Mormeck: "Je veux ma revanche avec Haye"

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Propos recueillis par MARTIN ROY , modifié à
Après Maddalone et Oquendo, Jean-Marc Mormeck est parvenu à se sortir des griffes de Timur Ibragimov, ce jeudi, devant un public de la Halle Carpentier acquis à sa cause. Toujours plus exigeant envers lui-même, "Le Marksman" sait qu'il lui reste du travail à accomplir, avec un nouvel entraîneur et de nouveaux sparring-partners, avant de retrouver David Haye et de prendre, enfin, sa revanche sur celui qui l'a destitué de ses deux ceintures WBA-WBC en 2007.

Après Maddalone et Oquendo, Jean-Marc Mormeck est parvenu à se sortir des griffes de Timur Ibragimov, ce jeudi, devant un public de la Halle Carpentier acquis à sa cause. Toujours plus exigeant envers lui-même, "Le Marksman" sait qu'il lui reste du travail à accomplir, avec un nouvel entraîneur et de nouveaux sparring-partners, avant de retrouver David Haye et de prendre, enfin, sa revanche sur celui qui l'a destitué de ses deux ceintures WBA-WBC en 2007. Jean-Marc, comment vous êtes-vous senti physiquement ? Bien, très bien. J'ai axé cette préparation sur la condition physique durant deux mois pleins, suivis d'un mois de boxe. Il faut à présent que j'allie les deux. La préparation, je l'ai, j'ai la condition, la caisse, il faut continuer. Je vais peut-être partir aux Etats-Unis et travailler avec de nouveaux sparring-partners pour qu'ils puissent m'aider à me défaire de ces accrochages comme ce soir (jeudi). Si je veux atteindre le niveau du Championnat du monde, il va falloir que je trouve des sparring qui m'accrochent comme Ibragimov a pu le faire. J'ai des sparring très bons mais maintenant, il me faut des gens qui me tiennent, qui me frappent plus fort. Il me faut des gens vicieux. Qu'est ce que vous avez prouvé ce jeudi ? J'ai prouvé que j'avais retrouvé une condition et que je pouvais être de retour. Les sensations ont été très bonnes, j'étais plus frais que lui à la fin. J'ai avancé constamment, j'ai fait le combat, j'ai mis des coups à un adversaire plus grand que moi, accrocheur, qui a du métier. C'est un palier supplémentaire de franchi. Avant ce combat, vous aviez dit que vous vouliez ajouter la manière à la victoire, est-ce chose faite ? La manière non. J'ai gagné tout simplement, il n'y avait pas la manière parce que je n'ai pas pu. J'ai trouvé un adversaire qui m'en a empêché. Je dois travailler pour gagner avec la manière contre n'importe quel adversaire à présent. J'ai gagné un combat, je suis content d'avoir gagné, mais pas complètement satisfait, même s'il y a la victoire au bout. Il m'a beaucoup accroché. J'aurais voulu plus échanger, mais je vais me contenter de ça. Ça ne s'est pas passé exactement comme je le voulais. Ca prouve qu'il faut encore que je travaille afin d'être meilleur, plus performant et gagner ce Championnat du monde. Je veux être au rendez-vous. Peut-être l'année prochaine, qui sait. Avez-vous réalisé une partie de votre rêve ? Une petite partie, oui. Mais le chemin est encore long, il y a encore du travail. Je ne vais pas me contenter de ça. Ce soir, je n'ai pas trouvé la solution pour me défaire de mon adversaire. On se tenait beaucoup. Ce n'est pas des combats que j'aime, mais c'est comme ça. Quand on ne trouve pas la solution, parfois, c'est qu'on ne l'a pas. Je ne l'ai pas trouvée, j'ai des regrets en cela. Je suis un peu dégoûté. Mais il y a eu une décision en ma faveur, il faut que je sois content. "Je veux ma revanche, je suis venu pour ça, je ne lâcherai pas" Après cette nouvelle victoire contre Timur Ibragimov, quel est votre objectif à présent ? Une finale face à David Haye ? Je vais déjà passer les fêtes tranquillement et après, bien sûr, je m'orienterai vers David Haye. On va voir déjà par rapport au classement si j'arrive à être son challenger officiel. J'y travaille. Si c'est le cas, il aura un délai pour me rencontrer, peut-être six mois. Si je suis son challenger officiel, il sera obligé de me rencontrer. Dans