McIlroy secoue Saint Andrews

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LAURENT DUYCK , modifié à
GOLF - Avec une carte de 63, l'Irlandais a frappé un grand coup lors du British.

GOLF - Avec une carte de 63, l'Irlandais a frappé un grand coup lors du British. La jeunesse n'a donc plus de respect pour rien. Pas même pour cette institution que représente Saint Andrews, berceau du golf et théâtre cette semaine du 150e anniversaire du British Open, le plus vieux tournoi planétaire. Rendu vulnérable non pas par son âge mais par des conditions de jeu idéales (absence de vent au lendemain d'une forte journée de pluie qui a assoupli les greens), le Old Course a courbé l'échine devant les coups de fer d'un jeune et impétueux boutonneux de 21 ans qui a appris le golf à Hollywood, en Irlande du Nord rassurez-vous. Inspiré par la victoire de son compatriote Graeme McDowell à l'US Open, Rory McIlroy, qui a de la suite dans les idées, s'est mis dans la tête de remporter lui aussi son premier Majeur le plus vite possible. Et sur un parcours de Saint Andrews qu'il apprécie pour n'avoir jamais rendu une carte au dessus de 69, l'occasion est trop belle pour le prodige nord-irlandais, qui a assumé d'entrée ses ambitions en signant jeudi, à l'occasion du premier tour du British Open, un score de 63 (-9), égalant le meilleur score jamais réussi dans un tournoi du Grand Chelem par une vingtaine de champions avant lui, dont Paul Broadhurst sur ce même parcours en 1990. Levet et Havret distancés, Dubuisson en difficulté Fort de sept birdies pour un eagle, réussi au trou n°9, McIlroy s'est installé seul en tête du leaderboard, avec deux coups d'avance sur le Sud-Africain Louis Oosthuizen. Jamais dans l'histoire du plus vieux tournoi planétaire, un joueur n'avait signé une telle performance lors d'un premier tour. Mais pour ne pas rejoindre Craig Stadler (1983), Christy O'Connor Jr. (1985), Rodger Davis (1987), Ray Floyd (1992), Steve Pate (1992) et Miguel Angel Jimenez (2009), tous auteurs d'une carte de 64 en ouverture de tournoi sans réussir à concrétiser, le Britannique devra garder la tête. Ce qu'il ne réussit pas à faire sur la fin de son parcours, passant à côté d'un nouveau birdie au 17. "Je me suis dit que si je réussissais un birdie sur ce trou, j'aurais une chance de jouer aussi sous le par au 18 et qu'un 62 serait le meilleur score jamais réalisé dans un tournoi majeur. C'est sans doute ce qui m'a fait rater le putt", reconnaissait-il à sa sortie du parcours. Un avertissement qu'il devra prendre au sérieux pour ne pas offrir à ses poursuivants l'occasion de revenir. Si on doute autant de la fragilité d'Oosthuizen, puceau sur le circuit, que du manque d'endurance de John Daly, dont la carte de 66 (-6) serait presque aussi surprenante sur ses pantalons si on ne se souvenait pas de sa victoire ici-même en 1995, la présence à -5 de Tiger Woods, qui a signé deux de ses trois British Open (2000 et 2005) sur le parcours de Saint Andrews, de Lee Westwood, qui a récupéré l'étiquette de meilleur joueur à n'avoir pas remporté de Majeur, ou encore de Yang Yong-Eun, lauréat l'année dernière de l'USPGA, sont là pour rappeler que McIlroy n'a pas encore gagné le tournoi, lui qui peut devenir le plus jeune vainqueur du British Open depuis 1893, devant Severiano Ballesteros. A 20 ans, Victor Dubuisson n'est pas encore mûr, déjà relégué dans les profondeurs du leaderboard (+8). Ses deux aînés français, Thomas Levet et Grégory Havret, ont eux plus de bouteille mais pas le swing pour le premier ni l'énergie pour le second, brillant deuxième de l'US Open à Pebble Beach, pour rivaliser avec les meilleurs. A +1, ils ne peuvent déjà plus qu'espérer passer le cut.