Les instants norvégiens

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Régis AUMONT , modifié à
Edvald Boasson Hagen s'est montré le plus véloce lors de l'arrivée à Lisieux, terme ce jeudi de la 6e étape du Tour de France. Sous la pluie, à l'issue d'un final assez tortueux, le sprinteur de la formation Sky a touché le jackpot en devançant Matthew Goss et son compatriote Thor Hushovd, toujours maillot jaune. Le cyclisme norvégien se porte bien sur ce Tour 2011, mieux que le clan français toujours en quête d'un succès.

Edvald Boasson Hagen s'est montré le plus véloce lors de l'arrivée à Lisieux, terme ce jeudi de la 6e étape du Tour de France. Sous la pluie, à l'issue d'un final assez tortueux, le sprinteur de la formation Sky a touché le jackpot en devançant Matthew Goss et son compatriote Thor Hushovd, toujours maillot jaune. Le cyclisme norvégien se porte bien sur ce Tour 2011, mieux que le clan français toujours en quête d'un succès. Ils étaient deux à prendre le départ du Tour de France 2011, samedi dernier en Vendée. Deux Norvégiens, sur 198 coureurs au départ, venus se frotter à ce qui se fait de mieux en cyclisme. L'un, Thor Hushovd, portait ce jeudi entre Dinan et Lisieux le maillot jaune pour la quatrième journée d'affilée. L'autre, Edvald Boasson Hagen, a remporté l'étape du jour, la plus longue de cette 98e édition (226.5 km). La Norvège plane sur la première semaine du Tour qui prendra fin demain sur une autoroute pour sprinteurs entre Le Mans et Châteauroux. Le sprint, voilà quelque chose qui parle à Boasson Hagen, garçon de 24 ans révélé en 2008 dont on attendait encore la véritable éclosion dans la plus grande course du calendrier. Rapide, mais pas autant que Cavendish, véloce parmi les sprinteurs mais moins que son aîné Hushovd, le jeune homme de Rudsbygd est entré dans une autre dimension à Lisieux en remportant un sprint difficile, car jugé en faux-plat montant qui suivait une bosse de plus d'un kilomètre (à 7% de moyenne). Parti sur la gauche de la chaussée à 200 mètres de la ligne d'arrivée, le Norvégien n'a laissé à personne le soin de le remonter, pas même les spécialistes de ce type d'arrivée: Matthew Goss et Hushovd. Romain Feillu, encore placé, a lui pris la quatrième place d'un sprint débarrassé de Cavendish, lâché dans la dernière bosse. Voeckler retente sa chance "Tout s'est bien passé pour moi, expliquait, souriant, l'un des grands talents du peloton. Je voulais vraiment m'imposer ici, avec cette arrivée en bosse. Donc j'ai tout donné sur le final, en sortant assez vite sur le sprint. Je suis d'autant plus heureux d'avoir gagné devant mes parents. C'est difficile de décrire mes émotions. C'est beaucoup de bonheur, tout simplement." Lauréat, en 2009, de deux étapes sur le Giro, Boasson Hagen incarne la nouvelle génération de ces sprinteurs capables de passer les bosses avec les puncheurs. "Il a des capacités énormes, et peut désormais gagner des étapes difficiles, confirme Hushovd, bien parti pour conserver sa tunique de leader jusqu'à Super-Besse. C'est la relève du cyclisme norvégien", n'hésite-t-il pas à prédire. Cette étape, courue en grande partie sous la pluie, a encore vu un petit groupe d'échappés jouer au chat et à la souris avec le peloton. Mais malgré toute leur bonne volonté, Roux, Duque, Westra, Hoogerland et Malori n'ont pas pu aller au bout malgré une avance allant jusqu'à plus de 11 minutes, le plus gros écart depuis le départ du Tour. Ces cinq-là n'ont pas tout perdu, notamment Johnny Hoogerland qui a piqué à Cadel Evans le maillot à pois et Adriano Malori, le dernier à résister jusqu'à cinq kilomètres du but, qui a montré au grand jour ses qualités de rouleur. L'Italien, tout frais champion national du contre-la-montre, était jusque-là connu sur la Grande Boucle pour avoir terminé, l'an dernier, lanterne rouge. Si les Norvégiens brillent sur ce début de Tour, les Français ont plus de mal. Aux avant-postes tous les jours, ils n'ont pour l'instant pas été récompensés. Ce n'est donc pas la faute d'avoir essayé, à l'image de Thomas Voeckler qui, comme hier, est passé à l'offensive dans le final mais a été repris à 1.3 kilomètre du but au sommet de l'ultime difficulté. Ils étaient 44 Tricolores à s'élancer du Passage du Gois il y a six jours, et tous doivent envier la réussite des deux Norvégiens du peloton.