McLaren reste sur ses gardes

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Yannick SAGORIN , modifié à
Soulagé, voire euphorique, au lendemain de sa performance australienne, et ce podium de Lewis Hamilton notamment, le team McLaren se veut plus mesuré à l'approche du Grand Prix de Malaisie. Consciente de la marge dont jouit cette saison encore Sebastian Vettel, l'écurie britannique entend rattraper son retard sur Red Bull, mais pas seulement. Car du côté de Woking, l'on pressent une réaction d'orgueil de Ferrari et Mercedes à Sepang.

Soulagé, voire euphorique, au lendemain de sa performance australienne, et ce podium de Lewis Hamilton notamment, le team McLaren se veut plus mesuré à l'approche du Grand Prix de Malaisie. Consciente de la marge dont jouit cette saison encore Sebastian Vettel, l'écurie britannique entend rattraper son retard sur Red Bull, mais pas seulement. Car du côté de Woking, l'on pressent une réaction d'orgueil de Ferrari et Mercedes à Sepang. "Nous aurions dû avoir deux voitures sur le podium ici. Lewis n'était pas aussi rapide que Sebastian mais je pense que sans endommager son fond plat, il n'aurait pas été très loin." Voilà ce qu'estimait Martin Whitmarsh dans les pages d'Autosport au lendemain du Grand Prix d'Australie, premier acte de la saison de F1 qui avait vu Lewis Hamilton grimper sur la deuxième marche du podium et Jenson Button terminer au sixième rang, non sans voir écopé d'une pénalité pour un dépassement jugé osé sur Felipe Massa. Dix jours plus tard, le discours reste optimiste - "Nous sommes satisfaits de voir que notre évolution apportée en Australie a fonctionné. Et le rythme entrevu dans les courbes rapides nous laisse penser que ça se passera bien aussi à Sepang" - mais le fond est plus nuancé. Le manager du team McLaren l'avoue: "La réalité, c'est qu'il y a un écart avec l'auteur de la pole (Sebastian Vettel, pour ne pas le citer, ndlr). Nous avons terminé deuxième et non premier. Notre objectif est de réduire l'écart et de permettre à Lewis et Jenson d'être en position de gagner." Ce, tout en surveillant les arrières de la MP4-26. Car selon Martin Whitmarsh: "A Melbourne, nous n'avons pas vu les véritables performances de nos concurrents. Ferrari ne semblait pas dans le rythme, ainsi que Mercedes. Mais ce sont deux grandes équipes, elles ont les connaissances et la capacité pour mieux figurer. Nous avons vu la belle remontée de Ferrari l'an dernier par exemple." Quatre arrêts à Sepang Directeur général chez McLaren, Jonathan Neal acquiesce sur les ondes de la BBC: "Nous ne pensons pas une seule minute avoir vu le meilleur de Ferrari ou de Mercedes en Australie. Nous nous sommes tous épiés durant les essais hivernaux, et je suis absolument certain que ces deux équipes ont encore beaucoup à montrer." Et l'intéressé d'ajouter, dans la perspective de Sepang: "J'estime qu'il nous reste encore beaucoup de travail. Nous sommes satisfaits de certains éléments de la monoplace mais à ce stade, il s'agit surtout de tout faire pour utiliser au mieux les pneumatiques et améliorer la force d'appui de nos voitures." En Malaisie, entre la chaleur torride et l'humidité prégnante, sans parler des risques réels de déluge - comme en 2009 - les mécaniques et pneumatiques seront cette année encore mis à rude épreuve. Jenson Button ne s'y trompe pas: "C'est une piste sur laquelle vous devez avoir une voiture efficace. Les virages ici sont énormes et une voiture en manque d'appuis est un handicap..." Alors que Pirelli estime qu'il faudra observer pas moins de quatre arrêts à Sepang pour tenir la route, Lewis Hamilton, qui n'est passé que deux fois par les stands à Melbourne, se veut néanmoins confiant: "L'Albert Park est un circuit génial mais, à Sepang, les différences entre les voitures vont commencer à apparaître, dixit le champion du monde 2008. Après ce que nous avons montré à Melbourne, je pense que nous pouvons réaliser une autre bonne course en Malaisie." Rendez-vous est pris.