Mavuba: "Une saison de folie"

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Propos recueillis par Thomas SINIECKI , modifié à
Enfin ! Les Lillois sont champions de France, après leur match nul à Paris (2-2) lors de la 37e journée de Ligue 1, et ne se sont pas privés de laisser éclater leur joie. Alors qu'Adil Rami et Mickaël Landreau se sont livrés à un arrosage en règle des journalistes, au champagne bien sûr, Rio Mavuba a résumé le sentiment de ses troupes: "magnifique", "extraordinaire".

Enfin ! Les Lillois sont champions de France, après leur match nul à Paris (2-2) lors de la 37e journée de Ligue 1, et ne se sont pas privés de laisser éclater leur joie. Alors qu'Adil Rami et Mickaël Landreau se sont livrés à un arrosage en règle des journalistes, au champagne bien sûr, Rio Mavuba a résumé le sentiment de ses troupes: "magnifique", "extraordinaire". Rio Mavuba, capitaine de Lille: "C'est magnifique, extraordinaire, une saison de folie. A chaque fois que le coach nous disait qu'il fallait gagner quelque chose en début de saison, entre nous, on pensait plutôt à une Coupe. Là, on vient deux fois à Paris et à chaque fois, on ramène quelque chose. Et on a pu fêter ce titre avec nos supporters, qui nous ont poussés dès l'échauffement. Au Parc, en plus, c'est extraordinaire. J'ai ces images de Bordeaux qui vient fêter son titre ici, en 1999, et là c'est nous. C'est génial pour tout le monde, pour ce groupe de joueurs dont je suis fier d'être le capitaine, pour le coach et son staff, pour tous les employés du club. Derrière nous, il y a toute une région qui est hyper fière de retrouver des trophées, pour la première fois depuis plus de 50 ans. On espérait fêter après Sochaux, là on va pouvoir profiter cette semaine, en plus Rennes n'a plus rien à jouer... Les arrivées de David Rozehnal et de Moussa Sow nous ont fait énormément de bien, le coach nous a aussi retourné le cerveau avec un discours extrêmement positif, en nous faisant croire qu'on avait une super équipe, qu'on n'avait rien à envier aux autres. Il y a aussi eu des victoires clés, comme à Marseille, ou cette double confrontation Saint-Etienne-Nancy, et après on a su enchaîner. On a pu ressentir à Geoffroy-Guichard, avec le public qui nous applaudit à la fin du match - ce qui est rare à l'extérieur - qu'il y a de la sympathie autour de notre groupe." Mickaël Landreau, gardien de Lille: "Tous les joueurs, on va être lié pour la vie, comme je le suis aujourd'hui quand je croise des anciens Nantais avec qui j'ai été champion. Ce titre a énormément de valeur. Le groupe vit bien, et l'ambiance maintenant est dans la continuité de ce qu'on a vécu cette saison. On aime passer des moments ensemble, et là on peut se lâcher. C'était un vrai bon match, il a fallu réaliser une bonne prestation. On était venu pour prendre au moins un point, pour ne pas dépendre des autres, et c'est ce qu'on a fait. Ça a été difficile contre Paris, et ce n'en est que plus beau. La Coupe de France, on a été impressionné et on n'a pas pu trop en profiter. Maintenant, on a envie de vivre ça avec tous les supporters lillois. On va être marqué à vie, ce sont des moments qui vont rester gravés. J'ai conscience aujourd'hui de tout ce qu'il faut faire pour être champion. Avec Nantes, j'avais presque l'impression que c'était facile. Là, je sais tout ce que j'ai enduré, et je sais que c'est grandiose. Toutes mes expériences m'ont servi, et j'ai pris plaisir à revoir beaucoup de gens à Paris. Je n'ai pas toujours compris certains sifflets ici, car j'ai toujours respecté le club et les supporters. Je suis arrivé libre et je suis reparti transféré. J'ai le sentiment d'avoir donné le maximum, et aujourd'hui je suis content d'être à Lille et de vivre ce que je vis. C'est vraiment la victoire de tout un club, sur plusieurs années. Année après année, tout ce travail nous a mis dans les meilleures conditions et