Nadal a déjà la main verte

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François QUIVORON , modifié à
Entrée en lice sans encombre pour Rafael Nadal à Wimbledon. Premier joueur à fouler le Centre Court, l'Espagnol a tranquillement disposé de l'Américain Michael Russell en trois manches (6-4, 6-2, 6-2). Appliqué et concentré, le n°1 mondial a parfaitement entamé la défense de son titre, bien mieux qu'à Roland-Garros il y a un mois...

Entrée en lice sans encombre pour Rafael Nadal à Wimbledon. Premier joueur à fouler le Centre Court, l'Espagnol a tranquillement disposé de l'Américain Michael Russell en trois manches (6-4, 6-2, 6-2). Appliqué et concentré, le n°1 mondial a parfaitement entamé la défense de son titre, bien mieux qu'à Roland-Garros il y a un mois... Un Américain au premier tour, cela rappelle forcément des mauvais souvenirs à Rafael Nadal. A Roland-Garros il y a un mois, l'Espagnol avait dû batailler pendant cinq manches pour venir à bout de John Isner. Les 206 centimètres du géant de Tampa n'étaient pas de l'autre côté du filet ce lundi, mais son exact opposé, à savoir le trapu Michael Russell (1,73 m et 70 kg). Changement de gabarit et changement de physionomie puisque le n°1 mondial s'est facilement imposé en trois manches (6-4, 6-1, 6-3). Un premier tour rondement mené, pas trop d'énergie laissée en route et des indices d'un jeu sur gazon plutôt bien en place, voilà le bilan de la journée pour Nadal sur le Centre Court. Vainqueur à deux reprises des Internationaux de Grande-Bretagne (2008 et 2010), le Majorquin recevait pour la première fois les honneurs du court principal dévolus au tenant du titre en raison de son forfait sur blessure en 2009. Autre nouveauté: c'était la première fois depuis 2004 qu'un autre joueur que Roger Federer ouvrait le programme. Et comme le Suisse en a l'habitude, Nadal n'a pas flanché pour son entrée en lice. Pour trouver trace d'un tenant du titre battu dès le premier tour, il faut remonter à 2003 et la défaite de Lleyton Hewitt contre la machine à aces Ivo Karlovic. Russell n'a rien d'une machine à aces, mais un bon bras, des jambes qui tricotent bien et une volonté de fer. Une palette pas assez riche pour contrarier le n°1 mondial. Un match à sens unique A 33 ans, il est vrai que l'Américain fait figure d'ancien sur le circuit. Ses belles années sont derrière lui. 2001 est sans doute celle qui a marqué le grand public puisqu'il est passé à un point de la victoire contre Gustavo Kuerten en huitièmes de finale de Roland-Garros, avant que le Brésilien ne s'en sorte et dessine un coeur sur le court Philippe-Chatrier. La victoire, Russell n'en a pas vu l'ombre lundi. Peut-être n'y a-t-il jamais cru. Ou alors le temps d'un jeu quand il se détachait 4-2 dans la première manche après avoir pris le service de Nadal. L'Espagnol rectifiait rapidement le tir et remportait les six jeux suivants (6-4, 2-0). Si bien qu'à ce moment-là, l'issue du match semblait déjà connue. Russell lui-même donnait l'impression d'avoir abdiqué. Il avait beau bondir, comme Boris Becker, sur des balles hors de portée au filet, ce n'était que pour offrir au public un peu de spectacle. Car le reste de la rencontre était à sens unique, Nadal ne lâchant pas son emprise jusqu'à la balle de match. "Je n'avais pas bien commencé le tournoi à Roland-Garros, sans bien jouer. Mais j'ai réussi à gagner, a-t-il rappelé au micro de Canal+ après la rencontre. Maintenant c'est fini, place à Wimbledon. C'est vrai que ça a été un peu dur dans le premier set, mais par la suite, ça s'est bien mieux passé." A côté de son calvaire contre Isner, pas de doute là-dessus.