Lizeroux, la dernière cartouche

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L.D. (avec Reuters) , modifié à
JO 2010 - Le slalomeur est le dernier à pouvoir apporter une médaille à l'alpin.

JO 2010 - Le slalomeur est le dernier à pouvoir apporter une médaille à l'alpin. S'il n'en reste plus qu'un... Après la faillite de nos spécialistes de la vitesse, Taïna Barioz avait laissé espérer une première récompense pour la France en ski alpin avant de craquer dans le seconde manche du géant. Sandrine Aubert, qui disait assumer son statut de favorite, est passée au travers vendredi, paralysée par ses démons lors de la première manche. Résultat, Julien Lizeroux porte à lui seul ce samedi, en cette veille de la cérémonie de clôture, les espoirs de la France de décrocher enfin une récompense lors de ces Jeux Olympiques de Vancouver pour éviter le fiasco de Lillehammer où les membres de l'alpin étaient rentrés bredouilles, une première depuis les Jeux de 1956... Ça fait lourd à assumer sur les épaules d'un seul homme, déjà présenté comme le leader de la délégation française avant qu'elle ne pose ses valises en Colombie-Britannique. Pour autant, Lizeroux ne veut pas porter le costume de sauveur... "Bien sûr, je suis déçu quand je vois les copains en bas et qu'ils n'ont pas le résultat escompté", assure-t-il. "Mais je ne me sens investi d'aucune responsabilité vis à vis de l'équipe de France. Le ski est un sport collectif en ce sens qu'on se prépare ensemble, mais en course, je cours pour moi avant toute chose." Une piste à apprivoiser Placé dans la même situation que les Autrichiens, Manfred Pranger, Benjamin Raich, Reinfried Herbst et Marcel Hirscher, qui se doivent de relever le triste bilan de la Wunderteam (aucune médaille chez les messieurs en alpin, or d'Andrea Fischbacher en super-G, argent de Marlies Schild en slalom et bronze d'Elisabeth Goergl en descente puis en géant), le Français se disait calme à la veille de son rendez-vous olympique, nullement gêné par la pression qui a sans doute écrasé plus d'un de ses compatriotes aux Jeux de Vancouver. A 30 ans, la pression n'a pas de prise sur ce garçon. "La pression, on me pose la question sans arrêt et je réponds toujours la même chose", réplique-t-il. "La pression, c'est ce qui nous motive, c'est ce qui fait qu'on est là, qu'on veut donner le meilleur de soi-même. La pression, un gamin qui passe le bac la ressent, ou l'amoureux à son premier rendez-vous." Comme l'amoureux, le slalomeur devra se faire tendre samedi pour obtenir les faveurs d'une neige de Whistler très douce. "Les conditions vont jouer un rôle important, on l'a vu ici. La piste est assez facile et c'est sur ces pistes-là qu'il est le plus difficile d'aller vite et où toute faute se paie cash", explique le Français, deuxième du classement de la Coupe du monde de la spécialité. "C'est une neige de printemps, un peu comme on en avait à Äre aux finales l'an dernier. Il va falloir prendre un maximum de vitesse sur le petit mur de départ, ne pas en perdre sur le plat et grappiller encore du temps sur les cinq, six portes de l'arrivée. Il faut skier en souplesse." A ce petit jeu, les Autrichiens, mais aussi l'Américain Bode Miller, l'Italien Giuliano Razzoli ou encore le Croate Ivica Kostelic seront des adversaires redoutables. Mais soumis aux mêmes obligations. "Le skieur qui gagne la Coupe du monde est celui qui a marqué le plus de points dans la saison. C'est le meilleur skieur du monde", rappelle Lizeroux. "Celui qui gagne les Jeux olympiques, c'est le meilleur skieur du jour. Voilà. A nous d'être les meilleurs le jour J", conclut le Plagnard qui est arrivé en bas de tous ses slaloms depuis celui de Kranjska Gora en 2007. Un atout non négligeable à faire valoir.