Papin, la victoire sinon rien

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Erwan GELOEN , modifié à
LIGUE 2 - Une défaite de Châteauroux face à Bastia entraînerait le départ de Papin.

LIGUE 2 - Une défaite de Châteauroux face à Bastia entraînerait le départ de Papin. Mais qu'est-il allé faire dans cette galère ? Après une expérience sportive réussie à Strasbourg et une montée de Ligue 1 lors de la saison 2006-07, Jean-Pierre Papin n'est pas reconduit dans ses fonctions. Le RC Lens, sans entraîneur depuis le départ de Guy Roux en août 2007, fait alors appel à ses services pour sauver leur saison. Mais trente journées plus tard, les Sang et Or descendent en Ligue 2. Un échec cuisant qui va le priver de club jusqu'en janvier 2010 et la proposition de la Berrichonne de Châteauroux. En concurrence avec Bernard Casoni, Papin est finalement choisi pour succéder à Dominique Bijotat aux commandes de l'équipe, alors seizième de Ligue 2, à deux points du premier relégable. Une mission sauvetage qui partait plutôt bien puisque sous ses ordres, les Castelroussins enchaînent un nul à Sedan (1-1), une victoire contre Angers (2-0) et ramène un point de Caen (1-1), intouchable leader du championnat. Oui mais voilà, ce n'était qu'un feu de paille. Depuis, un nul et trois défaites, dont la dernière à Istres (2-0), avant dernier du championnat, qui a plongé le club dans la zone rouge. "Je l'ai très mal digéré. Il y a des choses qu'on peut accepter, d'autres non. Je n'accepte pas la mentalité dont ont fait preuve mes joueurs. A aucun moment, je n'ai senti de révolte, la volonté d'écraser l'adversaire, le sentiment de jouer sa peau", grognait JPP dans la Nouvelle République. Pourtant le Boulonnais a eu les rênes pour composer son équipe avec les arrivées de Bregerie, Ouadah, Joseph-Monrose et Lasne. Des propos qui suscitent certaines interrogations Alors les récentes déclarations de Papin ont de quoi intriguer. La situation du club n'est certes pas meilleure depuis son arrivée mais tout est encore possible. A égalité de points avec Guingamp, premier sauvé, la situation n'est pas encore catastrophique. Strasbourg, douzième, n'est qu'à cinq longueurs, ce qui laisse huit équipes concernées par la descente. Pourtant, l'ancien avant-centre a fait de ce match contre Bastia, un quitte ou double. "Si on perd contre Bastia, on ne pourra pas changer les seize joueurs. Ça voudra tout simplement dire que je ne suis pas l'homme de la situation et que je présenterai ma démission... Si je chute à Châteauroux, ma carrière d'entraîneur, c'est terminé. C'est le jeu, j'en connais les règles". Si Châteauroux n'est pas encore enterré, ces déclarations sont surtout à destination de son groupe, pour lequel il veut créer un "électrochoc", mais aussi en direction du club. "Châteauroux, ce n'est pas une ville, c'est un village ! Trois quarts d'heure après l'entraînement, tout se sait. Tout ce que tu as dit ou pas d'ailleurs. Tout le monde se mêle de tout. On parle trop. Pour l'intérêt de la Berri, il faudrait que chacun, joueurs, entraîneurs, dirigeants, reste à sa place. Sinon, on ne peut pas être bons dans ce qu'on a à faire. On ne peut pas changer comme cela les mauvaises habitudes, aujourd'hui on en fait les frais". Un fonctionnement qui a déjà eu raison des deux derniers entraîneurs du club: Christian Sarramagna et Dominique Bijotat. Alors que Châteauroux se rassure, Papin ne prend pas forcément beaucoup de risques à mettre sa tête en jeu lors de ce match. Bastia n'a pris que deux points cette saison à l'extérieur, n'inscrivant que cinq buts au passage. Une bonne nouvelle pour la pire défense de Ligue 2 avant d'attaquer une série de cinq matches relevés face à Nîmes (4e), Tours (10e), Metz (3e), Dijon (16e et adversaire direct), et Laval (5e). Un départ de JPP qui sonnerait le glas de Châteauroux en Ligue 2 et qui mettrait un terme de sa carrière d'entraîneur professionnel. Mais à choisir, le Ballon d'Or 1991 semble préférer en finir au plus vite avec le bourbier de l'Indre, deux mois seulement après son arrivée.