Lille champion, c'est tabou

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PAUL ROUGET , modifié à
Victorieux de Nancy mercredi en match en retard (3-0), les Lillois comptent désormais quatre points d'avance sur leurs poursuivants en tête du classement de la Ligue 1. Une avance confortable qui ne tourne toutefois pas la tête de Nordistes toujours pas candidats déclarés au titre de champion. Pour Adil Rami, "ce n'est pas dans les habitudes de la maison."

Victorieux de Nancy mercredi en match en retard (3-0), les Lillois comptent désormais quatre points d'avance sur leurs poursuivants en tête du classement de la Ligue 1. Une avance confortable qui ne tourne toutefois pas la tête de Nordistes toujours pas candidats déclarés au titre de champion. Pour Adil Rami, "ce n'est pas dans les habitudes de la maison." Adil Rami n'est certainement pas le joueur de Ligue 1 le moins facétieux. Mais lorsqu'il évoque la nouvelle victoire lilloise, 3-0 face à Nancy mercredi soir en match en retard de la 18e journée, et surtout ses conséquences, puisque les Dogues comptent désormais quatre points d'avance en tête du classement sur le trio PSG-Rennes-Lyon, le défenseur international tricolore sait raison garder. "Tout le monde aimerait entendre qu'on joue le titre mais on reste fidèles à nous-mêmes, a-t-il confié, en esquissant un sourire, en conférence de presse. Ce n'est pas dans les habitudes de la maison de dire qu'on joue le titre. Il y a des équipes beaucoup mieux armées et médiatisées que nous." La voix de celui qui s'est déjà engagé avec le club espagnol de Valence, qu'il ne rejoindra que la saison prochaine, ne dénote d'ailleurs pas au sein du club. S'il est ambitieux, le discours maison ne verse ainsi pas dans l'optimisme béat et résiste aux commentaires élogieux d'un monde du football sous le charme de ce vent de fraîcheur venu du Nord, notamment symbolisé par une triplette Sow-Gervinho-Hazard en pleine bourre et encore brillante, en particulier les deux derniers cités, face aux Lorrains (Lire: Le Losc enfonce le clou). Plutôt que l'efficacité de son attaque, la meilleure de l'élite avec 38 réalisations, Rudi Garcia préfère lui mettre en avant un autre aspect du jeu lillois, qui leur permet d'être "beaucoup plus solides et matures dans notre jeu, on gère beaucoup mieux les phases défensives". Seydoux: "Il faut rester extrêmement prudent" "Pour pouvoir bien jouer et bien attaquer, il faut bien récupérer le ballon, énonce, comme une évidence, le technicien sur le site du club. Et (mercredi soir) tout le monde a fait les efforts défensifs." Une solidarité et des talents qui permettent donc au Losc de jouer, pour le moment, les premiers rôles. Mais pour combien de temps, et jusqu'où ? Là encore, Rudi Garcia refuse de s'enflammer. "Ils ne sont pas de trop, ces quatre points, on est contents de les avoir", poursuit-il, sans jamais prononcer les mots tabous «champion» ou «titre», avant de finir par concéder : "On a gagné deux fois en championnat depuis la reprise et du coup ça nous permet d'avoir suffisamment de points pour très bien nous situer au classement." Des propos que ne renierait pas son président qui, s'il reconnaît avoir "l'ambition d'être champion", tempère immédiatement les ardeurs "...mais pas tout de suite. Dire qu'on veut être champion, ce serait mal connaître le football, affirme Michel Seydoux sur RMC. On a l'objectif d'être dans les cinq premiers. On a quelque chose à jouer, mais il faut qu'on reste dans nos objectifs. Il faut rester extrêmement prudent." Une prudence qui s'explique aussi à lecture du classement. Actuellement leader avec 38 points (leur meilleur total après 20 journée depuis 1949-50), les Lillois comptent seulement un point de moins que l'an passé à pareille époque, lorsque Bordeaux était solidement accroché à la première avec 44 points, soit huit unités de plus que Marseille. Et on connaît la suite...