Nadal: "J'ai repris confiance"

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Propos recueillis par Yannick SAGORIN , modifié à
Après deux premiers tours plus difficiles que prévu, Rafael Nadal s'est rassuré, samedi, en gagnant aisément son billet pour les huitièmes de finales de Roland-Garros aux dépens du Croate Antonio Veic (6-1, 6-3, 6-0). Plus constant dans l'échange, le n°1 mondial assure avoir renfloué son capital confiance. Un soulagement qui ne l'empêche pas de dénoncer un système usant pour les joueurs de tennis.

Après deux premiers tours plus difficiles que prévu, Rafael Nadal s'est rassuré, samedi, en gagnant aisément son billet pour les huitièmes de finales de Roland-Garros aux dépens du Croate Antonio Veic (6-1, 6-3, 6-0). Plus constant dans l'échange, le n°1 mondial assure avoir renfloué son capital confiance. Un soulagement qui ne l'empêche pas de dénoncer un système usant pour les joueurs de tennis. Est-ce un grand soulagement pour vous d'avoir remporté facilement votre match du jour ? Oui, je pense qu'il y a des choses que j'ai beaucoup mieux faites aujourd'hui que les jours passés et je préfère ça. Il faut que je continue à jouer de cette manière. Je pense que j'ai fait un match solide. J'ai fait quelques erreurs que je n'aurais pas dû faire au début du deuxième set mais pour le reste, j'avais un meilleur contrôle de la balle, j'étais beaucoup plus à l'intérieur du court, mon retour était bien meilleur et plus long. J'ai eu la possibilité de jouer sur mon coup droit, de pouvoir contrôler et de changer les directions, donc oui, je suis satisfait d'avoir amélioré mon jeu. Sur quels points pensez-vous avoir particulièrement progressé aujourd'hui ? Je crois que j'ai amélioré presque tous les aspects de mon jeu. J'ai joué de façon plus agressive, j'ai commis bien moins d'erreurs, et je pense que j'ai beaucoup mieux orienté la balle. Mon revers aussi s'est bien amélioré. Et tout ceci m'a permis de pouvoir me sentir beaucoup mieux sur le court. C'est un processus où on ne peut pas aller de 0 à 100. Ça doit être très progressif. Globalement, je suis content de ce match, j'ai un sentiment tout à fait positif. J'ai repris confiance en moi. Pensez-vous avoir trouvé des solutions définitives aux problèmes que vous évoquiez après vos deux premiers tours ? Les solutions ne tombent pas du ciel comme ça, et moi je n'avais pas perdu mon tennis en une semaine. Aujourd'hui, j'ai mieux joué. J'essaie de trouver des solutions jour après jour à l'entraînement et de les mettre en pratique lors des matches. Au tennis, les problèmes ne sont pas seulement techniques, ils sont surtout mentaux. Là, je crois que j'ai fait un grand pas en avant. Maintenant, je doute beaucoup moins. La deuxième semaine est ouverte. Je vais me battre jusqu'au bout comme d'habitude. Trouvez-vous dommage que deux têtes d'affiche comme Novak Djokovic et Juan Martin Del Potro se rencontrent si tôt dans le tournoi ? Il faudrait réussir à tenir les classements non plus sur un an mais sur deux ans, de telle sorte que si vous avez une blessure, que vous êtes arrêté pendant deux, trois ou six mois, vous ne soyez pas complètement déclassé. Là, vous arrêtez pendant trois ou quatre mois et votre classement... Franchement, c'est très, très dur. Je l'ai dit à plusieurs reprises au sein du conseil, mais je connais quelques joueurs qui se satisfont du système actuel. "Parfois, j'ai l'impression d'aller à l'usine" Vous avez dit que vous aviez la pression de devoir défendre votre classement à chaque match. Est-ce un sentiment nouveau pour vous ? Non, j'ai le même sentiment tous les ans. Vous savez, depuis sept ans, je suis dans les deux premiers joueurs mondiaux, donc j'ai des points à défendre. Tant au niveau mental que physique, vous n'avez jamais l'occasion de vous relâcher, et c'est la raison pour laquelle on a des carrières plus courtes. Avoir un système de classement et de compétition différent nous permettrait d'avoir des carrières plus longues. J'ai à peine 25 ans et j'ai l'impression que ça fait 100 ans que je suis sur le circuit, ce n'est pas possible ! C'est trop ! Tous les ans, toutes les semaines... Le dernier week-end que j'ai passé à la maison, c'était la semaine de Coupe Davis après Indian Wells. A mon avis, il faut réduire la saison. Ils doivent la réduire de deux semaines mais sérieusement, deux semaines, ce n'est pas suffisant. On a besoin de deux mois, deux mois et demi de repos à la fin de la saison. Parfois, j'ai l'impression d'aller à l'usine alors que le tennis ce n'est pas cela, c'est avant tout une passion ! Pouvez-vous nous expliquer les caractéristiques du court central ? Il semble que les joueurs qui y jouent souvent soient avantagés tant il est spécial... C'est vrai que c'est un court très grand, mais ça reste un court de tennis. C'est le court central le plus dur à jouer parce qu'il est très ouvert. A l'US Open, il n'est pas très grand mais il est ouvert. A Wimbledon, c'est beaucoup plus fermé. Les courts très ouverts laissent passer le vent, comme c'est le cas sur le Central, ici, et ça nous complique la tâche. Et puis L'idée de jouer sur ce court tellement grand impressionne un peu. Mais c'est dans la tête tout ça. On vous parle souvent du temps que vous prenez entre les échanges. A Wimbledon, les organisateurs ont annoncé qu'ils seraient beaucoup plus stricts sur ce point cette année. Qu'en pensez-vous ? La règle, c'est la règle et moi je suis lent, c'est tout ce que je peux dire. Si je prends des avertissements, ça voudra dire qu'il faut que j'accélère. Je n'ai aucune excuse à ce niveau-là. Ce soir, il y a la finale de la Ligue des champions entre Barcelone et Manchester United. Et vous êtes un grand fan de Madrid. Quelle équipe soutiendrez-vous ? Je connais quelques personnes au Barça. Je connais bien Guardiola et j'ai déjà rencontré quelques joueurs. Les Mancuniens en revanche, je ne les connais pas. Donc, évidemment, je préfère Barcelone. Je suis un fan du Real Madrid, mais ce soir, je soutiendrai Barcelone et j'ai hâte de voir ce match de foot fantastique.