c'est un aboutissement." Adil Rami, défenseur de Lille: "On a pris la place de leader en décembre, on ne l'a lâchée que trois jours. On est resté solide, on a la meilleure attaque et la deuxième défense, c'est bien proportionné. C'est une semaine de rêve avec ce doublé. On connaît nos qualités et nos défauts, ça fait trois, quatre ans qu'on joue ensemble et aujourd'hui, c'est un peu la récompense de tout ça. Rio Mavuba a été très important, on a pu penser en début de saison qu'il était moins bien mais il s'entraîne beaucoup. On n'a pas pu exploser de joie après Sochaux, là c'est trop beau. Maintenant, quand il y aura des articles sur "bibi", il n'y aura plus marqué "néant" dans le parcours, mais "doublé". Beaucoup pensaient qu'on allait flancher à cause du manque d'expérience... Ça chante, ça danse dans le vestiaire, on a conscience qu'on a fait quelque chose de grand mais on sait que ce n'est pas un hasard. Désormais, c'est terminé, la pression était énorme. On avait peur de passer à travers, on pouvait tout perdre en une semaine avec la finale de Coupe de France et ce match contre Sochaux." Eden Hazard, milieu offensif de Lille: "On ne réalise pas trop, on va se retrouver au calme. On garde encore les pieds sur terre, mais on va bien fêter ça, c'était une année formidable pour le public, pour les joueurs, pour le staff. Fantastique, c'est le mot, on ne peut pas rêver mieux. Il reste un match, on va profiter pour bien fêter ça avec nos familles, et entre les joueurs. L'intérêt de l'Inter ? On m'en a parlé, mais j'étais concentré sur ma fin de saison à Lille." Michel Seydoux, président de Lille: "Il fallait prendre ce point qui nous manquait, pour finir en feu d'artifice avec le dernier match à la maison. Ce n'est pas le soir où j'ai été le plus zen, pour être honnête. C'était un très grand match, avec des émotions et le suspense d'un grand match. On a beaucoup de mal à gagner ici, mais on est très content du point ramené. Il fallait assurer après la Coupe de France, parce que ç'aurait été un gâchis incroyable de ne pas être champion au vu de la situation arithmétique. Je sais que je ne suis que de passage, mais que les trophées restent. Il fallait redonner du lustre à ce club, c'est le challenge d'un président. Le plus compliqué, c'est d'être régulier dans le sport de haut niveau, et je crois que si on en est là, c'est que notre progression a été assez régulière depuis un certain nombre d'années. J'espère que c'est la fête à Lille, et que ce sera aussi la fête dimanche." Franck Beria, défenseur de Lille: "Il faut profiter maintenant, c'est rare de réussir une saison avec deux titres. C'est une semaine de dingue, une semaine de malade, peut-être qu'on ne réalise pas vraiment... Ça paraissait évident pour beaucoup qu'on allait être sacré, il a fallu qu'on reste dedans. Avec les potes, on s'est dit que rien ne pouvait nous arriver. Rio Mavuba marque à Saint-Etienne, c'est quand même un signe que c'était pour nous cette saison... On a aussi pris de la maturité dans le jeu, on a laissé s'exposer Paris parce que c'est eux qui cherchaient le résultat. C'est de l'expérience des années précédentes, on ne commet plus les mêmes erreurs, et notre travail de conservation du ballon a fait courir les Parisiens. Plus le coup de sifflet final approche, plus on se dit qu'on va y arriver, on se renseigne sur le résultat de Marseille... Le doublé, ce n'est pas que c'était impensable, mais on avance étape par étape et on voulait gagner quelque chose, que ce soit la Coupe ou le championnat. Gagner les deux, c'est fort, il y a pas mal de jeunes joueurs dans cette équipe qui n'ont jamais rien remporté. C'est un groupe qui vit bien. On était premier depuis le 5 décembre, forcément quand on regardait le classement, on rêvait, on se projetait, mais sans que l'enjeu prenne le pas sur notre jeu. Notre calendrier n'était pas évident, avec des déplacements