Paris entretient le flou

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Par Axel Capron , modifié à
Si le Paris SG a renoué avec la victoire dimanche face à Auxerre (3-2), le sort d'Antoine Kombouaré reste très incertain. A l'issue de la rencontre, ce dernier est apparu inhabituellement ému, tandis que dimanche soir, la chaîne qatarienne Al-Jazeera annonçait l'arrivée de Rafael Benitez, aussitôt démentie par l'agent de ce dernier.

Si le Paris SG a renoué avec la victoire dimanche face à Auxerre (3-2), le sort d'Antoine Kombouaré reste très incertain. A l'issue de la rencontre, ce dernier est apparu inhabituellement ému, tandis que dimanche soir, la chaîne qatarienne Al-Jazeera annonçait l'arrivée de Rafael Benitez, aussitôt démentie par l'agent de ce dernier. C'est une grande partie de poker menteur qui se joue actuellement dans les coulisses du Paris Saint-Germain. En dominant Auxerre dimanche au terme d'un match au cours duquel elle a joué sur courant alternatif, entre mouvements collectifs intéressants, errements défensifs (n'est-ce pas Tiéné ?) et absence prolongée d'un Pastore qui n'a presque rien réussi de bien, l'équipe de la capitale a presque, malgré elle, compliqué la donne. Une défaite ou un nul aurait en effet précipité la fin d'Antoine Kombouaré, dont le sort a donné lieu à de nombreuses supputations depuis le revers à Salzbourg jeudi, le troisième de rang. Ce court succès lui permet de rester, lundi matin, l'entraîneur du PSG. Pour combien de temps ? Mystère. D'habitude prolixe, le directeur sportif Leonardo est resté muet dimanche soir, refusant de répondre aux questions sur le sujet. En conférence de presse, Antoine Kombouaré, lui, est apparu curieusement ému, comme s'il avait conscience d'avoir dirigé son dernier match sur le banc parisien. "Il n'y a que les murs qui ne bougent pas, a-t-il ainsi répondu à une question sur son sort. Je suis de passage. J'étais joueur ici, entraîneur avant l'arrivée des Qatariens, je suis encore dans le projet donc j'ai envie de m'investir. Le reste, ça m'importe peu, il n'y a que les résultats qui comptent." A propos de résultats, l'ancien coach de Valenciennes estime que son équipe est aujourd'hui à sa place, à la deuxième du classement de Ligue 1, derrière Montpellier, rappelant qu'il a dû composer avec un effectif qui, en bonne partie, lui a été imposé: "Je ne suis pas un magicien. On sait qu'on a des lacunes et des manques. Mais je veux bien avoir ces lacunes et être deuxième, en foot, il faut du temps. A la trêve, un bilan sera fait. Leonardo est arrivé tard, et neuf joueurs nouveaux sont venus, c'est énorme. Pour moi, notre niveau se situe entre la première et la quatrième place. On nous a vite mis favoris, mais beaucoup de spécialistes disaient en début de saison que ça allait malgré tout être compliqué pour moi. Ça l'est toujours." Et l'intéressé de poursuivre sur le même mode de défense, estimant que la première place, occupée avant les deux défaites face à Nancy et à Marseille, n'était finalement qu'un leurre: "On marchait sur l'eau, on survolait le championnat en début de saison, mais j'étais persuadé qu'on était au-dessus de notre véritable niveau. Là, on n'est pas plus mauvais. Après trois défaites de suite, on n'est pas devenus mauvais du jour au lendemain." La rumeur Benitez... Ses dirigeants entendront-ils ce discours peu ambitieux ? Pas sûr, car même si Antoine Kombouaré a repris un peu de crédit grâce à la victoire sur Auxerre - les supporters ont plusieurs fois scandé son nom pendant la rencontre, plusieurs joueurs, dont Nenê, l'ont publiquement soutenu -, son sort semble tranché en haut lieu et le week-end a encore apporté son lot de rumeurs plus ou moins fondées à propos de sa succession. Claude Makelele ? Comme Leonardo, ce dernier, qui se serait vu proposer le poste, n'a pas souhaité s'exprimer dimanche après le match, visiblement gêné aux entournures au moment de faire le «saut dans le vide» et surtout de succéder à un homme qui lui avait confié le brassard de capitaine. Ancelotti ? Si Leonardo et QSI, l'actionnaire majoritaire, font de l'Italien leur priorité n°1, la réciproque n'est pas vraie, l'Italien ayant jusqu'ici refusé les avances parisiennes. Benitez ? C'est la chaîne qatarienne Al-Jazeera, forcément proche de QSI, qui a alimenté cette nouvelle rumeur, affirmant même dimanche soir que l'arrivée de l'Espagnol à la tête de l'équipe parisienne était imminente. Sans club depuis un an et son renvoi de l'Inter Milan (il avait été remplacé par... Leonardo !), Benitez, âgé de 51 ans, a aussitôt démenti tout contact via son agent, interrogé par le correspondant espagnol de RTL dimanche soir. Bref, difficile aujourd'hui de savoir où vont les préférences de dirigeants qui semblent naviguer à géométrie variable, la seule certitude étant que le sort d'Antoine Kombouaré ne tient qu'à un fil. D'après le programme de la semaine envoyé dimanche soir par le service de presse du PSG, sa présence est assurée vendredi pour la conférence de presse de veille de match à Sochaux, l'intéressé assure de son côté qu'il reste maître à bord, fidèle à sa ligne de conduite: "Je suis tel que je suis, debout et prêt à aller au combat. Mon métier me permet de passer des moments parfois agréables, parfois difficiles. Il faut être capable d'endurer ce genre de situations, il faut rester debout. Il faut faire abstraction de tout ce qui se dit, et après on verra." On ne conclurait pas mieux...