Lizeroux loin derrière

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Paul ROUGET , modifié à
JO 2010 - Le ski alpin tricolore repart bredouille après l'échec du Français en slalom.

JO 2010 - Le ski alpin tricolore repart bredouille après l'échec du Français en slalom. "Voilà, c'est fini...", aurait pu entonner Jean-Louis Aubert au lendemain de la cinquième place de son homonyme Sandrine sur le slalom féminin, puisque Julien Lizeroux, l'ultime chance de médaille pour le ski alpin tricolore n'a pu faire mieux qu'une neuvième place samedi à Whistler, confirmant le zéro pointé de l'alpin lors de ces Jeux de Vancouver, une première depuis Lillehammer en 1994. Un scénario catastrophe que le vice-champion du monde de slalom déplorait après coup, tout en réclamant la clémence de ses compatriotes. "Je sais que les journalistes et le public français vont nous enfoncer, mais ça fait partie de la vie des sportifs, concédait un Julien Lizeroux quand même en verve au micro de France Télévisions. Et quand on est au fond du trou, on n'a pas besoin de coups de hache..." Le skieur de La Plagne, forcément déçu, n'aura donc pas réussi à renverser la vapeur lors du deuxième acte et à s'inviter sur le podium, tout comme les autres médaillés des Mondiaux de Val d'Isère d'ailleurs. La victoire revient finalement à l'Italien Giuliano Razzoli (25 ans), qui aura réussi à conserver une avance créée un peu à la surprise générale et à devancer le Croate Ivica Kostelic (+0"16) et le Suédois Andre Myhrer (+0"44), qui l'accompagnent donc sur le podium. Les Autrichiens également sans médaille Car si la première manche, sur une neige rendue molle par la météo mais durcie artificiellement, n'avait pas souri aux Américains Bode Miller et Ted Ligety, rapidement hors course, deux autres favoris n'avaient pas non plus été en mesure de franchir la ligne d'arrivée: le champion du monde en titre, l'Autrichien Manfred Pranger, ainsi que l'Allemand Felix Neureuther. Mais ce premier acte a surtout permis à Giuliano Razzoli, vainqueur du premier slalom de sa carrière à Zagreb un peu plus tôt dans la saison, de créer la sensation. Malgré son dossard numéro 13, l'Italien avait en effet mis tout le monde d'accord, devançant notamment Mitja Valencic, Benjamin Raich, Ivica Kostelic et surtout Julien Lizeroux de plus d'une seconde. "Je n'ai pas été très bon, il ne faut pas se voiler la face, maintenant en slalom il y a deux manches. Heureusement qu'aujourd'hui il y en a deux", annonçait celui qui voulait croire à un remake du slalom d'Adelboden, où, malgré une douzième place au terme de la première manche, il avait réussi à triompher en janvier dernier. Mais il n'y a pas eu de nouveau miracle, le skieur de La Plagne échouant finalement à 1"40 du vainqueur transalpin, pour son plus mauvais résultat de l'hiver. "Je ne me juge que sur le résultat, concédait-il ensuite. Aujourd'hui ce n'est pas bon. Il fallait faire zéro faute et j'en ai fait beaucoup. Je tire mon chapeau aux trois meilleurs, qui ont un toucher de neige exceptionnel." Un fair-play qui l'honore alors que les skieurs alpins tricolores partagent un bien triste record avec leurs homologues autrichiens, qui rentrent eux aussi au pays sans médaille. Ce qui ne leur était plus arrivé depuis 1936.