Lille, la Coupe en apéro

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Par Sylvain Labbé , modifié à
La Coupe de France quitte Paris pour Lille. Les Dogues ont battu les tenants, le PSG, dominé en finale (1-0), ce samedi, au Stade de France. Un superbe coup franc de Ludovic Obraniak, mal apprécié par Grégory Coupet, a suffi aux Nordistes pour remporter leur 6e succès dans la compétition, qui est aussi le premier trophée lillois depuis 56 ans ! Le Losc rêve plus que jamais de doublé.

La Coupe de France quitte Paris pour Lille. Les Dogues ont battu les tenants, le PSG, dominé en finale (1-0), ce samedi, au Stade de France. Un superbe coup franc de Ludovic Obraniak, mal apprécié par Grégory Coupet, a suffi aux Nordistes pour remporter leur 6e succès dans la compétition, qui est aussi le premier trophée lillois depuis 56 ans ! Le Losc rêve plus que jamais de doublé. Une si longue attente ! Voilà 56 ans que Lille et ses supporters attendaient ce moment de bonheur et d'intense délivrance. Plus d'un demi-siècle au cours duquel la vitrine aux trophées du club nordiste est restée désespérément fermée. Il aura donc fallu attendre la bande à Rudi Garcia pour dépoussiérer ce palmarès endormi et y ajouter une sixième Coupe de France (1946, 1947, 1948, 1953, 1955), arrachée au tenant du titre parisien, défait sur le tard ce samedi, au Stade de France (0-1). Avant un possible sacre sur le front de la Ligue 1, qui pourrait intervenir dès la semaine prochaine face à Sochaux, le Losc a signé un succès laborieux dans la forme, mais qui sur le fond ne souffre guère de contestations. Le PSG, en tenant le nul à une minute de la fin, imaginait sans doute voir lui sourire à nouveau la prolongation. Comme l'an passé face à Monaco (1-0, a.p.). Mais c'était sans compter le coaching de Garcia, offensif et concrétisé par le but d'Obraniak, qui doit beaucoup à l'erreur d'appréciation d'un Grégory Coupet bien malheureux à quelques semaines de sa retraite. La faillite des cadres parisiens qu'auront illustré tout autant les Hoarau, décisif l'an passé, et autre Nenê, bien transparent. Là où un Mickaël Landreau, impérial le jour de ses 32 ans, aura été l'incarnation de son équipe plus solide que brillante. Lille mène... aux points "Cette finale, nous, on va la jouer parce qu'on ne veut rien regretter." L'aveu déterminé, mais lâché d'une voix blanche par l'un des adjoints de Rudi Garcia, présent ce samedi, à nos côtés, en tribune de presse, à quelques secondes du coup d'envoi de cette finale, en dit long sur l'état d'esprit des Lillois avant ce choc si prometteur face aux Parisiens. Les intentions nordistes face à un PSG, qui trop conscient de la force de frappe de ce Losc, ferait le choix d'évoluer en contre. La première étincelle de cette rencontre n'en est pas l'illustration. Si la virile intervention d'Aurélien Chedjou sur Ludovic Giuly ne vaut au défenseur lillois qu'un simple avertissement de la part de M. Turpin, l'action qui s'en suit à trois Dogues pour le seul Siaka Tiéné, enrayée par la défense intelligente du défenseur parisien sur Gervinho, a déjà valeur d'avertissement (10e) dans une entame de match pleine de rythme. C'est toutefois sur coups de pied arrêtés que surgissent les premières occasions. Le corner de Yohan Cabaye trouve la tête d'Adil Rami, qui échappe le cadre de Grégory Coupet (17e). La réponse du PSG intervient sur un coup franc dans l'axe, obtenu suite à une faute peu évidente sur Mathieu Bodmer, que Nenê frappe en force. La première alerte sur le but de Mickaël Landreau, qui contre de la jambe et n'est pas inquiété par la reprise de Tiéné en suivant (19e). Vivante, cette finale emmène le jeu d'un but à l'autre. Sur un long ballon aérien, la remise de Gervinho met sur orbite Moussa Sow. Mais le meilleur buteur du championnat voit le cadre se dérober (23e). L'équipe de Rudi Garcia a besoin de poser son jeu et s'y emploie sur ce bon décalage de Sow pour Mathieu Debuchy. Sur le dégagement de Zoumana Camara, la puissante reprise d'Idrissa Gueye appuie la domination, qui va crescendo, du Losc. Là où Antoine Kombouaré, sans doute préoccupé par la relation déficiente entre Guillaume Hoarau et ses milieux de terrain, se serait bien passé avant la pause du carton jaune de Nenê pour un geste d'humeur du Brésilien (42e). L'entraîneur parisien, qui doit se résoudre à faire sortir son capitaine, Claude Makelele, suppléé par Jérémy Clément dès la reprise, qui s'avère nettement plus brouillonne (47e). C'est coup sur coup que le PSG s'offre ses deux plus belles opportunités: Landreau est à chaque fois à l'oeuvre pour écarter la frappe enroulée de Hoarau (55e), puis sur le corner qui s'en suit pour dégager, vigilant, un ballon mal apprécié par Rio Mavuba, pas loin de tromper son gardien (56e). Le cauchemar de Coupet Lille est mal rentré dans cette seconde période et Rudi Garcia, fidèle à ses convictions, choisit de donner plus de poids à son attaque avec un premier changement spectaculaire et l'entrée de Tulio De Melo en lieu et place de Gueye, milieu défensif (61e). Le Brésilien qui se signale d'entrée par cette déviation de la tête dans la profondeur aux allures de passe décisive pour Gervinho, repris in extremis par Tiéné (69e). A l'autre bout du terrain, les affaires de Hoarau ne s'arrangent pas. L'attaquant international, par manque d'instinct (67e) ou par maladresse sur un centre pourtant idéal de Mevlüt Erding, entré en jeu (75e), passe à côté de sa finale. La tension s'intensifie forcément au fil des minutes et Clément Chantôme croit au but sur cette frappe depuis l'extérieur de la surface que Landreau dévie au sol en corner (77e). C'est sur coups de pied arrêtés que les deux équipes se montrent les plus dangereuses comme sur ce corner lillois de Ludovic Obraniak, entré en jeu, que Debuchy dévie au premier poteau. Sans succès, mais Coupet a eu chaud (85e). Le portier parisien est en revanche battu, mais surtout coupable, sur ce coup franc, sorte de corner ouvert obtenu suite à la faute de Tiéné sur Debuchy, que le Franco-Polonais enroule parfaitement pour trouver le poteau rentrant (0-1, 89e). Une ouverture du score, synonyme de KO que le Losc aurait pu prolonger sur ce penalty obtenu sur la remise en jeu par Gervinho, parti en contre et que Coupet, décidément bien malheureux, fauche, avant d'écarter la tentative de Debuchy (90e+1). Peine perdue, c'est Lille qui rigole et s'offre la Grande Dame. Et ce n'est peut-être qu'un début !