Marseille-Bordeaux, le face-à-face

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Qui de l'OM ou de Bordeaux a le plus de chances de succéder à l'OL. La 34e levée de L1 qui a vu Marseille partager les points avec Toulouse et les Girondins surclasser Sochaux a eu pour conséquence de mettre les deux équipes sur un pied d'égalité. A un but près. Passage en revue des atouts et faiblesses présumés du tandem leader du championnat de France.

Qui de l'OM ou de Bordeaux a le plus de chances de succéder à l'OL. La 34e levée de L1 qui a vu Marseille partager les points avec Toulouse et les Girondins surclasser Sochaux a eu pour conséquence de mettre les deux équipes sur un pied d'égalité. A un but près. Passage en revue des atouts et faiblesses présumés du tandem leader du championnat de France.Le calendrier (avantage Bordeaux ?):Sans doute l'atout maître des Girondins, le comparatif ne plaidant guère en faveur des Olympiens, sensiblement désavantagés sur ce point par rapport à leurs rivaux. En plus d'un périlleux déplacement à venir à Nice – un terrain sur lequel les Marseillais n'ont perdu qu'à deux reprises depuis la remontée des Aiglons, en 2002 – les hommes d'Eric Gerets auront la lourde tâche de recevoir Lyon et Rennes dans un Vélodrome où ils ont parfois tendance à perdre leurs moyens cette saison. Entre un septuple champion de France blessé, en quête de rachat, et un Stade Rennais malheureux en Coupe de France et qui pourrait bien jouer l'Europe lors de la dernière journée de L1, les Phocéens seront par ailleurs attendus à Nancy, pour une confrontation revanche face à des Lorrains qui les avaient humiliés à Marseille (0-3). A ces quatre travaux herculéens, les Girondins opposent un programme bien moins redoutable. En apparences du moins. Appelés à recevoir deux fois d'affilée en cette fin d'exercice – un enchaînement au cours duquel il est toujours difficile de faire le plein de points – les troupes de Laurent Blanc auront bien entendu la faveur des pronostics devant Le Mans et Monaco, tout en gardant à l'esprit que le MUC 72 s'était imposé à Chaban-Delmas l'an passé. Pour ce qui est des voyages à Valenciennes et à Caen en revanche, l'histoire ne fait pas forcément le jeu des Bordelais. Jamais en effet le club au scapulaire n'a conquis le terrain du Stade Malherbe, en neuf tentatives. Et la dernière victoire en date des Marine et Blanc au Stade Nungesser remonte à décembre 1981...L'effectif (avantage Marseille ?):Entre le retour gagnant de Gourcuff en France, l'affirmation des rocs Diarra et Diawara, la montée en puissance depuis quelques semaines de Gouffran ou encore l'explosion de Chalmé, Bordeaux peut se targuer de jouir d'un des plus beaux effectifs de la L1. Guère épargné par les blessures pourtant – Wendel, Ramé, Placente, Traoré et Fernando comptent parmi les derniers pensionnaires de l'infirmerie girondine – le club du président Triaud a toujours su pallier les absences les plus handicapantes cette saison. Que ce soit celle de Henrique en défense ou celle d'un Cavenaghi sur le retour et parfaitement suppléé par Chamakh, voire le jeune Sertic. Au jeu de la comparaison toutefois, il apparaît que les Marseillais n'ont rien à envier à leurs homologues aquitains sur ce point. Mieux, Eric Gerets dispose sans aucun doute de la plus appréciable profondeur de banc du championnat. Il n'est pas rare ainsi que le technicien belge se paie le luxe de laisser sur la touche des joueurs tels que Ben Arfa, Zenden, M'Bami, Koné et Wiltord au coup d'envoi. Brandao, la recrue providentielle, et Niang, qui finit sa saison en trombe, faisant figure d'indéboulonnables. Ce vivier, très offensivement marqué, l'OM n'en dispose pas en revanche au niveau des lignes arrières. Confrontés ces dernières semaines aux indisponibilités simultanées de Taïwo, Bonnart et Rodriguez, les Marseillais ont su faire face avec les moyens du bord, en s'appuyant sur Zubar, Kaboré et Civelli, parfois à contre-emploi. La dynamique (avantage Bordeaux ?):Avant la 34e journée de L1 jouée il y a dix jours, Marseillais et Bordelais affichaient au compteur la même cadence