Nibali, un week-end en enfer

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François QUIVORON , modifié à
En deux jours, Vincenzo Nibali a quasiment tout perdu sur le Tour d'Espagne. Vainqueur sortant, l'Italien a pris des éclats dans la montée vers La Ponferrada samedi et surtout dans le terrible Angliru dimanche. Désormais huitième du classement général, à 3'27" de Juan José Cobo, le coureur de la Liquigas n'a pas encore abdiqué.

En deux jours, Vincenzo Nibali a quasiment tout perdu sur le Tour d'Espagne. Vainqueur sortant, l'Italien a pris des éclats dans la montée vers La Ponferrada samedi et surtout dans le terrible Angliru dimanche. Désormais huitième du classement général, à 3'27" de Juan José Cobo, le coureur de la Liquigas n'a pas encore abdiqué. Encore dans le coup vendredi pour la victoire finale sur le Tour d'Espagne, Vincenzo Nibali a perdu une grande partie de ses illusions deux jours plus tard. La traversée des Asturies a été fatale au coureur italien, désormais repoussé à 3'27" du nouveau leader Juan José Cobo, alors qu'il ne comptait que quatre secondes de retard sur Bradley Wiggins à Ponferrada. "Je vais analyser méticuleusement ce qui s'est mal passé, même si ce n'est pas facile de le faire si rapidement, a-t-il expliqué dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport. Je suis la première personne à savoir que le vrai Nibali est meilleur que celui que vous avez vu ces deux derniers jours." Il ne lui reste que quelques jours de course pour le prouver. Ambitieux sur la Vuelta, dont il est le vainqueur sortant, Nibali s'est heurté à des concurrents qu'il n'avait pas forcément identifiés avant le départ à Benidorm, Cobo et la surprise Christopher Froome par exemple. Il a surtout buté devant la difficulté du parcours, sans réel répit au cours des deux premières semaines. Son coup de force vers Pontevedra, avec ses coéquipiers de la Liquigas, dévoile après coup ses inquiétudes quant à sa propension à suivre les meilleurs dans la montagne. Sur les routes escarpées vers La Farrapona et surtout dans la terrible ascension de l'Angliru, l'Italien s'est relevé, battu par des coureurs sans référence comme Wouter Poels, sur un terrain où toute défaillance se paie cash. Une erreur dans la préparation ? Troisième du Tour d'Italie au mois de mai, devancé par Alberto Contador et Michele Scarponi, le Sicilien avait axé sa fin de saison sur la Vuelta, avec une préparation qu'il pensait idéale avant de revoir son jugement. "Peut-être que ça s'est mal passé, peut-être que courir le Tour de Pologne n'était pas suffisant, a-t-il reconnu. Mais je reste convaincu que l'on peut très bien se préparer pour le Giro et la Vuelta." L'an passé, avant de ramener le maillot rouge à Madrid, Nibali avait beaucoup roulé en Espagne, sur le Tour de Burgos et le Trophée Melinda notamment. Imprégné de ces sensations, il avait contenu la meute des Espagnols pour remporter le premier grand Tour de sa carrière. Le constat est là, une victoire finale sur la Vuelta paraît désormais bien compromise, même si avec 3'27" de retard et une semaine de course, rien n'est impossible. Seulement les six dernières étapes, très vallonnées au Pays Basque, ne devraient pas l'autoriser à rêver. "Ce sera compliqué de creuser des écarts parce que je suis encore dans le top 10 au classement général et ils ne me laisseront pas partir à l'avant, a reconnu l'Italien. Je vais devoir inventer quelque chose. Je vais essayer." Se rendre ou mourir les armes à la main, Nibali a choisi.