Muffat: "Plus de plaisir..."

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
Quadruple championne de France à Chartres (50, 100, 200 et 400 m NL), Camille Muffat semble avoir validé sa reconversion sur le crawl. L'ultimatum de son entraîneur au retour de Budapest a porté ses fruits et l'ancienne spécialiste du 4 nages avoue avoir trouvé sa voie. Frustrée de n'être que "la championne de la polyvalence", la Niçoise aborder les Mondiaux de Dubaï avec un moral tout neuf.

Quadruple championne de France à Chartres (50, 100, 200 et 400 m NL), Camille Muffat semble avoir validé sa reconversion sur le crawl. L'ultimatum de son entraîneur au retour de Budapest a porté ses fruits et l'ancienne spécialiste du 4 nages avoue avoir trouvé sa voie. Frustrée de n'être que "la championne de la polyvalence", la Niçoise aborder les Mondiaux de Dubaï avec un moral tout neuf. Camille, après Budapest (*), vous avez recentré vos priorités essentiellement sur le crawl. Est-ce à dire que vous ne preniez plus plaisir à nager le 4 nages ? C'est Fabrice qui m'en a parlé et m'a demandé de réfléchir à la question pour choisir entre crawl, où je me vois aller loin, et 4 nages, qui a toujours été ma spécialité (voir par ailleurs). Parce qu'il estimait que me focaliser sur une seule voie serait sûrement meilleur pour moi. J'ai choisi ce qui me semblait finalement le plus évident, ce que je préférais faire et ce dont j'avais au fond de moi réellement envie. Vous avez la sensation que ce choix a bouleversé votre quotidien ? Pas vraiment. Disons que ça a juste été difficile de me dire: « Tu ne vas plus faire de 4 nages », alors que ça a toujours été en France la course sur laquelle j'étais imbattable et j'avais des facilités à m'imposer. On me voyait comme une quatre nageuses, moi aussi, mais finalement, à l'entraînement, il n'y a pas grand-chose qui a changé parce que je n'avais pas un travail spécifique de quatre nageuses. On est tous soumis plus ou moins au même entraînement. Là, je fais un peu plus de crawl en spécialité, mais fondamentalement, ça n'a rien changé. "Je n'ai même pas eu un jour de réflexion..." Est-ce que le non choix jusqu'à présent constitue une des explications dans l'analyse de la déception des Championnats d'Europe ? Oui, je crois... Je n'ai même pas eu un jour de réflexion, Fabrice m'a dit: « Il me faut ta réponse demain ! » C'est vrai que ça n'a pas été facile à décider, mais en même temps, je savais très bien que le 4 nages, je le faisais parce que j'étais la meilleure (en France), mais m'entraîner à la hauteur de ce que font les quatre nageuses, c'est-à-dire faire beaucoup de papillon, dos, brasse et crawl, je ne l'ai jamais fait et j'apprécie pas trop. Alors que le crawl, je prends plus de plaisir, je le vois comme quelque chose de plus facile, ça me motive, de nouvelles distances, là où je me vois le plus progresser. C'est un nouveau challenge. Le petit bassin ne semble pas enchanter les nageurs tricolores en général. C'est aussi votre cas ? Non pas du tout. Disons que ce n'est qu'une étape dans la saison, ce n'est pas une finalité, et le grand bassin reste ce qui importe et l'objectif de fin de saison. Le petit bassin n'est sans doute pas notre fort, même si je pense qu'on a beaucoup progressé sur les coulées. Ça doit aussi nous aider pour la suite de la saison, je le vois vraiment comme une étape, même si j'ai envie d'y réussir. (*) Débarquée dans la capitale hongroise avec de hautes ambitions, la Niçoise était rentrée bredouille en individuel, devant se contenter d'une médaille d'argent avec le relais 4x200 m 4 nages.