Nibali parmi les grands

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François QUIVORON , modifié à
VUELTA - L'Italien remporte le Tour d'Espagne.

VUELTA - L'Italien remporte le Tour d'Espagne. Un Italien sur la plus haute marche du podium de la Vuelta, c'est l'image qu'il faut retenir de cette 65e édition. En rapportant le maillot rouge de leader jusqu'à Madrid, Vincenzo Nibali a signé le plus bel exploit de sa carrière pour sa première apparition sur les routes du Tour d'Espagne. Quatre Transalpins avaient déjà réussi pareille performance avant lui: Angelo Conterno (1956), Felice Gimondi (1968), Giovanni Battaglin (1981) et Marco Giovanetti (1990). A 25 ans, le Sicilien, grand espoir du cyclisme italien, confirme son talent au plus haut niveau. "C'est rêve de gamin. Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai gagné la Vuelta. C'est une victoire importante, car je change de catégorie, je rejoins la caste des vainqueurs de grands tours. Cela me rend très fier", a-t-il expliqué au soir de la 20e étape. Septième l'an dernier à l'arrivée du Tour de France, Nibali a accroché son meilleur résultat sur le Giro en mai dernier (3e), aidant Ivan Basso dans la conquête de son deuxième Tour d'Italie. Son coéquipier l'a d'ailleurs encouragé au cours de la Vuelta: "J'ai échangé quelques messages avec Ivan Basso ces derniers jours. Il m'a dit de rester calme, parce qu'il voyait à la télévision que je roulais bien. En fait, tout s'est passé exactement comme je le voulais." La stratégie de l'Italien était simple: suivre du mieux possible les coureurs espagnols dans la montagne avant de faire la différence dans le chrono. "Je ne savais rien sur les différents éléments qui composent la course de la Vuelta quand je suis arrivé à Séville, a-t-il reconnu. Les coureurs espagnols ont été très forts durant trois semaines et ils m'ont rendu la vie compliquée." Mosquera, un vétéran dans la forme de sa vie Le premier d'entre eux, Ezequiel Mosquera. Pas le plus connu des grimpeurs ibères, mais un redoutable adversaire pour Nibali, qui a lutté jusqu'au bout pour la victoire. Anton et Rodriguez avaient eux aussi des envies de triomphe devant leur public, mais c'est le vétéran de l'équipe Xacobeo qui s'est montré le plus dangereux, échouant au final à 41 secondes de l'Italien. "Je suis très, très satisfait de ma deuxième place. Je regrette peut-être d'avoir perdu quelques secondes à Xorret de Cati ou à Jaen. Peut-être que j'aurais dû attaquer un peu plus tôt. J'ai donné mon maximum, je ne pouvais pas faire plus. Je suis content parce que j'ai gagné une étape de la Vuelta. Et je n'ai pas à avoir honte de finir sur le podium derrière Nibali", a déclaré Mosquera après sa victoire au sommet de la Bola del Mundo. A 34 ans, le Galicien vit une seconde jeunesse en 2010. Après des podiums sur le Tour de Burgos et le Tour de Castille-et-Leon, il a manqué d'un cheveu de succèder à Alejandro Valverde au palmarès du Tour d'Espagne. Une performance qui n'est passée inaperçue puisque Vacansoleil lui aurait proposé un contrat pour la saison prochaine. "Se battre pour la victoire sur la Vuelta est quelque chose d'incroyable pour un Espagnol. Tous les ans, on vieillit et il faut s'entraîner de plus en plus dur. J'ai mis du temps à être en forme cette saison, mais j'ai continué à me battre. Cette fin d'année est la plus belle de ma carrière", a-t-il expliqué. Et ce n'est peut-être pas fini...