Onesta: "Essayer de se rebrancher"

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Propos recueillis par François TESSON , modifié à
Le Mondial approche à grands pas. Avant l'échéance suédoise du mois de janvier, où les Bleus défendront l'un de leurs trois titres, les « Experts » de Claude Onesta sont réunis cette semaine pour deux matches contre la Tunisie, à Chambéry jeudi et à Nantes samedi. L'occasion de retrouver les automatismes, mais aussi de découvrir des petits nouveaux, venus pallier les blessures de certains cadres.

Le Mondial approche à grands pas. Avant l'échéance suédoise du mois de janvier, où les Bleus défendront l'un de leurs trois titres, les « Experts » de Claude Onesta sont réunis cette semaine pour deux matches contre la Tunisie, à Chambéry jeudi et à Nantes samedi. L'occasion de retrouver les automatismes, mais aussi de découvrir des petits nouveaux, venus pallier les blessures de certains cadres. Claude, voilà l'équipe de France réunie pour disputer deux premiers matches amicaux en vue du Mondial, en janvier prochain. On est content de se retrouver, de passer un moment ensemble. On va essayer de réfléchir à comment gérer ces deux matches-là, comment se projeter vers le 2 janvier, début de notre préparation. On va essayer de se « rebrancher » (sic) pour perdre le moins de temps possible à ce moment-là, car on aura peu de temps. On va récupérer les joueurs le 2, disputer le tournoi de Bercy le 8 et le 9, et nous avons le premier match du championnat du monde le 14. Ces deux matches France-Tunisie ont bien évidemment été décidés avant de connaître le tirage au sort, qui nous a proposé ces mêmes Tunisiens comme premier adversaire en Suède. Ces rencontres vont néanmoins être intéressantes. Elles viennent toutefois rajouter deux matches de plus dans les jambes de vos joueurs... Le calendrier a été chargé et il le sera encore dans les prochaines semaines. C'est pour ça qu'on a sollicité un grand nombre de joueurs (20, ndlr), pour pouvoir effectuer la revue d'effectif la plus large possible, et répartir les temps de jeu. Il ne faut pas que cette semaine soit une charge d'entraînement conséquente. On va chercher à travailler bien plutôt que beaucoup. D'autant que vous êtes assez touchés pour les blessures (les Montpelliérains Guigou, Honrubia et Karabatic forfaits pour le stage, Narcisse de plus longue date). Vous ne pensez pas qu'il est temps de faire quelque chose pour contrer ce fléau ? On a déjà parlé 150 fois des charges et du calendrier. Les problématiques de blessure sont évidemment à prendre en compte. Aujourd'hui, sur les 20 joueurs convoqués, 17 sont présents. Trois absents, ce n'est pas une hécatombe de blessures. On doit fonctionner avec ce type de contraintes. Il n'y a pas beaucoup de solutions à apporter. L'accident fait partie du sport. Ce qui m'intéresse, c'est que les joueurs soient là (Guigou, Honrubia et Karabatic étaient présents ce mardi aux côtés de leurs coéquipiers, ndlr). S'ils le souhaitaient, certains joueurs pourraient avoir suffisamment de douleurs et de certificats médicaux pour ne pas être là. On fonctionne sur un système d'engagement et de responsabilisation. Ceux qui sont là le sont parce qu'ils le souhaitaient, ceux qui ne sont pas là ne le sont pas parce qu'ils ne le pouvaient pas. Chacun s'engage devant ses collègues, au profit de l'équipe de France. En ce qui me concerne, je suis satisfait de l'état de mobilisation. "Imaginer l'après 2012" Il y a deux petits nouveaux dans la sélection: Arnaud Bingo (Tremblay) et Kentin Mahé (Rheinland, All.). Comment avez-vous pensez à eux ? L'idée est venue des forfaits que l'on a subis, sinon elle serait forcément venue plus tard. La problématique de l'équipe de France, c'est de gérer les intérêts du court terme, et en même temps d'être prospectifs et d'imaginer ce que pourrait être la suite de l'équipe de France, après 2012. Plutôt que de faire venir un 20e joueur qui aurait 28 ans, et qu'on utiliserait très peu, on se dit qu'il est sûrement plus utile de se projeter vers l'avenir et de solliciter des joueurs dont on pense qu'ils feront partie de la suite de l'équipe de France. Tous les joueurs qui sont en équipe de France sont passés par une phase d'installation en équipe de France. Puis progressivement, on a plus de latitude, plus de responsabilités et de temps de jeu. C'est le début de l'aventure pour eux. On espère qu'elle sera longue. Parlez-nous d'Arnaud Bingo (23 ans, 1.90m, ailier gauche). C'est un joueur que l'on voit venir depuis longtemps. Il se met en évidence de manière régulière dans le championnat de France. On a tendance à dire qu'il est sur le profil de son collègue de l'autre aile, « Lucho », le petit Luc Abalo que l'on voyait arriver à Ivry. Beaucoup de qualités, par moments un peu d'inconstance. Il est capable de nous émerveiller comme de nous angoisser de manière importante. On va essayer, en le faisant venir avec nous, de lui dire tout ce qui est bien, tout ce qu'il faudrait essayer de gommer pour s'installer en équipe de France. Lui dire que le fait d'être un joueur polyvalent (il peut jouer demi-centre, ndlr) est un gros avantage pour un club, pas pour une carrière. Il va falloir qu'il se positionne sur un poste pour en devenir spécialiste. Et Kentin Mahé (19 ans, 1.85m, ailier gauche/demi-centre) ? Pour vous c'est le fils de Stéphane Mahé (ancien « Barjot », champion du monde en 1995), pour nous c'est Kentin. On le connaît depuis plusieurs années pour le voir évoluer dans les équipes de France de jeunes. Il vient d'être élu meilleur joueur de l'Euro junior. C'est un joueur qui évolue déjà dans le championnat allemand, avec un certain bonheur. C'est l'opportunité de lui dire de façon plus proche qu'on a un oeil sur lui. Il lui reste beaucoup d'étapes pour espérer s'installer. On va profiter de cette semaine pour lui dire ce qu'on attend de lui.