Pas le droit à l'erreur

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Thomas PISSELET , modifié à
Auteur d'un parcours assez remarquable jusqu'ici, l'équipe de France remet tout en jeu contre la Grèce, ce jeudi après-midi à Kaunas, en quarts de finale de l'Euro 2011. Un match particulier, vu le passé entre les deux équipes, mais surtout crucial pour l'avenir des Bleus. A court comme à moyen terme.

Auteur d'un parcours assez remarquable jusqu'ici, l'équipe de France remet tout en jeu contre la Grèce, ce jeudi après-midi à Kaunas, en quarts de finale de l'Euro 2011. Un match particulier, vu le passé entre les deux équipes, mais surtout crucial pour l'avenir des Bleus. A court comme à moyen terme. "On n'a pas de complexe à avoir." Pour chasser le moindre doute, le moindre souvenir encombrant d'une histoire peu glorieuse contre la Grèce (voir encadré), Vincent Collet s'est convaincu que l'équipe de France n'était, cette année, inférieure à aucune autre. Hormis peut-être l'Espagne, qu'il considère comme le "favori numéro un" pour le titre dans cet Euro 2011. Le passé, il ne l'a pas intégré dans son approche de ce quart de finale ô combien important pour le basket tricolore. Et il a sans doute bien fait. "On a nos chances et il faut les jouer à fond, assure-t-il. La France a un passé très négatif contre la Grèce mais ce n'est pas grave. Ce match, on va le jouer. Et à fond." Parce qu'il y a au bout une place en demi-finales, contre la Serbie ou la Russie. Et parce qu'en cas de succès, Tony Parker et ses partenaires feraient un très grand pas vers les Jeux de Londres, en 2012, avec l'assurance d'une qualification pour le tournoi pré-olympique à la clé. Deux objectifs en un, donc: la victoire face aux Grecs. Sur le papier, les Français n'ont pas grand-chose à craindre. Ils ont aussi prouvé sur le terrain, lors de leurs sept premiers matches sur le sol lituanien, qu'ils avaient grandi, mûri, et appris de leurs précédentes erreurs. Le plus dur, "le plus cruel" dixit le sélectionneur national, c'est qu'une défaite à ce stade-là de la compétition viendrait balayer toutes ces promesses. "Tout repart à zéro, tout s'efface, confirme Vincent Collet. Quelque part, c'est donc un nouveau départ et il faudra l'aborder à fond, d'entrée. Il n'y aura pas de retour. On va tout jouer maintenant. Même si on perd contre la Grèce, on n'aura pas rien fait jusqu'ici. Mais on sait très bien que c'est là qu'on va jouer notre championnat d'Europe. Tout commence maintenant." Contre une équipe hellène qui, c'est dans sa culture de jeu, ne lâchera rien, essayera de ralentir le tempo de la rencontre, voire de la pourrir. "Les Grecs, on les connait. Tout le monde les connait..., sourit Tony Parker. Ils vont vouloir imposer leur rythme et ce sera à nous d'imprimer le nôtre." Traoré promet "des fautes, des coups, du sang et du vice" Comment ? En défendant dur, pour les obliger à jouer dans l'urgence et à commettre des erreurs. Car même si des joueurs majeurs comme Dimitris Diamantidis, Theo Papaloukas, Vassilis Spanoulis ou Sofoklis "Baby Shaq" Schortsanitis ne sont pas là cet été, la Grèce reste dangereuse. "On ne s'attend pas à ce que le match parte dans tous les sens, en concours de tirs, explique Boris Diaw. La dureté, elle y sera. Des deux côtés. C'est un quart de finale, c'est gagner ou mourir." L'expérience des matches couperet va compter et, dans ce domaine, celle de l'équipe de France se résume plus à des déceptions, des désillusions même parfois, qu'à des réussites. "Il faut qu'on arrête de dire qu'on a peur. On est forts, très forts. On doit se le mettre dans la tête, martèle Ali Traoré, qui se prépare "à la guerre", comme Joakim Noah. Je vous préviens: ça va être sale. Ne vous attendez pas à du beau jeu, des envolées lyriques, de magnifiques alley-oops ou je ne sais quoi. Non, ça va être dégueulasse comme match. Il y aura plein de fautes, des coups, du sang. Du vice aussi. Il faudra être méchants." Il faut espérer que les quatre jours de repos entre le dernier semblant de match contre l'Espagne et ce rendez-vous crucial n'auront pas coupé les jambes ni étouffer les envies des Bleus. Et, aussi, que Mickaël Gelabale pourra jouer.