Les Spurs en danger

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François KULAWIK , modifié à

La défaite concédée par San Antonio en ouverture de la série n'était pas qu'un simple accident. En atteste la nouvelle victoire des Grizzlies acquise dans le match 3. Grâce à leur succès 91-88, qui doit de nouveau beaucoup à Zach Randolph, 25 points et le tir primé de la gagne au compteur, Memphis mène en effet désormais 2-1 et confirme son aptitude à faire déjouer la meilleure équipe de la Ligue en saison régulière.

La défaite concédée par San Antonio en ouverture de la série n'était pas qu'un simple accident. En atteste la nouvelle victoire des Grizzlies acquise dans le match 3. Grâce à leur succès 91-88, qui doit de nouveau beaucoup à Zach Randolph, 25 points et le tir primé de la gagne au compteur, Memphis mène en effet désormais 2-1 et confirme son aptitude à faire déjouer la meilleure équipe de la Ligue en saison régulière. Après Seattle en 1994 et Miami en 1999 - à une époque où le premier tour ne se disputait qu'au meilleur des cinq matches, puis Dallas en 2006, San Antonio peut-elle devenir la quatrième équipe dans l'histoire de la Ligue à être éliminée dès le premier tour des playoffs malgré un statut de tête de série numéro un ? C'est à craindre pour la franchise texane, à nouveau dos au mur après avoir concédé la troisième manche de leur série face à des Grizzlies pouvait en effet faire le break, lundi, lors d'un match 4 à disputer à nouveau dans le Tennessee... Car si le retour de blessure de Manu Ginobili, mercredi, avait permis aux Spurs de rebondir après leur échec inaugural, l'Argentin n'a cette fois pas suffi. Non qu'il ait démérité, l'ancien de Bologne terminant ainsi meilleur marqueur de son équipe avec 23 points et 5 passes. Mais Ginobili n'a pas été, lui non plus, irréprochable. Tout particulièrement sur la dernière action. Revenus à trois longueurs de leurs hôtes grâce à deux nouveaux lancers d'El Manu et un dernier échec de Zach Randolph, les Spurs avaient alors six secondes pour enquiller un tir primé synonyme d'espoir. Las, victime d'une prise à deux signée Marc Gasol et Mike Conley, l'Argentin n'a même jamais eu l'opportunité de déclencher un tir ou une passe... Zach Randolph, cauchemar des Spurs "Je pensais avoir un peu plus de temps, mais nous n'en avions pas assez. J'aurai pu appeler un nouveau temps-mort ou faire quelque chose d'autre, mais c'est toujours plus facile à dire après." essayait bien de justifier un Ginobili forcément affecté par ce cafouillage qui ne lui ressemble pas. Pour autant, si les Texans ont laissé les Grizzlies reprendre la main en plus de la confiance, c'est bien plus en raison d'un début de match joué à l'envers et synonyme de 15 points de retard à l'approche de la mi-temps (52-37). Obligés de courir après le score durant l'essentiel de la rencontre, les Spurs allaient certes réussir à revenir à hauteur de leurs hôtes dans la dernière ligne droite (80-80), mais la domination intérieure de Memphis était finalement récompensée. Car les troupes de Gregg Popovich ont eu beau remporter la bataille du rebond (48-37), Tim Duncan et ses compères ont encore été à la peine face à leurs homologues du Tennessee. Le double MVP a bien compilé 13 points, 11 rebonds et 6 passes, mais le tandem Marc Gasol-Zach Randolph a largement pris le pas sur leurs adversaires. Et cela risque de ne pas aller en s'arrangeant avec la blessure à la nuque d'Antonio McDyess. Tandis que l'Espagnol rendait 17 points et 9 rebonds, le second devenait notamment un véritable cauchemar pour les Spurs en général et Duncan en particulier. Non content de terminer meilleur marqueur de la rencontre avec ses 25 points, Randolph a également inscrit le panier de la victoire en enquillant un tir primé à 45 secondes de la fin ! Un paradoxe de plus dans cette confrontation entre San Antonio et Memphis. Alors que les Spurs se déchiraient à longue-distance, signant en effet un piètre 2 sur 15 peu en rapport avec leur statut d'équipe la plus adroite dans l'exercice en saison régulière, c'est Randolph et ses six tirs primés inscrits depuis le début de la saison qui y faisait la différence. De quoi écoeurer un peu plus les artificiers texans, Garry Neal et George Hill en tête. Et ce d'autant plus que l'accès au panier leur était coupé comme en témoignent également les difficultés d'un Tony Parker encore limité à un modeste 5 sur 14 pour 16 points et 5 passes. Après avoir perdu sept de leurs huit derniers matches joués à l'extérieur, Pop et les siens n'ont donc plus que deux jours pour trouver enfin une solution et s'éviter une nouvelle défaite qui les rapprocherait un peu plus du précipice...