Lièvremont fait causer l'Angleterre

  • Copié
S.L. , modifié à

Passées plutôt inaperçues de ce côté-ci de la Manche, les déclarations de Marc Lièvremont sur les rapports entre la France et l'Angleterre ont rencontré beaucoup plus d'écho en Angleterre. A quatre jours du sommet du Tournoi samedi, à Twickenham, le sélectionneur, s'il n'a pas relancé la polémique, n'a pas non plus fait totalement amende honorable, mardi, trois jours après avoir déclaré qu'il ne les aimait pas, mais les respectait.

Passées plutôt inaperçues de ce côté-ci de la Manche, les déclarations de Marc Lièvremont sur les rapports entre la France et l'Angleterre (voir par ailleurs) ont rencontré beaucoup plus d'écho en Angleterre. A quatre jours du sommet du Tournoi samedi, à Twickenham, le sélectionneur, s'il n'a pas relancé la polémique, n'a pas non plus fait totalement amende honorable, mardi, trois jours après avoir déclaré qu'il ne les aimait pas, mais les respectait. "Il n'y a pas de volonté de lancer la polémique. C'est l'arme des faibles. Il y a du respect entre les deux meilleures équipes européennes", a déclaré l'entraîneur du XV de France à l'approche du "crunch" de samedi à Twickenham. "Je ne voulais pas provoquer par mes propos", a-t-il ajouté de son propre chef à la fin de la conférence de presse d'annonce de l'équipe qui débutera le match. "J'ai trouvé plutôt sympa, plutôt intelligente et plutôt drôle la réaction de Martin Johnson et de Toby Flood. C'est l'humour anglais que je sais apprécier." Son homologue anglais, Martin Johnson, forcément invité à réagir à ces déclarations, avait également fait preuve de retenue dans sa réaction. "Il y a peut-être un peu de peur là-dedans. Si je lis bien les déclarations de Marc, il nous respecte en tant qu'équipe", a dit Johno lundi. "Toute l'Angleterre veut que nous gagnions. Ce n'est peut-être pas le cas dans le reste de l'Europe, mais peu importe", a-t-il ajouté. "Les autres équipes aiment battre l'Angleterre. Il y a de l'histoire impliquée là-dedans et la plupart du temps ce n'est pas l'histoire du rugby". De son côté, l'ouvreur anglais Toby Flood a lui aussi répondu sur le ton de la boutade. "J'aime aller à Paris, c'est donc frustrant de savoir que quand je vais là-bas ils ne m'aiment pas". Sifflé par Twickenham ? Même s'il s'est abstenu de relancer le débat, Marc Lièvremont n'a pas totalement fait machine arrière mardi lorsqu'il a parlé des France-Angleterre comme d'un "match toujours à part". "Tout ressort à l`occasion de ce match. L'histoire des relations entre les deux pays et les différences de cultures, d'humour, de gastronomie". "Il y a souvent des incompréhensions entre les deux peuples. J'ai l'impression de dire une évidence: les Celtes n'aiment pas trop les Anglais, nous non plus. Cela plaît d'une certaine manière aux Anglais. Cela renforce leur sentiment national dans le bon sens et c'est tout un peuple qui se serre derrière son équipe nationale dans le cadre du « crunch ». Cela met du sel dans l'avant-match, mais restons sur le sportif." Ne craint-il pas en réaction d'être sifflé par le public de Twickenham, samedi ? "En deux fois, je n'ai jamais été sifflé à Twickenham. En 2009, on avait pris 34 points (défaite 34-10) et les supporters anglais n'en avaient pas rajouté. En 1999, ils m'avaient applaudi comme joueur" (à l'occasion de la victoire de la France sur la Nouvelle-Zélande en demi-finale de la Coupe du monde, ndlr). Pas sûr que le fameux adage soit cette fois vérifié...