Lyon, un Real désastre

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LIGUE DES CHAMPIONS - L'OL est éliminé après avoir été archi-dominé par le Real, vainqueur 3-0.

Un gouffre technique. Soyons clairs. A aucun moment, mercredi soir, l'Olympique lyonnais n'a fait illusion, sur la pelouse de Santiago Bernabeu (0-3). Trop d'erreurs, trop d'approximations, flagrant déficit d'engagement, de qualités individuelles, de discipline collective... Après un début de match en boulet de canon, comme l'année dernière, avec deux actions très chaudes en début de match (Özil et Marcelo 4e), le Real a fini par forcer le verrou en fin de première période sur une action magnifique. Après un relais avec Ronaldo aux abords de la surface, Marcelo a pris de vitesse Cris puis effacé Dejan Lovren d'un maître crochet avant de tromper Hugo Lloris du plat du pied (37e). Après avoir subi la maîtrise technique du Real, l'OL a ensuite fauté en deuxième période. A lire :Lyon dévoré tout cru

Deux erreurs coupables. Les deux buts du Real en deuxième mi-temps ont mis en exergue le manque de rigueur de la défense de l'OL. Sur le premier, Réveillère perd un ballon dans le camp madrilène, Marcelo balance un ballon loin devant, Lovren percute Özil et semble attendre un coup de sifflet... qui ne vient pas. Karim Benzema prend alors de vitesse Cris, qui n'a pas plus réagi que son coéquipier de la défense centrale. 2-0. Sur le second, Jérémy Toulalan manque son dégagement, Özil peut lancer Angel Di Maria dans la profondeur. L'Argentin pique alors astucieusement son ballon au-dessus d'Hugo Lloris. 3-0. Rideau.

Hélas pour Aulas. Si Claude Puel a été assez dur envers ses joueurs à la sortie du terrain - "On n'a pas été en mesure de rivaliser ce soir, on n'a pas su se mettre au niveau. On prend deux buts casquettes", a-t-il déclaré au micro de Canal+ -, le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, a, lui, cédé à quelques-unes de ses marottes, évoquant la "puissance économique" de Madrid ou la "pérennité du club" assuré par le stade. Incorrigible mais vrai.

"Le plus fort économiquement a gagné", a déclaré "JMA" :

Benzema au sommet. Déjà buteur à l'aller - 43 secondes après on entrée en jeu -, Karim Benzema, cette fois titulaire, a récidivé au retour. Percutant dans les grands espaces, précis dans les petits, l'attaquant de l'équipe de France a livré une copie presque parfaite. Le point d'orgue de son match a bien évidemment été son but. Opportuniste face à la maladresse et à l'apathie de la défense centrale lyonnaise, il a eu le sang-froid pour glisser son ballon entre les jambes de Lloris. Il est (de retour) au sommet.

La tac-tac-tac-tique de Puel. Au sortir d'un fringante victoire en 4-4-2 à Sochaux, avec quelques hommes forts - Gomis, Pjanic notamment -, Claude Puel a décidé de revenir à un dispositif tactique plus conservateur en 4-2-3-1 qui laissait le seul Lisandro devant, avec Delgado et Briand sur les côtés. Le résultat en première période ? Une ribambelle d'occasions ? Non, on plaisante. Une seule, une frappe de Cesar Delgado, le moins pire d'entre eux, bien détournée sur sa gauche par Iker Casillas. Et les satisfecits de Sochaux ? Ils sont entrés en deuxième période, sans pouvoir changer le cours du match, même si la frappe la plus dangereuse fut l'oeuvre de Gomis après un relais avec Lisandro, quand Puel était passé en 4-4-2...

Gourcuffantômas. Titularisé en soutien de Lisandro Lopez, Yoann Gourcuff, de retour de blessure après un coup à un orteil, n'a pas été à son avantage. Et c'est un euphémisme. Corner trop court, passes ratées - dont une, sur un coup franc avec Aly Cissokho -, ballons perdus, l'ancien Bordelais a totalement déjoué et n'a, à aucun moment, constitué un danger pour la défense madrilène. Immense déception.

Pepe le boucher. Une obstruction monstre sur Gourcuff. Un coup de genou dans le visage de Lisandro. Une poussée dans le dos de Delgado. Des crampons essuyés sur la cuisse de Lisandro, encore. Et pourtant, Pepe a fini le match. Mais avec un carton jaune, quand même.

Cris et Lisandro (930x620)

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Une pensée pour Abidal. A l'issue de la rencontre, plusieurs joueurs des deux équipes ont revêtu un tee-shirt blanc avec ce message simple mais fort : "animo Abidal" (Courage Abidal). Le défenseur du Barça doit être opéré jeudi d'une tumeur au foie. L'UEFA avait interdit aux joueurs d'arborer ce tee-shirt avant le match.

Drogba face à Copenhague (930x620)

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Un tout petit Chelsea. Les Blues n'ont pas forcé leur talent pour venir à bout de la modeste équipe norvégienne du FC Copenhague (2-0 à l'aller, 0-0 au retour, à domicile). Titulaire en lieu et place de Fernando Torres, Didier Drogba a été le joueur le plus en vue avec plusieurs passes précises et une belle occasion, manquée de peu (48e). Net vainqueur à l'aller, Chelsea n'aura tremblé qu'à la 26e minute de jeu lorsque l'attaquant sénégalais de Copenhague Ousmane N'Doye a frappé le poteau sur un splendide coup franc. Mais les Danois n'avaient pas les armes pour sortir Chelsea, même petit.

Supporters du FC Copenhague à Chelsea (930x620)

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La fête pour les supporters danois. Le premier huitième de finale de Ligue des champions de leur club : les supporters du FC Copenhague ne voulaient manquer ça pour rien au monde. Ils étaient plusieurs milliers à garnir les travées de Syamford Brdige et à mettre l'ambiance. A la fin de chacune des deux mi-temps, conscients de la performance accomplie et de la rareté de l'instant, ils ont longuement applaudi leurs joueurs. Rafraîchissant.