infernale, propulsés au faîte du classement par une série de six victoires de rang. En concédant le match nul à domicile face à Toulouse (2-2) lors de cette dernière levée, les Olympiens ont laissé les Girondins poursuivre seuls leur marche triomphale, aux dépens de Sochaux (3-0). Ce, quelques jours après avoir réalisé un nouveau miracle, en s'imposant à Rennes dans les arrêts de jeu et en infériorité numérique (3-2). Un scénario rocambolesque qui n'avait pas été sans rappeler deux précédents exploits des Bordelais, lorsque ceux-ci s'étaient imposés à neuf à Grenoble (1-0) et avaient réussi un spectaculaire retour à Monaco, où, menés 3-0 à la pause, ils l'avaient finalement emporté 4-3. Gare cependant à l'excès de confiance. Une petite faiblesse qui avait déjà trahi les hommes de Laurent Blanc cet hiver lorsque, au sortir d'une série de cinq succès consécutifs, ils avaient lâché prises en février avec seulement 6 points récoltés sur 18 possibles. Le contexte (match nul ?):C'est un euphémisme que de dire que le contexte est agité ces derniers temps aux abords de la Commanderie. Difficile néanmoins de percevoir si l'annonce anticipée du départ d'Eric Gerets à la fin de la saison - une nouvelle très vite bousculée par une autre certitude: celle de l'arrivée de Didier Deschamps – est de nature à déstabiliser un groupe lancé dans la course au sacre ou si, a contrario, ce bouleversement en perspective peut avoir valeur de coup de fouet sur des joueurs qui souhaitent ardemment offrir le titre, en guise d'hommage, à leur vénérable entraîneur. Du côté du Haillan, si l'ambiance semble au beau fixe et que Laurent Blanc a d'ores et déjà rempilé pour un an ferme, il est un dossier qui pourrait bien troubler quelque peu la quiétude bordelaise d'ici à la fin de la saison. Le cas Yoann Gourcuff n'étant toujours pas tranché à ce jour. Partira, partira pas ? L'intéressé, qui reste à l'heure actuelle la propriété de l'AC Milan, doit s'asseoir cette semaine à la table des négociations. Sans son accord, l'option d'achat fixée à 15 millions d'euros dont bénéficient les Girondins ne vaut en effet pas grand chose... L'historique (avantage Bordeaux)Sur ce point, ce sont les annales qui parlent. Et Bordeaux mène 2-1 face à l'OM. Trois fois par le passé Girondins et Olympiens ont joué des coudes dans la dernière ligne droite du championnat pour se départager, et s'adjuger le titre de champion de France. A deux reprises, le choc des titans s'est joué sur fond de rivalité présidentielle entre Claude Bez et Bernard Tapie. Le premier ayant pris le pas sur le second, alors tout juste Marseillais, en 1987. Et inversement en 1990, année du deuxième des quatre titres officiels décrochés successivement par l'OM sous l'ère Tapie. Les Girondins ont repris l'avantage il y a dix ans de cela. En s'octroyant une couronne 1999 qui semblait pourtant promise aux Marseillais à l'entame de la dernière ligne droite de la saison. Malgré une victoire ultime devant Nantes (1-0), les Phocéens perdaient le titre dans les dernières secondes de la 38e levée de L1, tandis que Feindouno arrachait les trois points de la gagne au Parc des Princes, dans les arrêts de jeu (3-2). Au grand dam d'un certain Laurent Blanc, alors capitaine des Olympiens. Le détail qui peut faire la différence (avantage Marseille ?)Rejoints en tête du classement par les Bordelais lors de la dernière levée de championnat, les Marseillais ont gardé les commandes de la L1 grâce à une différence de buts favorable (+27 contre +26). Si les Girondins venaient à grappiller le petit but qui les sépare aujourd'hui du trône, la distinction entre les deux clubs se ferait alors au bénéfice de la meilleure attaque. Une égalité ne serait alors pas à exclure non plus, les deux équipes pouvant s'enorgueillir d'être dotées des deux plus grosses puissances de feu de l'élite (58 réalisations marseillaises contre 57 girondines). Du coup, le titre pourrait être attribué en fonction du verdict des confrontations directes. Une règle qui ferait alors le bonheur de l'OM, vainqueur au Vélodrome 1-0 alors que Bordeaux avait été neutralisé à Chaban-Delmas (1-1).