Paris, c'est géant ?

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PAUL ROUGET , modifié à
Le nouveau PSG est arrivé. Avec Ménez, Gameiro, Matuidi ou encore Sissoko et en attendant Pastore, le club parisien, qui vogue désormais sous pavillon qatari, a fait très fort sur un marché des transferts où il n'a peut-être pas dit son dernier mot. L'entraîneur Antoine Kombouaré se sait donc sous pression avant une saison où le Paris Saint-Germain sera très attendu et où il doit au moins viser le podium.

Le nouveau PSG est arrivé. Avec Ménez, Gameiro, Matuidi ou encore Sissoko et en attendant Pastore, le club parisien, qui vogue désormais sous pavillon qatari, a fait très fort sur un marché des transferts où il n'a peut-être pas dit son dernier mot. L'entraîneur Antoine Kombouaré se sait donc sous pression avant une saison où le Paris Saint-Germain sera très attendu et où il doit au moins viser le podium. LA SAISON DERNIÈRE Longtemps, le PSG a bien cru réussir à accrocher, au minimum, ce billet pour la Ligue des champions qui lui échappe depuis 2004. Mais en s'écroulant dans la dernière ligne droite et en ne remportant aucun de ses cinq derniers matches en Ligue 1, le club de la capitale a laissé filer une qualification pour la prestigieuse compétition européenne qui lui tendait les bras, cédant même cette Coupe de France qui lui réussit tant en s'inclinant en finale face à Lille (0-1). Autant de désillusions pour une formation qui entre le championnat (4e), la Coupe de France (finale), la Coupe de la Ligue (1/2 finale) et la Ligue Europa (1/8 de finale), aura bataillé sur tous les fronts et disputé pas moins de 60 matches officiels lors de cet exercice 2010-11 ! Avec, en tête de pont, un Nenê auteur d'une énorme première partie de saison (il finira tout de même avec 14 buts et 7 passes décisives, ndlr), les hommes d'Antoine Kombouaré auront longtemps pratiqué, de l'avis de tous, l'un des jeux les plus plaisants de la Ligue 1. LE RECRUTEMENT Avec l'arrivée imminente de Javier Pastore, le PSG version Qatar s'apprête à définitivement affoler les compteurs. Le prodige argentin va en effet être cédé par Palerme à hauteur de 42 millions d'euros, soit le plus gros transfert de tous les temps en Ligue 1 ! Un gros coup qui porterait le total du mercato parisien à une inédite somme de 82 millions d'euros, de quoi reléguer le précédent record, détenu par Lyon depuis 2009 avec un montant cumulé de 72 millions, loin derrière. Surtout que le club parisien n'en a peut-être pas fini avec ses emplettes estivales... En attendant, et après les premières recrues Nicolas Douchez et Kevin Gameiro, Blaise Matuidi, Jérémy Ménez, Milan Bisevac, Mohamed Sissoko et Salvatore Sirigu sont venus tour à tour renforcer un effectif de plus en plus impressionnant. Les deux secteurs à renforcer en priorité, l'attaque, avec Kevin Gameiro (voir ci-dessous), et le poste de gardien, où deux numéros uns en puissance (Douchez et Sirigu) sont désormais en place, l'ont été assez rapidement, alors que les départs de Claude Makelele (Matuidi, Sissoko) et Ludovic Giuly (Ménez) ont également été bien compensés. Mais un gros coup de Leonardo, qui a indéniablement marqué des points avec ce recrutement, est peut-être encore à prévoir... LE JOUEUR A SUIVRE Débarqué début juin, alors que le club n'était pas encore - tout du moins officiellement - passé sous contrôle qatari, Kevin Gameiro, recruté à Lorient pour un peu plus de 11 millions d'euros alors qu'il était tout proche de s'engager avec Valence, n'a pas mis longtemps à s'adapter à ses nouvelles couleurs. Disponible, convaincant et auteur de trois buts lors des matches de préparation, l'international tricolore est déjà comme chez lui au sein d'un club qu'il "supporte depuis l'enfance. Je me sens bien dans cette équipe, et nous commençons à trouver des automatismes" reconnaît, sur le site du PSG, celui qui portera le numéro 19 cette saison. "C'est un des meilleurs attaquants du championnat et cela envoie un signe fort de l'ambition du club" apprécie pour sa part un Antoine Kombouaré qui va faire de l'ancien Merlu, 22 buts lors du dernier exercice, son option numéro un attaque. Car s'il ne constitue peut-être pas le nom le plus clinquant du mercato parisien, il en est certainement l'une des valeurs sûres et ne devrait pas mettre longtemps à le prouver. Et pourquoi pas dès la première journée de championnat, pour ses grands débuts en match officiel au Parc des Princes, face à...Lorient. L'ENTRAINEUR Antoine Kombouaré est indéniablement le premier menacé par l'arrivée d'investisseurs qataris qui auraient même pensé un temps à se séparer d'un entraîneur qui va entamer sa troisième saison de rang sur le banc du PSG. Si Robin Leproux, un président devenu trop encombrant aux yeux de Leonardo et des nouveaux dirigeants parisiens, a lui dû faire ses bagages, le Kanak est toujours bien en place et ne compte pas se laisser mettre la pression aussi facilement. "La pression des résultats, on l'a toujours à Paris, a-t-il confié au Parisien avant l'Emirates Cup. Mais là, les investissements effectués nous donnent plus de responsabilités. On fait partie des favoris, donc à nous d'assumer ce rôle. On a tous conscience que l'on a une chance fantastique d'être au PSG aujourd'hui, avec les moyens que l'on a de recruter des grands joueurs. Après, il faudra être à la hauteur et assumer ça." S'il se dit prêt à sacrifier son sacro-saint 4-4-2 ("peu importe le système tactique, l'objectif est d'être solide"), «Casque d'Or» sait qu'il n'aura pas le droit à l'erreur avec un tel effectif mis à sa disposition. L'OBJECTIF Avec l'investissement réalisé cet été, la Ligue des champions est bien évidemment l'objectif minimum d'un club qui ne l'a plus fréquentée depuis sept saisons. "Tout le monde doit être conscient que le club a changé et qu'on a l'ambition de faire bien dès cette année. La saison dernière a été bonne, mais là on peut faire encore mieux", confirme Kombouaré. "Peut" faire mieux, et même "doit" pour Leonardo, le directeur sportif et nouvel homme fort du club: "On doit travailler pour arriver au niveau que toutes les équipes européennes veulent atteindre, c'est-à-dire jouer en Ligue des champions, et être compétitif en France et en Europe." Plus qu'une qualification directe en C1, le titre de champion de France après lequel le club court depuis 1994 pourrait rapidement devenir un objectif majeur. LE PRONOSTIC DE LA REDAC Qatar Sports Investments (QSI), nouvel actionnaire majoritaire du PSG, va-t-il réussir son pari ? Si le jeu de mots est facile, la tâche du président Nasser Al-Khelaifi ne s'annonce, elle, pas aussi aisée. Car pour retrouver rapidement les sommets, le club de la capitale, qui doit également reconquérir son public, doit intégrer le plus vite possible ses nouvelles recrues, même si les différences de préparation risquent d'être criantes. Si l'équipe sera désormais attendue sur tous les terrains de France voire d'Europe, puisqu'elle dispute à nouveau la Ligue Europa, elle visera un trophée dès l'An I de cette nouvelle ère. Et ce même si "les titres, on sait très bien que ça se joue à pas grand-chose", confie Blaise Matuidi. Une place sur le podium devrait néanmoins être largement dans les cordes de ce PSG. En attendant mieux...