peng et le mois dernier à Santa Clara contre l'Australien Nick D'Arcy - sur 200 mètres papillon, sa distance de prédilection. Et soudain Michael Phelps, l'homme aux 14 médailles d'or olympiques, invincible pendant neuf ans sur 200 m papillon, redescendait parmi les mortels... "Ça prouve que je suis humain", soufflait-il sans gaieté de coeur vendredi à Gold Coast (Australie) où l'équipe américaine affinait sa préparation. "Ces défaites font mal, ajoutait celui qui voulait conserver cette invincibilité sur la distance jusqu'à la fin de sa carrière. Mais ça (les victoires) reviendra si je fais ce que j'ai à faire dans l'eau. Vous le savez, je n'aime pas perdre." Et depuis 2009, date de son retour à la compétition après un break bienvenu (et plus long que prévu en raison d'une suspension de trois mois pour un contrôle positif à la marijuana) dans la foulée de ses exploits olympiques, l'Américain n'a que trop perdu. Reprise de la chasse aux records ? "C'est frustrant mais je pense que cela va m'aider à long terme, expliquait-il à CBC Sports au début du mois. Je pense que j'avais besoin de ça pour me motiver et je vais garder ça en tête lors de ces deux prochaines années. Ça va me pousser à travailler encore plus dur pour revenir." Travailler, l'autre pilier indispensable à sa réussite avec le talent, un maître-mot qu'il avait perdu de vue. La faute à une baisse de motivation somme toute logique après avoir tout gagné et s'être imposé, à 23 ans seulement, comme le plus grand nageur de tous les temps, fort de ses 14 titres olympiques, un record. "J'avais l'impression qu'il fallait me tordre le bras pour me forcer à aller dans le bassin, avouait-il vendredi. Je faisais tout pour ne pas aller à l'eau mais, cette année, cela a changé. Je ne supporte pas de perdre, donc il fallait que je change quelque chose. Je l'ai fait avant qu'il ne soit trop tard." Car le Kid de Baltimore, qui s'alignera sur le 200 m nage libre, le 100 m et 200 m papillon, le 200 m quatre nages et devrait participer au relais 4x200 m nage libre à Shanghai, sait que la concurrence s'est accrue. "Il y a des nageurs qui nagent plus vite aujourd'hui que quand ils avaient la combinaison et pas mal de nouveaux qui nagent aussi plus vite", estime-t-il au point d'imaginer que les Mondiaux 2011 puissent rivaliser en terme de performances, et ce malgré la disparition des combinaisons, avec ceux de Rome l'an dernier avec ses 43 records du monde: "Je ne doute pas qu'il y aura quelques records du monde aux Mondiaux et il sera intéressant de voir par qui ils seront établis." Nul doute que, dans son esprit, Phelps se verrait bien accrocher de nouveaux records à son palmarès. Histoire de rappeler qu'il sera l'homme à battre à Londres dans un an...