Lièvremont: "Je reprends la main"

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S.L. , modifié à
Deux semaines après la déroute face aux Wallabies (16-59) et à moins d'un an désormais de la Coupe du monde, Marc Lièvremont, à l'occasion d'un point-presse informel à Marcoussis, a affirmé sa volonté de s'imposer comme l'incontestable patron du XV de France. Le sélectionneur adopte un discours offensif.

Deux semaines après la déroute face aux Wallabies (16-59) et à moins d'un an désormais de la Coupe du monde, Marc Lièvremont, à l'occasion d'un point-presse informel à Marcoussis, a affirmé sa volonté de s'imposer comme l'incontestable patron du XV de France. Le sélectionneur adopte un discours offensif. Confirmé par la Fédération française (FFR) dans ses fonctions et même conforté en tant que patron du XV de France à moins d'un an de la Coupe du monde, Marc Lièvremont, auditionné en fin de semaine dernière par le Comité Directeur de la FFR, valide et assume à son tour cette responsabilisation accrue, notamment vis à vis de ses adjoints, Emile Ntamack et Didier Retière, invités à prendre du recul, notamment en termes de communication puisque les deux hommes n'apparaîtront plus en conférence de presse aux côtés du sélectionneur. "Je reprends la main, souligne Lièvremont sur RMC. On a eu des fois des consignes, des remontées d'informations un peu diluées. Là ce sera clair. (...) On s'est dit les choses." Une évolution dans le rapport aux médias qui vaut aussi pour son capitaine Thierry Dusautoir, invité à donner un autre volume à sa communication en externe comme en interne. Et Lièvremont de prévenir: "Nous ne nous fermerons pas, je ne suis pas un adepte de ça." Lièvremont: "Je ne me suis jamais senti débordé par ma mission" Le ton se veut déterminé, résolument offensif: "Rarement je me suis senti aussi confiant et déterminé que depuis le match contre l'Australie, clame encore Lièvremont dans Sud-Ouest. Si j'ai souhaité m'exprimer, comme j'ai pu le faire devant le comité directeur vendredi, c'est que je trouve qu'il y a un contraste entre ce que je lis sur moi à savoir: « enfermé dans sa tour d'ivoire avec ses certitudes et ses deux adjoints », et ce que je suis. Je me suis toujours construit dans une forme de doute et de remise en question permanente. L'autre paradoxe, c'est que beaucoup de gens jugent que je suis un mec bien, mais en même temps, jeune, inexpérimenté et donc, en filigrane, incompétent. Je commence à en avoir un petit peu marre de ce constat. Je ne me suis jamais senti débordé par ma mission. J'ai toujours avancé. J'ai connu beaucoup d'entraîneurs et je me sens parfaitement au niveau." Dont acte. L'occasion aussi de revenir sur la déroute face aux Wallabies (16-59) et ses conséquences. "À chaud, j'ai ressenti plusieurs sentiments: la colère, la honte. J'ai eu le sentiment de ne pas avoir été compris et suivi dans les consignes. Il y a des responsables et je leur ai dit. Dès la fin du match, j'avais avoué mon ras-le-bol et j'avais dit à mes joueurs que je ne les lâcherai pas avant un début d'explication sur certains comportements, certaines incompréhensions que je percevais mais que je n'ai pas su prendre en compte. Et dont je suis donc responsable. (...) Le lendemain, j'ai provoqué un débriefing sachant qu'à chaud, c'est toujours difficile d'obtenir des enseignements. Mais c'était une façon de jeter un pavé dans la marre. J'ai tiré un fil et beaucoup de choses sont venues. Donc au final, ça a été une tournée édifiante et constructive. Ce match contre l'Australie, c'est un mal pour un bien, même si les enseignements nous ont coûté cher." A l'entendre, Lièvremont a non seulement digéré le traumatisme australien, mais a surtout retrouvé la flamme. "Après je reste convaincu que si le rugby français garde cette organisation, des grosses '' branlées'', il y en aura d'autres, quel que soit le sélectionneur. Mais je suis persuadé qu'on n'en prendra plus. Je suis extrêmement confiant dans l'avenir de cette équipe. Je ne peux pas promettre de Grand Chelem ou un titre de Champion du monde, mais qu'on sera compétitif, j'en suis certain."