tous les cas, avant que le classement ne soit établi, je vais déjà commencer à travailler pour être prêt au cas où. Pensez-vous qu'il sera convaincu par votre combat ? Il n'a pas à être convaincu. Si je suis son challenger officiel, il sera obligé de me combattre. Il a dit qu'il ne me devait rien. Aujourd'hui, si je suis son challenger officiel, il va me devoir quelque chose. Je veux ma revanche, je suis venu pour ça, je ne lâcherai pas. A-t-il le droit de vous refuser le combat ? Oui il a le droit, mais si je suis son challenger officiel et s'il refuse, il sera destitué de sa ceinture. C'est un boxeur, il est comme tout le monde. Moi, je n'ai pas refusé de combattre contre lui, alors pourquoi il refuserait ? S'il refuse, c'est qu'il a peur de quelque chose. Vous sentez-vous vraiment prêt à l'affronter ? Aujourd'hui, je me sens prêt pour m'entraîner à rencontrer Haye. Si vous me demandez de le rencontrer dans deux mois, je vous dirai non. Dernièrement, j'ai pris deux mois pour retrouver une condition physique, si je prends deux, trois, voire quatre mois à présent avec des sparring-partners adéquats, je serai prêt. Il ne faut pas oublier que j'ai fait huit Championnats du monde et que j'en ai gagné six. Et si vous vous rappelez du combat face à Haye, c'était quand même équilibré. J'ai pris un coup, ça m'est resté en travers de la gorge. C'est seulement ce coup qui m'a fait tomber. Il frappe fort, mais il n'est pas imbattable, la preuve, aux points, je le dominais au septième round. Il a fallu ce coup. Je vais m'entraîner, je peux encore progresser. "Haye est très bon en communication" Devenir Champion du monde à Paris, est-ce votre objectif ultime ? Il m'a pris ce titre à Paris, à Levallois. J'espère pouvoir ramener ce Championnat du monde à Paris, puisque j'ai perdu mes titres ici. Il doit pouvoir me donner cette revanche ici, puisqu'il n'a peur de personne. Il avait dit qu'il me donnait ma revanche quand je voulais. Aujourd'hui, je lui ai demandé à plusieurs reprises, il ne l'a pas fait. Comme je l'ai dit, on reste sur un coup de chance, un seul coup. Je veux juste ma revanche. Il a aussi dit qu'il voulait rencontrer les Klitschko, mais il a changé d'avis. Il est très bon en communication. A un moment donné, il va falloir qu'il fasse des choses. Aujourd'hui, il n'a rien prouvé selon moi chez les lourds. Il est devenu champion du monde, c'est très bien, j'ai du respect pour lui. Mais à part Valuev et Ruiz, qui a-t-il vraiment rencontré ? Si vraiment, il avait quelque chose à prouver, il y a les Klitschko qui lui demandent, voire qui le supplient, de combattre avec eux. Est-ce qu'il l'a fait ? Non. Un coup, il dit oui, un coup non. Il cherche des prétextes. Le vrai test pour lui, c'est de les rencontrer. Il peut gagner, c'est un gros frappeur. Avez-vous prévu des changements dans les prochains mois ? On va commencer par faire les fêtes. Je vais arrêter un peu de courir et après, je vais m'orienter vers les Etats-Unis, voir si je peux trouver un bon coach. J'en ai un qui m'intéresse. Vous l'avez vu, Eric Colette n'est plus là. Il va falloir prendre un autre coach, plus axé sur la boxe anglaise, et qui pourra m'apprendre d'autres choses. Je me suis déjà approché de l'entraîneur de Pacquiao. Je pense qu'il est intéressé. J'ai déjà travaillé contre lui, j'avais gagné. Pourquoi on ne travaillerait pas ensemble en vue d'un combat contre David Haye ? Je pense que c'est un défi qui peut l'intéresser et qu'il peut m'apporter beaucoup, surtout avec sa méthode. Pour le reste, on reprend la même stratégie ? Non, on en prend une autre. J'ai déjà changé d'entraîneur, je vais changer de sparring-partners, d'environnement. Je suis persuadé que je peux gagner le Championnat du monde. Il n'y a que le travail qui peut me permettre d'y arriver. Comptez-vous garder votre préparateur physique ? Bien sûr, je lui dédie cette victoire d'ailleurs. Pendant deux mois, j'ai couru avec lui, c'était infernal, j'ai d'ailleurs mal aux jambes. Mais il courrait toujours avec moi.