Lloris, capitaine lisse ?

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Thomas SINIECKI , modifié à
Fidèle à lui-même, Hugo Lloris n'a pas eu un mot plus haut que l'autre jeudi en conférence de presse, à la veille du match face à l'Albanie. Si sa présence face aux médias annonce peut-être un brassard de capitaine pour vendredi, le gardien lyonnais a juré qu'il n'en savait rien. Surtout, il s'est attelé à marteler un discours savamment rodé, à propos des changements de charnière comme du match qu'il s'attend à passer.

Fidèle à lui-même, Hugo Lloris n'a pas eu un mot plus haut que l'autre jeudi en conférence de presse, à la veille du match face à l'Albanie. Si sa présence face aux médias annonce peut-être un brassard de capitaine pour vendredi, le gardien lyonnais a juré qu'il n'en savait rien. Surtout, il s'est attelé à marteler un discours savamment rodé, à propos des changements de charnière comme du match qu'il s'attend à passer. Entre calme et timidité. Voilà où s'est toujours situé Hugo Lloris, en équipe de France comme ailleurs, bien loin de son tempérament sur le terrain, où le portier des Bleus hésite rarement à donner de la voix. Le problème pour lui, c'est qu'il commence à devenir un acteur de plus en plus récurrent des conférences de presse d'avant-match en équipe de France. "On fait appel à moi et c'est toujours un plaisir." De là à y voir un adoubement de Laurent Blanc et la promesse d'un brassard, au moins pour l'Albanie, il n'y a qu'un pas. L'usage veut en effet que généralement, le joueur qui passe après le coach lors de ces réunions avec les médias, la veille du match, soit nommé capitaine le lendemain. "Rien n'a été décidé ou précisé, et ça n'enlève rien de toute façon aux responsabilités de chacun. Après, c'est le choix du sélectionneur." Du Lloris dans le texte, donc. Souriant, a priori détendu, mais peinant à masquer sa volonté d'en finir le plus vite possible pour aller rejoindre ses camarades à l'entraînement. Le Lyonnais a beau devenir un taulier, un titulaire désormais quasi indiscutable dans le but des Bleus, il n'en changera pas pour autant sa manière d'être. Pas pour le moment, en tout cas. "Ce sont les matches les plus durs" Tout juste a-t-il, quand même, consenti à parler des changements incessants de charnières centrales devant lui. A 99% de chances, Lloris devrait avoir pour partenaires directs Adil Rami et Younes Kaboul contre l'Albanie, par la force des choses. Ou plutôt par la force des blessures, celles de Philippe Mexès et d'Eric Abidal. "On s'adapte, c'est la sélection nationale qui veut ça. On doit faire ça. Ça permet aussi de renforcer les liens dans l'équipe, avec cette échéance importante en vue." Vraiment pas contrariant pour un sou, ce Lloris... "On se connaît bien, on se côtoie aux entraînements", renchérit-il. Il était bien sûr impensable d'imaginer le gardien s'offusquer de passer un match insipide face aux Albanais, qui pourraient bien ne pas le solliciter sérieusement une seule fois. "Ce sont les matches les plus durs pour un gardien. On s'attend à ne pas toucher beaucoup de ballons, mais il faut être prêt à tout. C'est quand même un match international. Les joueurs en face seront motivés et performants." Motivés et performants, mais éliminés et privés de plusieurs titulaires... Pas grave, pour Lloris, l'important n'est pas dans les bons mots. Après tout, ce n'est pas ce qu'on lui demande, et ce n'est pas ce qui fait un grand joueur. Pour ne citer que lui, Fabien Barthez n'était pas non plus un exemple à ce niveau-là. Il l'a été ailleurs, par contre. Surtout pour le bondissant Lloris, bien sûr. VIDEO