à Saint-Etienne et à Nancy, la réception de Sochaux au moment où ils cassent tout... Le sentiment qui se dégage ce soir, c'est vraiment de ne pas avoir volé ce titre. On va aller fêter ça sur Lille." Aurélien Chedjou, défenseur de Lille: "Il n'y a pas de mot, c'est le bonheur, c'est l'extase ! Je repense à tous les moments de galère que j'ai pu traverser, à ma famille, à tout le Cameroun, à tous les supporters lillois qui nous ont soutenus cette saison, même pendant les mauvais moments... On s'est accroché et maintenant on est champion. On va faire la fête toute la nuit, toute la semaine, il n'y a pas entraînement jusqu'à samedi ! On fait le doublé, on est tous content. C'est la meilleure semaine du club, dont on marque l'histoire. C'était difficile, je crois que le premier but qu'on encaisse est hors-jeu... Après, l'expulsion de Hoarau nous aide et même si on se fait rattraper après le deuxième but, on savait qu'un nul nous suffisait. Ça récompense avant tout le travail et le jeu mis en place cette saison. Tout notre travail invisible a fait la différence." Ludovic Obraniak, milieu de terrain de Lille: "C'était un beau match. Etre sacré deux fois ici à Paris, dans la même semaine, c'est exceptionnel. Plein de sentiments arrivent en même temps. C'est de la joie, du bonheur, mais on a pas le recul nécessaire encore pour analyser. On sait juste qu'on rentre dans le cercle très fermé de joueurs qui ont réussi un doublé. La joie est différente de la Coupe... Le championnat, c'est sur 38 matches, c'est la régularité. Etre sacré à une journée de la fin, ça veut dire aussi qu'on va pouvoir décompresser. On a vu plusieurs retournements de situation dans le football, et le meilleur moyen d'éviter ça, c'était de venir faire un résultat ici. Mon but ? Je ne suis qu'un des maillons de la chaîne, j'étais au deuxième poteau, Coupet devait penser que j'allais l'enrouler et j'ai changé d'avis au dernier moment. Ça participe à la fête, ça valait le coup de ne pas baisser les bras sur cette fin de championnat. Je suis vraiment très heureux. On va sortir, forcément, les gens sont déjà dans les rues, paraît-il..." Moussa Sow, attaquant de Lille: "Mes 22 buts ? C'est le travail qui paie. J'aimerais bien finir meilleur buteur, il reste encore un match à domicile donc il va falloir rester concentré. Dans le vestiaire, les leaders de la fête, ce sont Adil Rami et Rio Mavuba, comme d'hab' ! Paris jouait encore la troisième place et on a eu affaire à une belle équipe." Mathieu Debuchy, défenseur de Lille: "Ça y est, on peut le dire, on est champion. Notre joie est indescriptible, ça fait des années que le Losc attend ça. Dès le coup de sifflet final, on était sur une autre planète. On va en profiter toute la semaine. Je ressens énormément d'émotion, c'est mon club formateur. C'est énorme, ce qu'on a fait cette saison. L'ambiance dans les rues de Lille était déjà géniale pour la Coupe, donc j'imagine ce que ça doit être là... On est impatient de fêter ça avec tout le monde dimanche. Pour moi, la joie est plus intense par rapport à la Coupe, car la saison a été longue et c'est une grande récompense. Paris a été costaud, on était fatigué des derniers matches mais on a su rester costaud mentalement et ramener ce point qui nous manquait." Pierre-Alain Frau, attaquant de Lille: "On a eu des moments difficiles, mais Rio Mavuba ou Mickaël Landreau ont bien tenu tout ça. Il n'y a pas eu de tension, on est resté solidaire et on a bien géré nos moments un peu plus compliqués. On était 15e quand je suis arrivé, et je vais partir sur un doublé. Beaucoup de travail a été fait, il y a eu une belle construction de l'équipe avec de petites retouches à chaque fois. De jeunes joueurs se sont révélés, et aujourd'hui on en est là. Le fait que mon contrat ne soit pas prolongé ? Je suis content d'être champion, on va profiter de tout ça. Pour le reste, on verra plus tard."