Lovren, parole à la défense

  • Copié
Par François Quivoron , modifié à
A 22 ans, Dejan Lovren s'installe comme un élément indispensable à Lyon. Le défenseur croate, formé au Dynamo Zagreb, étend son influence au côté de Cris, qu'il devrait rapidement remplacer dans le rôle de leader défensif à l'OL. Pourtant, le football est devenu tardivement une passion, avant c'était le golf. Mais ce n'est pas un 18 trous qui lui est demandé dimanche contre Toulouse, lors de la 16e journée de Ligue 1.

A 22 ans, Dejan Lovren s'installe comme un élément indispensable à Lyon. Le défenseur croate, formé au Dynamo Zagreb, étend son influence au côté de Cris, qu'il devrait rapidement remplacer dans le rôle de leader défensif à l'OL. Pourtant, le football est devenu tardivement une passion, avant c'était le golf. Mais ce n'est pas un 18 trous qui lui est demandé dimanche contre Toulouse, lors de la 16e journée de Ligue 1. Peu à peu, Dejan Lovren s'impose à Lyon. Pas vraiment arrivé sur la pointe des pieds à l'OL en janvier 2009, en raison d'un transfert élevé pour un jeune défenseur de 20 ans (10 millions d'euros), le Croate se savait attendu sur le terrain. Et à force de persévérance, son influence grandit en même temps que celle de Cris diminue. Les Lyonnais ont sans doute trouvé en lui le futur patron de la défense, s'il ne l'est déjà. "J'ai progressé dans tous les domaines, et également en tant que personne. J'ai pris confiance en moi et je pense avoir prouvé que j'ai le niveau pour jouer ici", a-t-il confié récemment dans les colonnes de 20 Minutes. Rémi Garde l'a bien compris et articule bien souvent son arrière-garde autour du défenseur de 22 ans. L'arrivée du nouveau technicien lyonnais l'été dernier a joué un rôle important dans l'assurance que dégage Lovren sur le terrain. "Il était important pour tout le monde de changer d'entraîneur. L'atmosphère était difficile avec Puel, raconte l'international croate (13 sélections). Rémi parle avec les joueurs et c'est important pour moi. Il a confiance en nous." Ses erreurs de jeunesse, dans le placement notamment, disparaissent peu à peu et laissent place à un joueur précis dans la relance et rugueux dans les contacts. Avec Cris en professeur, il est formé à bonne école. "Cris est le capitaine et le leader de l'équipe. Il est là depuis des années. Il prouve qu'il peut jouer à 34 ans comme s'il en avait 23. Il a l'expérience. C'est important pour nous, parce que Bako (Koné) et moi, nous sommes jeunes." Depuis le début de saison, toutes compétitions confondues, quand la paire Cris-Lovren était alignée, l'OL n'a perdu qu'une fois, à Gerland contre le Real Madrid (0-2) il y a un mois. "Ce n'était pas mon rêve de devenir footballeur professionnel" Formé au Dynamo Zagreb, dans la pure tradition croate, Lovren s'est aussi imprégné de la culture allemande après avoir vécu sept années à Munich. "J'ai débuté le foot à sept ans, mon père était mon premier entraîneur. C'était en Allemagne, détaille-t-il dans un entretien accordé à Lyon Capitale. Après, j'ai joué pendant plusieurs années dans une petite ville à côté de Zagreb, en Croatie. Ensuite, j'ai signé au Dynamo Zagreb avant de rejoindre l'OL." Le football ne faisait pas vraiment partie de la famille, son père n'y a jamais joué, mais Lovren s'est découvert une passion. "Je dois reconnaître que ce n'était pas mon rêve de devenir footballeur professionnel. Je ne sais pas d'où m'est venue cette passion. Mon sport préféré, c'était le golf." Il y a sans doute appris la patience et l'exigence du sportif de haut niveau. Critiqué lors de ses premiers mois avec Lyon, Lovren s'est forgé une carapace sur laquelle ricochent les mauvais commentaires. "J'ai le sentiment que les médias ne m'ont pas fait de cadeaux. Mais c'est la loi du football. Tu dois te forger un caractère et faire abstraction de ce qui se dit à l'extérieur", appuie le défenseur croate pour qui les passe-droits n'existent pas: "Si tu n'as pas confiance en toi, comment peux-tu jouer ? Si tu n'es pas sûr de toi ou que tu n'es pas au top de ta forme, il faut rester sur le banc." Sa marge de progression est énorme et certains grands clubs européens, comme Liverpool récemment, ont un oeil sur lui. "Je suis concentré uniquement sur Lyon. Je me sens bien ici. Pour l'instant, je n'ai pas réfléchi à la suite de ma carrière, balaye-t-il simplement. Je vais déjà aller au bout de mon contrat (jusqu'en 2014, ndlr). Après, si on me propose d'évoluer dans un grand club européen, comme le Real Madrid, le FC Barcelone ou Manchester United... " Après Lyon, son destin s'écrit sans doute là-bas...