Mourinho: "Un double défi"

  • Copié
Propos recueillis par AXEL CAPRON , modifié à
Une rock-star ! Là où ils n'étaient qu'une cinquantaine pour écouter Claude Puel évoquer le huitième de finale aller de la Ligue des champions entre Lyon et le Real Madrid mardi soir, ils étaient au moins trois fois plus deux heures plus tard pour «boire» les paroles de José «The Special One» Mourinho, accompagné d'un conseiller pas comme les autres, Zinedine Zidane.

Une rock-star ! Là où ils n'étaient qu'une cinquantaine pour écouter Claude Puel évoquer le huitième de finale aller de la Ligue des champions entre Lyon et le Real Madrid mardi soir, ils étaient au moins trois fois plus deux heures plus tard pour «boire» les paroles de José «The Special One» Mourinho, accompagné d'un conseiller pas comme les autres, Zinedine Zidane. Psychologiquement, avez-vous eu du travail à faire auprès de vos joueurs, sachant que le Real n'a jamais battu Lyon ? Non, on n'a rien changé, on n'a pas de travail psychologique à faire. On a juste analysé l'adversaire. Même si on a eu seulement deux jours entre le match de Levante et maintenant, on sait exactement ce qu'on veut faire, la direction à suivre pour se qualifier. Et puis beaucoup de nouveaux joueurs n'ont pas encore connu les confrontations entre le Real et l'Olympique Lyonnais, on peut aussi citer d'autres exemples dans l'autre sens, Ricardo Carvalho et moi, on a battu Lyon avec Porto, Cristiano Ronaldo avec Manchester United... On va essayer de franchir l'écueil lyonnais pour aller plus loin dans cette compétition, mais non, il n'y a pas eu de travail psychologique à faire. Vous dites que vous savez comment aborder le match, qu'allez-vous dire à vous joueurs ? A nous de marquer plus de buts qu'eux, évidemment... Plus sérieusement, Lyon est un adversaire difficile qui a l'expérience de ces rendez-vous, mais nous sommes le Real Madrid, les statistiques sont là pour qu'on y mette un terme, il faut les laisser derrière nous. On sait qu'on va avoir deux matches pleins, ne pensons pas que ce sera facile. Et si nous croyons que la décision tombera dès demain, on sera en difficulté, car c'est sûr et certain que ce ne sera pas le cas. Nous nous concentrons sans trop regarder le passé, nous avons analysé l'adversaire, son présent, nous allons jouer sans complexe d'infériorité, car nous savons que nous sommes le Real Madrid, le champion des champions dans l'histoire du foot européen, c'est une conviction qu'il faut défendre. Dans votre équipe, vous avez un joueur (Karim Benzema), qui va retrouver sa terre natale, cela change-t-il quelque chose pour vous ? Je vous prie de bien comprendre que contrairement à mes habitudes, je n'ai pas trop envie de jouer ce jeu, de parler de Karim ni des milieux récupérateurs ni d'Adebayor. Vous pouvez essayer autant que vous voulez, je resterai ferme. "Zinedine est toujours avec nous" Quand vous étiez arrivé à l'Inter Milan, vous aviez vu que l'équipe n'était pas assez mature la première année pour gagner la Ligue des champions. Le Real est-il, lui, assez mûr ? En arrivant à Madrid, je suis confronté à une première barrière: ça fait six ans que le club n'est pas allé au-delà des huitièmes de finale. J'avais rencontré à Milan le même genre de barrière avec l'Inter qui ne passait pas en quarts et surtout qui n'avait pas remporté la Coupe des champions depuis plus de 50 ans. Est-ce qu'on y arrivera ? On verra. Songeons à passer l'écueil lyonnais, ce sera un double défi: le Real n'a jamais vaincu l'OL et nous voulons renouer avec les quarts. Les statistiques et l'histoire, on va les laisser derrière. Que vous apporte Zinedine Zidane dans l'approche de ce match ? Dès que nous avons appris au tirage au sort que nous étions tombés sur Lyon, on a ouvert ce dossier. Il y a des structures professionnelles au sein du club pour cela, avec aussi l'aide très précieuse de Zinedine qui nous a fourni les informations dont nous avions besoin. Il connaît parfaitement la maison, la nôtre, et plus que tout autre le foot français. On a misé sur son savoir-faire pour bien préparer cette double confrontation, ses informations sont capitales pour nous, il travaille à nos côtés, il est là, toujours avec nous.