Lunven vainqueur au sprint

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L.D. , modifié à
En tête depuis lundi après-midi, Nicolas Lunven a réussi à conserver quelques longueurs d'avance sur Thomas Rouxel (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) et Erwan Tabarly (Nacarat) pour remporter mardi la Transat Bénodet-Martinique, le premier rendez-vous de l'année en Figaro. Le skipper de Generali signe là une nouvelle victoire de référence après son succès sur la Solitaire du Figaro en 2009.

En tête depuis lundi après-midi, Nicolas Lunven a réussi à conserver quelques longueurs d'avance sur Thomas Rouxel (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) et Erwan Tabarly (Nacarat) pour remporter mardi la Transat Bénodet-Martinique, le premier rendez-vous de l'année en Figaro. Le skipper de Generali signe là une nouvelle victoire de référence après son succès sur la Solitaire du Figaro en 2009. En 2009, Gildas Morvan s'était imposé pour quatre minutes et quarante secondes devant Erwan Tabarly à Marie-Galante (ex-Transat BPE). Deux ans plus tard, pour la première édition entre Bénodet et Fort-de-France (Martinique), le suspense aura été plus épais encore. Cinq concurrents, sur les 17 au départ, jouaient encore la gagne lundi à la veille de la dernière nuit en mer. Deux se seront tirés la bourre mardi jusqu'à la ligne d'arrivée mouillée dans la baie des Flamands: Nicolas Lunven (Generali) et Thomas Rouxel (Bretagne-Crédit Mutuel Performance), seulement séparés - dans cet ordre et après 3474 milles nautiques de mer, soit 6500 kilomètres - sur la photo-finish par deux minutes et 45 secondes, une grosse minute de plus que les 98 secondes éternelles entre Mike Birch et Michel Malinovski à l'arrivée de la première édition de la Route du Rhum. A l'époque, le petit trimaran jaune du Canadien avait traversé l'Atlantique, entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), en 23 jours et six heures. Plus de trois décennies plus tard, il n'aura fallu que 16 jours, 5 heures, 13 minutes et 5 secondes au skipper de Generali, malgré des soucis de pilote automatique, pour rallier la station balnéaire des Cornouailles, posée à l'embouchure de l'Odet. A Fort-de-France la Martiniquaise qui, pour la première fois, accueille une transatlantique de cette importance, sortant de l'ombre de la voisine guadeloupéenne. Une traversée expresse, à la vitesse moyenne théorique de 8,93 noeuds, qui aura presque pris de court les organisateurs. Cinq skippers dans la même demi-heure Portés par deux grosses dépressions, l'une à la sortie du golfe de Gascogne, l'autre au large de l'archipel des Açores - deux gros coups de tabac qui auront fait des victimes dont Gildas Morvan (Cercle Vert), le tenant du titre, et Eric Drouglazet (Luisina), vainqueur en 2005 - les concurrents n'auront en effet pas traîné, bénéficiant toujours d'un flux de 25-30 noeuds à proximité de la Martinique. Un sprint final que Lunven, passé devant ses petits camarades lundi après-midi à la faveur d'un meilleur angle de vent, a attaqué en tête. Sans se la prendre... "Il ne faut pas faire de bêtises. Il faut juste être un peu philosophe, disait-il en début d'après-midi mardi. Effectivement, pour le moment, je suis en tête. Il faut juste avoir à l'esprit que ça peut ne pas durer, il ne faudra pas être déçu dans ce cas-là. Il va encore se passer des choses. Il y a beaucoup de vent, il va y avoir des manoeuvres à faire le long de l'île. Il ne faut pas s'affoler, le meilleur moyen de faire des bêtises c'est justement de se mettre la pression et du coup de perdre des places. Il faut garder la tête froide, faire des choses simples comme je sais faire et puis on verra bien si ça paie." En effet, le jeune skipper de 28 ans sait faire et l'avait déjà prouvé, en remportant la Solitaire du Figaro 2009, même s'il avait eu du mal à confirmer la saison dernière. Déjà deuxième en 2007 derrière Nicolas Troussel, Rouxel, incapable de le doubler dans les derniers milles malgré une pression constante (moins de 400 mètres d'écart), n'a pu que le constater. Comme Erwan Tabarly (Nacarat) qui, cette fois-ci, échoue sur la troisième marche du podium pour seulement cinq minutes et 42 secondes de retard. Une maigre consolation qui aurait contenté Fabien Delahaye (Port de Caen-Ouistreham) et Jeanne Grégoire (Banque Populaire), battus eux respectivement pour 15'8" et 23'49". Une misère, mais ils n'étaient pas loin de penser, comme Michel Malinovski en son temps, que seule la victoire est belle...