Noah-Seraphin, double impact

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Thomas PISSELET , modifié à
Quand l'un n'était pas sur le terrain, c'est l'autre qui pilonnait la défense serbe, lundi soir à Siauliai, lors du match au sommet du groupe B remporté par les Bleus (97-96, a.p.). Joakim Noah et Kevin Seraphin se sont relayés à la perfection, faisant oublier qu'ils disputent à l'occasion de cet Euro 2011 leur première campagne en équipe de France.

Quand l'un n'était pas sur le terrain, c'est l'autre qui pilonnait la défense serbe, lundi soir à Siauliai, lors du match au sommet du groupe B remporté par les Bleus (97-96, a.p.). Joakim Noah et Kevin Seraphin se sont relayés à la perfection, faisant oublier qu'ils disputent à l'occasion de cet Euro 2011 leur première campagne en équipe de France. Rien de mieux, pour garder sa raquette, qu'un cheval furieux et un rhinocéros agile, surnoms respectifs de Joakim Noah et Kevin Seraphin au sein du groupe France. Mais contre la Serbie, lundi soir à Siauliai, les intérieurs tricolores ont fait plus que bien défendre: ils ont joué au bélier dans la peinture adverse en inscrivant à eux deux plus d'un quart des points de leur équipe. Un apport fondamental qui a bien aidé les Bleus, en mal d'adresse derrière l'arc (1/7 soit 14%), à l'emporter au bout du suspense (97-96, a.p.). Avec la première place du groupe B et un boulevard vers les quarts de finale de l'Euro 2011 à la clé. Le pire, pour leurs futurs adversaires surtout, c'est que le meilleur est sans doute à venir. Car les deux pivots disputent cette année en Lituanie leur première compétition internationale avec l'équipe de France. Leur adaptation au très haut niveau se passe bien, mais ils ont encore une bonne marge de progression. "J'apprends tous les soirs, admet d'ailleurs Joakim Noah, auteur de 14 points, 9 rebonds et 3 passes. J'essaie de faire de mon mieux, je donne ce que j'ai. Je sais que ça ira mieux après chaque match." Pour Kevin Seraphin, qui a assumé le rôle de doublure à merveille, le constat est identique. Noah: "Kevin, ça va devenir un monstre" Dès qu'il est entré pour suppléer "Jooks", gêné par les fautes, le pivot des Washington Wizards a brillé par sa puissance et son énergie. Sa ligne de statistiques est là pour en témoigner (11 points, 4 rebonds et 2 contres en 17 minutes). "Je me suis senti bien et peu à peu, j'ai pris confiance. J'ai eu des shoots, j'ai pris des rebonds. Ça s'est enchaîné et voilà", raconte-t-il en toute simplicité. "Il a vraiment fait des bons post-up, il a été super physique et il nous a vraiment aidés, précise Joakim Noah. Je lui avais dit dès le début que, étant jeune, il y a parfois des moments qui sont difficiles parce qu'on ne sait pas trop quand on va rentrer. Mais c'est quelqu'un qui est prêt à tout donner, qui a faim. Il a envie d'apprendre et ça va devenir un monstre." Si la mutation se produit lors du second tour à Vilnius, où les Bleus ont rendez-vous de mercredi à dimanche avec la Turquie, la Lituanie et l'Espagne, le sélectionneur Vincent Collet ne s'en plaindra pas. Lui qui regrettait le forfait de dernière minute de Ronny Turiaf avant le coup d'envoi de ce championnat d'Europe, parce qu'il aurait formé avec Joakim Noah un duo branché sur courant continu en défense, doit sans doute savourer cette montée en puissance progressive de ses intérieurs, soulignée par Tony Parker, qui n'oublie pas d'inclure dans le lot Ali Traoré, resté sur le banc face aux Serbes mais très précieux lors des matches précédents: "Kevin comble l'absence de Ronny. Ça, c'est ce que Ronny aurait pu nous apporter. Et pour l'instant, avec Ali, ils y arrivent. Félicitations à eux."