Nancy roi du suspense

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Thomas PISSELET , modifié à
Quelle finale ! Au terme d'un match d'une rare intensité, Nancy est allé conquérir le titre de champion de France de Pro A aux dépens du tenant du titre, Cholet, qui a vendu chèrement sa peau (76-74). C'est l'ancien choletais John Linehan qui a offert au Sluc son deuxième sacre, d'un lay-up à trois secondes du buzzer. Le CB concède sa première défaite en playoffs au pire moment.

Quelle finale ! Au terme d'un match d'une rare intensité, Nancy est allé conquérir le titre de champion de France de Pro A aux dépens du tenant du titre, Cholet, qui a vendu chèrement sa peau (76-74). C'est l'ancien choletais John Linehan qui a offert au Sluc son deuxième sacre, d'un lay-up à trois secondes du buzzer. Le CB concède sa première défaite en playoffs au pire moment. Bercy est toujours maudit pour le champion. Pas pour John Linehan. Le meneur de Nancy, passé des Mauges à la Lorraine l'été dernier, a eu le nez creux. Il a réussi ce que Cholet n'est pas parvenu à réaliser, ce samedi après-midi au POPB, où il a remporté sa deuxième finale de Pro A en deux ans (76-74). "J'ai un bon feeling", avait-il dit avant la rencontre. Il ne s'était pas trompé. C'est grâce à l'Américain, sur un lay-up réussi à trois secondes du buzzer, que le Sluc l'a emporté contre une équipe choletaise battante, à l'image d'un Fabien Causeur qui avait égalisé quelques instants auparavant à 74-74 d'un tir venu de nulle part. Même le shoot à la sirène de Sammy Mejia n'y a rien changé. Il ne fallait pas s'attendre à un match à sens unique entre Cholet et Nancy. Parce que ces deux équipes-là se ressemblent, parce qu'un rien les a séparées en saison régulière. Et parce que Bercy, son ambiance surchauffée et sa pression, elles connaissaient. Le Sluc, qui y mettait les pieds pour la cinquième fois en sept ans, sans doute même plus que le champion en titre. Les 6.000 supporters du CB ont pourtant cru que l'affaire serait peut-être pliée plus vite que prévu après une entame sans fausse note des joueurs d'Erman Kunter (6-0, 2e). Mais le premier temps mort pris par Jean-Luc Monschau a réveillé le Sluc qui, grâce notamment à Kenny Grant et Tremmell Darden, a vite retrouvé ses esprits (24-20, 10e). Gênés par l'impact physique d'Akin Akingbala et Victor Samnick à l'intérieur, les Choletais ont même failli décrocher en début de deuxième quart-temps après un tir primé de Kenny Grant (20-29, 11e). Mais l'apport de DeMarcus Nelson et Luc-Arhur Vebobe les a aidés à revenir d'abord, à recoller ensuite dans le sillage d'un Sammy Mejia adroit sur la ligne des lancers francs (36-36, 18e). Un sursaut d'orgueil calmé illico par Kenny Grant - encore lui - et John Linehan, redoutables à longue distance. Heureusement pour le CB qu'à ce moment-là, il a su compenser sa maladresse à trois points (0/7 à la mi-temps) par une nette domination au rebond, qui lui a permis de rester au contact, Fabien Causeur inscrivant un shoot au buzzer (42-43, 20e). Linehan ne tremble pas Le problème pour Cholet, c'est que Nancy était visiblement décidé à faire un match "à la Dallas", avec une adresse affolante derrière l'arc (9/16 soit 56%). Face à ça, il n'y pas grand-chose à faire. A part attendre que le pluie cesse. Ce qui n'a pas été le cas tout de suite, Willie Deane s'associant à Tremmell Darden pour enfoncer le clou (55-47, 25e). Mais une fois encore, le club des Mauges a su réagir quand il était dos au mur. Ainsi Fabien Causeur a-t-il sonné la révolte, bien aidé par DeMarcus Nelson (59-61, 30e). Une révolte qui a coïncidé avec la sortie prématurée de Willie Deane, coupable d'une quatrième faute. Sans leur arrière américain, les Couguars a eu moins de solutions, moins de percussion en attaque. Les partenaires de Sammy Mejia en ont profité pour repasser devant (63-62, 33e). Mais de manière trop éphémère pour faire douter le Sluc, qui a de nouveau insisté sous le cercle avec Akin Akingbala et Victor Samnick avant que John Linehan n'en rajoute une couche à trois points (71-65, 36e). Hasard ou pas, toujours est-il que Willie Deane avait alors effectué son retour sur le parquet... Insuffisant pour dégoûter le CB, qui s'est accroché jusqu'au bout à son rêve de doublé - ce qui aurait été une première depuis Pau-Orthez en 2004. Mais voilà, John Linehan, désigne MVP de la finale avec 15 points et 4 passes, en avait décidé autrement. Trois ans après, Nancy retrouve le sommet du championnat. Et décroche un ticket direct pour l'Euroligue. Une réussite sur toute la ligne.