N'Zogbia: "L'Angleterre dans le sang"

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Propos recueillis par AXEL CAPRON , modifié à
Convoqué pour la deuxième fois dans le groupe France, neuf mois et demi après une première sélection face à la Norvège, Charles N'Zogbia devrait débuter l'un des deux matches amicaux au programme des Bleus, en Ukraine lundi ou en Pologne jeudi. Un retour vécu comme une satisfaction par le joueur de Wigan qui sait que, s'il veut accrocher le bon wagon bleu, il doit signer cet été "dans un grand club", en priorité anglais.

Convoqué pour la deuxième fois dans le groupe France, neuf mois et demi après une première sélection face à la Norvège, Charles N'Zogbia devrait débuter l'un des deux matches amicaux au programme des Bleus, en Ukraine lundi ou en Pologne jeudi. Un retour vécu comme une satisfaction par le joueur de Wigan qui sait que, s'il veut accrocher le bon wagon bleu, il doit signer cet été "dans un grand club", en priorité anglais. Ce deuxième rassemblement vous permet-il de mieux connaître le groupe? Oui. Le première fois que je suis arrivé, c'était un challenge nouveau pour moi, il fallait que je m'habitue à ce groupe, il y avait des joueurs que je connaissais déjà des Espoirs, d'autres que je ne connaissais pas. Là, c'est la deuxième fois, je suis vraiment content, je prends du plaisir, il y a une bonne ambiance et on travaille bien ensemble. Laurent Blanc ne vous avait plus rappelé depuis août, avez-vous douté ? Non, je ne me suis pas posé de questions. Laurent sait très bien ce qu'il fait. S'il me prend, je suis content de venir prendre du plaisir à jouer et essayer d'apporter quelque chose à l'équipe, s'il ne me prend pas, à moi de travailler dur dans mon club pour pouvoir revenir. Avez-vous été surpris d'être sélectionné ? Oui, pour moi, ça a été une surprise, même si j'ai fini fort la saison, et j'en suis content. Maintenant, c'est un autre travail, il y a peut-être une place à prendre, un chemin à se créer, mais, tout ça, c'est sur le papier, il faut le prouver sur le terrain. Quels souvenirs gardez-vous de votre première sélection en Norvège? J'ai fait ma mi-temps, comme prévu, j'ai essayé de jouer simple, de prendre du plaisir, j'ai joué avec Cissokho que je ne connaissais pas trop, il fallait trouver les automatismes. C'était ma première titularisation, il y avait une petite frayeur, maintenant, tout ça est passé, il faut aller vers l'avant. L'anxiété, tu l'as à ton premier match, ensuite, tu prends plus confiance en toi. "Un gros club, c'est un club qui joue des coupes d'Europe" Votre club, Wigan, est peu médiatisé et joue le maintien en Premier league, n'est-ce pas pénalisant pour prétendre à une place en sélection ? C'est vrai que c'est un peu pénalisant, même si un club est un club. Mais c'est vrai que depuis deux ans que je suis à Wigan, on se fixe comme objectif de rester en Premier League. Ça a été une saison difficile cette année, c'est un peu pénalisant pour moi, mais je donne toujours le meilleur de moi-même, que ce soit avec cette équipe ou une autre. Aspirez-vous du coup à changer de club cet été ? Il me reste un an de contrat, ça fait deux ans que je suis au club, je pense que l'entraîneur et le président ont été satisfaits de ce que j'ai pu démontrer. Maintenant, ils savent très bien que je cherche à signer dans un plus gros club avec de plus gros objectifs pour me montrer en France et en Europe. Je leur ai dit que si je suis toujours à Wigan, je donnerai 200% de ce que je peux donner, je suis fidèle au club. Maintenant, s'ils ont opté pour un transfert, j'espère que ça se fera dans de bonnes conditions et que tout le monde sera content. Un gros club, c'est quoi pour vous ? Un club anglais ? Un gros club, c'est un club qui joue des coupes d'Europe, qui a des objectifs de gagner le titre. Ça peut être en Angleterre, en France, en Espagne ou en Italie. Maintenant, j'ai quitté la France à l'âge de 18 ans, ça fait six-sept ans que j'évolue en Premier League anglaise, je m'y suis familiarisé, j'ai appris les coutumes et le jeu, je m'y sens bien, donc c'est le Championnat