Loeb: "Tout a été parfait"

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Propos recueillis par François PALISSARDE , modifié à
Vainqueur de son septième titre mondial consécutif ce week-end, qui plus est dans sa région natale l'Alsace, Sébastien Loeb a du mal à redescendre de son nuage. Il a tout de même accepté de revenir sur sa performance et sur son état d'esprit après une telle victoire. Bien décidé à savourer, le plus grand pilote de l'histoire du rallye indique n'avoir pas encore pensé à la retraite.

Vainqueur de son septième titre mondial consécutif ce week-end, qui plus est dans sa région natale l'Alsace, Sébastien Loeb a du mal à redescendre de son nuage. Il a tout de même accepté de revenir sur sa performance et sur son état d'esprit après une telle victoire. Bien décidé à savourer, le plus grand pilote de l'histoire du rallye indique n'avoir pas encore pensé à la retraite. Vous voilà avec sept titres de champion du monde et une ultime victoire à domicile. C'est le scénario idéal qu'aucun réalisateur ne pouvait écrire... C'est vrai. Le résultat « pourri » du rallye du Japon nous a finalement offert un superbe objectif ici. J'étais obligé de gagner, ou presque, pour empocher le titre mondial. Je suis arrivé en Alsace avec le statut de grand favori, parce que je me trouvais sur mes terres. En fait, je ne connaissais pas beaucoup mieux les spéciales que mes concurrents. Certes, à part un ou deux tracés sur lesquelles j'étais déjà passé. Il y avait une grosse attente du public. Le challenge était énorme. Et tout ça dans ma région natale... J'avais beaucoup de pression. Avez-vous été surpris par l'ampleur populaire de l'évènement ? Ca m'a surpris et touché. Je m'attendais à être soutenu. Mais j'imaginais une ferveur comparable à celle d'un rallye d'Allemagne. Pas plus. Je me disais que c'était la première épreuve WRC organisée en Alsace. Donc, peut-être qu'il y aurait moins de monde... En fait, pas du tout. C'était hallucinant. Il y avait des gens partout. Sur les assistances, sur le podium, sur les liaisons, dans tous les villages. "Je ne roule pas pour les records" Vivez-vous le plus grand moment de votre carrière ? C'est surtout un grand moment parce que ce titre se fête dans ma ville natale et dans ma région. Je sais que gagner sept titres consécutifs, personne n'a jamais réalisé cette performance en sport automobile. Mais je ne roule pas pour les records. C'est plus le moment que je vis qui me fait vibrer. Je ne peux pas dire que cette victoire est plus intense que celle du rallye de Corse en 2004. Là-bas, c'était mon premier titre. C'était aussi un grand moment d'émotion. Arriver à gagner un nouveau sacre à domicile est équivalent. Le soutien du public a-t-il été pesant parfois ? Non. J'ai quand même essayé de me protéger, de rester dans ma bulle. Il fallait que je prépare ma course et que je dorme. Je ne pouvais pas passer la nuit à signer des autographes. Il fallait vivre, tout en essayant de faire la part des choses. Mais tout a été parfait. J'étais juste stressé samedi avant le départ de la plus longue spéciale du rallye. A ce moment là, je savais que les conditions étaient risquées. J'avais bien vu dans les notes qu'il y avait de la boue dans tous les virages. Alors sur 35 km, même si j'avais 30 secondes d'avance, je ne pouvais pas me permettre de trop assurer. "Schumacher est la référence du sport automobile" Comment expliquez-vous votre domination ? Je n'ai pas d'explication. Sur l'asphalte, je suis capable d'aller vite sans faire n'importe quoi. Au Japon, le fait de ne pas vouloir prendre de risque me mettait 6e. Ici, je n'ai jamais roulé au-dessus de mon rythme non plus et je finis devant. Ce rallye me convenait bien. Ca m'a aidé à prendre cet événement plus sereinement. Avez-vous pensé à arrêter votre carrière après ce titre ? Non. Une retraite, il faut la préparer. Il faut se dire « Je fais quoi après ? » Pour ma part, je n'y ai pas encore pensé. Quand on compare vos titres aux sept sacres de Schumacher en Formule 1, la référence vous parle-t-elle ? Schumacher est la référence du sport automobile. Mais le rallye est une discipline différente. Ce n'est pas parce que j'ai autant de titres que lui que je suis son égal. C'est comme si on compare le football et le rugby. Ce sont deux choses différentes et il n'y a pas nécessité de les comparer.