Murray première !

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Yannick SAGORIN , modifié à
TENNIS - Le Britannique bat Federer et empoche son 1er titre de l'année.

TENNIS - Le Britannique bat Federer et empoche son 1er titre de l'année. Voilà un tournoi bien mal nommé... La Rogers Cup a préféré Andy à Roger ce dimanche à Toronto, cédant aux avances d'un Murray qui l'avait déjà conquise à Montréal l'année passée. Cette saison là, l'Ecossais avait raflé pas moins de six trophées, se hissant alors jusqu'au deuxième rang mondial en plein coeur de l'été. Un état de grâce qu'il n'avait pas su confirmer jusqu'alors en 2010, coupé dans son élan à Melbourne où il aura subi en finale de l'Open d'Australie la loi d'un certain Roger Federer... Certes bénéficiaire au bilan des confrontations directes d'un léger ascendant sur le Suisse à l'heure d'entrer sur le court principal de Toronto (6-5), Murray restait ainsi sur trois revers de rang face à Federer et, pire encore, n'avait jamais dominé le Bâlois dans une finale. Outre le Majeur océanien en janvier dernier, les tournois de Bangkok 2005 et l'US Open 2008 s'étaient greffés au palmarès de l'ancien n°1 mondial aux dépens de l'intéressé. C'est dire si sa victoire du jour a le doux fumet de la revanche. Face à l'expérience d'un Federer qui disputait alors la 89e finale de sa carrière – la 27e en Masters – pour un bilan de 62 titres, dont 16 au terme d'un grand rendez-vous, Murray a su imposer son jeu avec sérénité. Ce sang-froid redoutable qui lui faisait défaut depuis le début de la saison mais qui lui a permis cette semaine de mettre un terme à la série triomphante de David Nalbandian avant d'écarter le patron du tennis mondial, Rafael Nadal, en deux petits sets. A contrario, le Suisse, lui, est apparu bien fébrile, comme il avait pu l'être parfois contre Novak Djokovic la veille, et passablement agacé par les facéties de la pluie, responsable de deux interruptions à rallonge notamment. Murray tel Agassi Très vite mis à l'abri par deux breaks réalisés d'entrée de match (3-0), Murray a eu beau se relâcher à deux reprises dans la première manche pour permettre à son adversaire de recoller (3-2 puis 5-5), Federer n'a pu profiter de l'aubaine pour soutenir la comparaison d'un opposant bien plus tranchant et appliqué dans l'échange. A peine revenu au score, le Bâlois cédait ainsi son service pour la troisième fois de la rencontre, corrigé sur ses deuxièmes balles dans 54% des cas. Une largesse de trop que le Britannique convertissait en set dans la foulée (7-5). A l'entame du deuxième acte, Roger Federer parvenait à faire jeu égal avec son rival jusqu'à 2-1 en sa faveur, mais une première coupure de 45 minutes déréglait de nouveau la machine, ce dont profitait Andy Murray pour faire le break (3-2). Les nuages refaisaient alors leur apparition sur Toronto, une chance cette fois pour le Suisse qui à la reprise, trois quarts d'heure plus tard, retrouvait tout son mordant et débreakait. Dès lors intraitables sur leur mise en jeu respective, les deux hommes se rendaient coup pour coup ensuite jusqu'à 5-5, jusqu'à cet ultime accès d'autorité de l'Ecossais. Malgré le haut niveau de jeu alors proposé par celui qui retrouvera lundi la place de n°2 mondial aux dépens de Djokovic, Murray se montrait plus fort encore à l'approche du verdict, y compris dos au mur lorsque, suite à son dernier break de la partie, Federer le contraignait à écarter une balle de débreak d'un ace rageur. S'ensuivait un nouvel ace, une 31e faute directe de l'Helvète puis la délivrance. Après un peu plus de deux heures de match, Andy Murray s'adjugeait son premier titre de l'année 2010, le 15e de sa carrière et le cinquième dans le cadre d'un Masters. Le tout en succédant à André Agassi dans la cour des grands joueurs auteurs du doublé au Canada, quinze ans après. Voilà qui promet à deux semaines du début de l'US Open !