Monfils enflamme Bercy

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Alexandre SARKISSIAN , modifié à
Plus rien n'arrête les Français, qui seront pour la première fois deux en demi-finales du Masters 1000 de Bercy ! Après Michael Llodra, tombeur de Nikolay Davydenko (7-5, 6-1) en fin d'après-midi, Gaël Monfils s'est offert la tête de série n°3, Andy Murray, en trois manches (6-2, 2-6, 6-3). Sur un nuage, Monfils affrontera Roger Federer samedi, tandis que Llodra défiera Robin Söderling. Pour de nouveaux exploits.

Plus rien n'arrête les Français, qui seront pour la première fois deux en demi-finales du Masters 1000 de Bercy ! Après Michael Llodra, tombeur de Nikolay Davydenko (7-5, 6-1) en fin d'après-midi, Gaël Monfils s'est offert la tête de série n°3, Andy Murray, en trois manches (6-2, 2-6, 6-3). Sur un nuage, Monfils affrontera Roger Federer samedi, tandis que Llodra défiera Robin Söderling. Pour de nouveaux exploits. L'intermittent a fait le spectacle. Fidèle à son habitude, Gaël Monfils a fait vibrer son public parisien, et comme à son habitude, il aura alterné vendredi soir contre Andy Murray l'excellent et ce qu'il ne faut pas montrer dans les bonnes académies de tennis. Heureusement pour lui, le déchet de son jeu ne fut pas trop important, au contraire de celui de l'Ecossais, notamment dans la troisième manche. La journée des Français se terminent donc en beauté avec ce succès de l'élève de Roger Rasheed (6-2, 2-6, 6-3), quelques heures après une autre performance de poids, le succès de Llodra sur Davydenko. Deux Tricolores en demi-finales à Bercy, c'est une première accueillie avec bonheur dans le clan français avant la finale de la Coupe Davis en Serbie. C'est la quatrième année consécutive que le tennis français place au moins un de ses représentants en demi-finales. Et ce n'est peut-être pas le hasard de voir deux natifs de Paris briller dans la capitale. Malgré ses petites sautes de concentration qui auraient pu le déstabiliser pour de bon, Monfils mérite amplement de figurer dans le dernier carré. La première manche laisse toutefois un sentiment mitigé. On ne saurait dire exactement si les desseins du Français ont été facilités par le tennis bafouillé de l'Ecossais ou si, au contraire, l'envie et l'agressivité de Monfils ont poussé Murray à la faute. On pencherait volontiers sur la deuxième hypothèse car Gaël Monfils n'a pas ménagé son physique pour envoyer quelques scuds bien programmés en début de rencontre, à l'image des deux premiers jeux au cours desquels les échanges éprouvent les deux hommes. Federer trop fort ? Andy Murray tente de répondre, surtout et d'abord de défendre, mais il n'est pas dans le rythme et cède logiquement son engagement au troisième jeu (1-2), une première fois, et dans le septième après quatre balles de break en faveur du Parisien (5-2). Appliqué, l'élève de Roger Rasheed conclut sans casse-tête, 6-2, après une grosse demi-heure. Un départ idéal ? Oui si l'on tient compte du taux de capacité du Britannique à contrarier la puissance de son adversaire, à savoir très faible, dans la première manche. Au premier tour, David Nalbandian avait également démarré par 6-2, en profitant quelque peu de l'impuissance de l'Ecossais qui avait retrouvé progressivement ses sensations pour éliminer l'Argentin. Mais ce vendredi soir, la montée en puissance n'était pas au programme du Britannique sans véritable jus, bien que vainqueur de la seconde manche, 6-2. En cassant le rythme des échanges et en variant les effets, Murray agaça quelque peu un Monfils retombé alors dans ses vieux démons. Le dernier set fut presque une formalité à partir du moment où Gaël Monfils confirma son break au jeu précédent pour mener 4-2 avant de terminer son récital sur un revers gagnant, synonyme de double break et de match (6-3). "J'ai vraiment bien joué en ce soir", confiera Monfils après coup au micro de Canal+. "Je me suis accroché du premier point face à Becker (son adversaire au 2e tour) jusqu'à maintenant. J'espère que ca va continuer. J'ai bien joué, j'ai développé jeu très agressif, j'ai pris Andy (Murray) très à la gorge. Il était déstabilisé. Ensuite, il m'a gêné avec des balles un peu molles, des chips... Puis j'ai su à nouveau l'attaquer, j'avais de bonnes sensations au niveau de la balle, de mon corps. J'ai su plus me lâcher après deux matches difficiles. C'était un meilleur Gaël Monfils aujourd'hui. J'espère réaliser un petit exploit demain, battre Roger pour la première fois, ici à Paris". Samedi, il lui faudra en effet avaler un gros morceau, Roger Federer, pour égaler sa performance de 2009. "Jouer Monfils, c'est toujours excitant, il a un gros service, c'est un grand athlète", lâchait le Suisse quelques minutes après avoir écarté Jürgen Melzer. Voilà qui devrait motiver un peu plus le Français mais face au numéro deux mondial, les écarts se paieront comptant.