Les Peyron veulent transformer l'essai

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LAURENT DUYCK , modifié à
Satisfaits de la progression enregistrée sur l'eau à Plymouth et assurés d'aller au bout des AC World Series, fin 2012, Bruno et Loïck Peyron, qui portent le projet Energy Team, ont moins de six mois devant eux désormais pour passer à l'étape suivante, à savoir boucler leur budget pour la 34e Coupe de l'America proprement dite. L'aîné de la fratrie se montre plutôt confiant.

Satisfaits de la progression enregistrée sur l'eau à Plymouth et assurés d'aller au bout des AC World Series, fin 2012, Bruno et Loïck Peyron, qui portent le projet Energy Team, ont moins de six mois devant eux désormais pour passer à l'étape suivante, à savoir boucler leur budget pour la 34e Coupe de l'America proprement dite. L'aîné de la fratrie se montre plutôt confiant. Cintrés dans leur costume-cravate (prestige du cadre oblige), Bruno et Loïck Peyron n'en ont pas perdu le sourire et la bonhommie qui les caractérisent. Qu'ils soient sur l'eau ou dans les salons cossus du Yacht Club de France, sous le patronage duquel ils ont placé leur défi pour la Coupe de l'America, les deux hommes semblent à l'aise en toutes circonstances. Depuis trente ans qu'ils sont dans la voile, les deux frères savent naviguer dans l'envers du décor. Et notamment accompagner leur projet. Que ce soit hier sur le thème de l'aventure maritime dont ils ont nourri quelques-unes des plus belles pages ou aujourd'hui sur le terrain plus codifié de la Coupe de l'America qu'ils tentent d'arpenter de concert. Et le moment était venu pour eux de rappeler un message simple et direct : "La Coupe de l'America, c'est maintenant !" Pour faire simple, les Peyron, un an après s'être lancés dans cette drôle de machine et plus encore depuis les deux premiers rendez-vous du circuit des America's Cup World Series (circuit d'AC45 qui doit conduire les challengers jusqu'à la Coupe Louis-Vuitton puis la Coupe de l'America proprement dite), sont plus que satisfaits de cet investissement. De Cascais en août à Plymouth mi-septembre, Energy Team a ainsi progressé pour venir jouer, de temps en temps et surtout lors des régates en flotte, avec les meilleurs, les deux équipages d'Oracle (Spithill et Coutts), Artemis (Hutchinson) et Emirates Team New Zealand (Barker), laissant envisager de nouvelles perspectives lors de la prochaine étape à San Diego (12-20 novembre). Un budget annuel semblable à celui de Groupama dans la voile Après deux premières sorties, Bruno et Loïck ont surtout été bluffés par le produit « AC45 », renforcé par un investissement de 60 millions de dollars dédié à la simple réalisation télévisuelle (merci Larry Ellison, le patron d'Oracle, devenu le mécène de la Coupe de l'America). "La réalité est plus forte que l'image virtuelle présentée au départ. Le produit télévision est exceptionnel, s'enthousiasme le premier. Tout cela est très rassurant. Les doutes que nous avions cet hiver sont levés et je suis de plus en plus confiant. Il reste énormément de travail à faire, mais c'est la première fois qu'on a en face de nous un organisateur qui écoute, n'impose rien sans discussion et qui se soucie de l'intérêt général." Le challenger français a ainsi obtenu le fait d'aller au bout de la saison 2012 sur les AC45. Et donc de pouvoir dissocier deux « produits » : le circuit des AC45 d'un côté, dont le financement est assuré par la présence à ses côtés de Corum, la Coupe de l'America de l'autre qui sera disputée sur des AC72 (émanation plus grande des AC45). Reste à vendre ces produits (d'où cette réunion de travail avec la presse spécialisée). Parce que le point de non-retour approche, entre janvier et mars de l'année prochaine au plus tard, moment où il faudra lancer la construction du catamaran de 72 pieds (même si la limite est fixée à juin 2012). Là encore, le message se veut le plus explicite possible : pour aller jusqu'à San Francisco, théâtre de la 34e Coupe de l'America, Ernergy Team aura besoin de quelque 45 millions d'euros, soit environ 22 millions d'euros par an, 5 qui viendraient d'un partenaire de niveau 2, 17 du partenaire titre, soit ce que met aujourd'hui Groupama par an pour être présente sur la Volvo Ocean Race. "On sait donc que ce niveau d'investissement est possible en France", résume Bruno Peyron qui avoue des contacts avec cinq grands groupes. Une ou deux de ces pistes aboutiront-elles ? "Est-ce que l'on a aujourd'hui la garantie d'y arriver, la réponse est non. Mais si la question porte sur les bonnes chances d'y arriver la réponse est plutôt oui", répond l'aîné des Peyron.