anglais avant tout. Après, je ne connais pas la France, l'Espagne ou l'Italie, je regarde juste à la télé, mais ça peut être un nouveau challenge. On parle parfois d'un retour en France, qu'en est-il ? (Soupir) J'ai toujours dit que la France, je ne connais pas. J'ai signé mon premier contrat pro en Angleterre, je n'ai jamais joué pro en France, je ne peux pas vous dire si ça me tente. Il n'y a pas eu de concret ni de contacts directs avec mes agents ou un club, donc on va dire que c'est des rumeurs. J'ai regardé cette saison certaines équipes comme Lille, Marseille ou Paris, le niveau français augmente et est beau à voir, il y a de l'enjeu, on va dire: pourquoi pas ? Mais je suis satisfait de ce que je fais en Angleterre dans un Championnat médiatisé et difficile, j'aime bien ce challenge, je prends toujours du plaisir à jouer, c'est un Championnat que j'ai dans le sang. Parlez-vous de votre transfert à vos coéquipiers bleus qui évoluent, eux, dans de grands clubs pour la plupart ? Non, pas spécialement, mais ils me connaissent à peu près, ils savent que je devrais trouver un autre club. C'est en bonne voie, à mon président et à mon entraîneur de me donner le bon de sortie, à eux décider de ce qu'ils doivent faire de mon cas. D'autant que Laurent Blanc a insisté sur la nécessité de bien choisir son club à un an de l'Euro 2012, y êtes-vous sensible ? Oui, bien sûr que je vais faire très attention, c'est un choix à ne pas prendre à la légère, ça va être un gros tournant par rapport à l'objectif que je me suis fixé d'atteindre l'équipe de France. Et pour ça, il faut être performant avec son club, mais aussi être vu en Europe. Je prends du plaisir à Wigan, mais mon choix numéro un, ce n'est pas de jouer le maintien, c'est plus de jouer le haut de tableau ou la Coupe d'Europe. "Je me sens milieu offensif" Laurent Blanc devrait vous faire jouer contre l'Ukraine ou la Pologne, pensez-vous qu'il vous attend dans un registre "à la Malouda" contre la Biélorussie, c'est-à-dire à droite ? Je ne peux pas savoir, mais je sais que cette année j'ai évolué côté droit, j'ai réussi à marquer des buts et à faire des passes décisives, c'est un poste que je travaille depuis un an et demi avec mon coach Roberto Martinez qui a pensé que je serais apte à y jouer dès qu'il m'a vu. Du coup, je me suis donné tous les moyens pour pouvoir être performant à ce poste. Maintenant, je suis polyvalent, je peux jouer à droite comme à gauche. Vous sentez-vous avant tout comme un joueur offensif ? Oui, mon poste a toujours été offensif, je peux aussi être défenseur, mais je pense que je suis plutôt un milieu offensif, un gars qui aime aller de l'avant, qui a envie de marquer et de faire marquer les autres. Je prends plaisir à ce poste. De quels joueurs vous sentez-vous proches techniquement dans ce groupe France ? De Bacary Sagna, que j'ai côtoyé, parce que je joue à droite. C'est un bon arrière droit, je pense que je me familiariserais directement avec lui car c'est un défenseur qui va vers l'avant, qui propose des solutions. Quand tu as un arrière comme ça, c'est plus facile de démontrer ce que tu peux faire avec le ballon, ça peut être un beau challenge. Quitte à choisir, préféreriez-vous jouer contre l'Ukraine ou la Pologne ? Plutôt l'Ukraine, ça fait cinq-six jours qu'on s'entraîne ensemble, je ferai tout pour jouer le plus rapidement possible. On a faim, il y a des joueurs qui veulent prouver qu'ils ne sont pas là par hasard. Pour finir, quels changements avez-vous noté entre l'équipe de France de cette fin de saison et celle que vous avez connue en août ? C'est toujours la même avec cet état d'esprit de gagner les matches, la même ambiance avec des joueurs cadres comme Malouda, Abidal, Ribéry, Patrice Evra, ils sont là pour motiver et faire avancer le groupe. Ils sont expérimentés, ont des titres à leur compteur, il faut prendre exemple sur ces joueurs. Moi, je n'ai pas de palmarès, quand tu vois des joueurs comme Abidal qui ont des Champions League et des coupes d'Espagne (sic), ce sont des joueurs qui ont un vécu dans le foot et qu'il faut prendre au sérieux.