Les Bleus passent à côté

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Guillaume BARDOU , modifié à
Pas de podium pour l'équipe de France de combiné nordique ce lundi à Oslo ! Les Bleus, premiers après le saut, n'ont pas tenu en fond, terminant à la cinquième place de l'épreuve sur le petit tremplin, remportée par l'Autriche. Le constat est toutefois implacable : Braud, Laheurte, Lacroix et Lamy Chappuis n'étaient tout simplement pas au niveau pour glaner une médaille...

Pas de podium pour l'équipe de France de combiné nordique ce lundi à Oslo ! Les Bleus, premiers après le saut, n'ont pas tenu en fond, terminant à la cinquième place de l'épreuve sur le petit tremplin, remportée par l'Autriche. Le constat est toutefois implacable :Braud, Laheurte, Lacroix et Lamy Chappuis n'étaient tout simplement pas au niveau pour glaner une médaille... Deux jours n'ont pas suffi. 48 heures après la décevante 15e place de Jason Lamy Chappuis sur le petit tremplin, l'épreuve par équipes n'a pas relancé le Jurassien et "ses copains" de l'équipe de France. Comme samedi, les boucles exigeantes de fond se seront avérées trop dures, fatales aux ambitions des Bleus. Ils ne voulaient pourtant plus entendre parler de la quatrième place, connue à Liberec aux Mondiaux en 2009 mais surtout à Vancouver l'an passé sur une piste de Whistler devenue cauchemar de Laheurte. Le Français, les larmes aux yeux, avaient tant regretté ce rêve olympique envolé. Au moins autant qu'un Sébastien Lacroix, parti trop vite sur ses 5 kilomètres et qui avait passé le relais à Lamy Chappuis avec 20 secondes de retard sur le podium. Il suffisait d'entendre le champion olympique pour se convaincre de la portée de l'objectif. Dès l'automne, Lamy Chappuis avait coché cette épreuve par équipes. "Ils s'entraînent comme moi, nous sommes toute l'année ensemble. Ce serait donc bien de pouvoir partager un peu ça", confiait t'il avant la saison avant de rappeler en janvier l'importance d'enfin accrocher une médaille "entre copains". Le patron du ski nordique Nicolas Michaud ne cachait pas non plus cette ambition : "Depuis le printemps dernier, on a dirigé le travail des coaches, de la stratégie autour de l'équipe. On a l'équipe pour faire une médaille. Ce sera l'objectif principal", nous confiait le directeur technique à son arrivée en Norvège. Nicolas Michaud soulignait surtout le niveau de ses quatre athlètes, capables d'être dans les quinze meilleurs mondiaux. "On a rarement été aussi bien", concluait t'il. La déception était d'autant plus grande ce lundi soir: "On n'a pas le niveau, il faut être lucide. Même en partant devant... A aucun moment sur cette course, ils n'ont le niveau pour pouvoir se battre et répondre aux autres" Hors du podium dès la mi-course Cette fois, la messe était en effet dite depuis longtemps quand le meilleur Français, Jason Lamy Chappuis placé logiquement en position de dernier relayeur, s'élance. La forêt d'Holmenkollen et son stade surchauffé avaient depuis longtemps avalé les espoirs bleus. Les 13 secondes d'avance sur l'Allemagne après le saut ? Envolées dès la première boucle de Maxime Laheurte, impérial le matin avec ses 110,5 mètres au saut... Record du tremplin ! Un véritable exploit alors que le directeur technique nous confiait après l'arrivée que le Français était malade, "couché depuis un jour et demi". Sa deuxième boucle tourne alors au calvaire après avoir bien résisté sur les premiers kilomètres: "il n'avait plus rien dans les jambes. Il perd quinze secondes en un kilomètre". Dans le rétro, Norvégiens et surtout Autrichiens reviennent vite, très vite... Trop pour Sébastien Lacroix et François Braud qui ne parviennent pas à suivre le rythme et accrocher le bon wagon. Après 8 kilomètres (sur les vingt composées par les quatre boucles de cinq kilomètres), les Bleus comptent déjà vingt secondes de retard sur le duo Allemagne-Norvège. "Jason s'est rassuré" Pire, Américains et Autrichiens se rapprochent inexorablement. Le bronze ne tient plus qu'à un fil. Gruber puis Gottwald sortent le grand jeu et déposent les Bleus dès la mi-course. "Quand on a vu le niveau à ski de François Braud, il n'y avait plus d'illusions à avoir, les choses étaient claires", avoue Nicolas Michaud, avant de prendre ses responsabilités: "Ce niveau faible à ski est sans doute lié à la programmation, donc à nous l'encadrement". Devant, Stecher ne tremble pas face à Edelmann. A 33 ans, le briscard profite à merveille de l'immense travail de Gottwald replaçant les Autrichiens sur la route de l'or. Gérant le retour du Norvégien Magnus Moan poussé par tout un peuple, le champion olympique par équipe à Pragelato en 2006 s'impose aisément au sprint devant Tino Edelmann pour accrocher son premier titre mondial. Derrière, loin derrière, Jason Lamy Chappuis en termine. 5e à plus d'une minute 30 derrière les Américains, les Français n'étaient tout simplement pas dans le coup, dans la lignée d'une épreuve individuelle vécue difficilement samedi. Après cette déception, Nicolas Michaud restait toutefois optimiste sur la forme de son chef de file. "Jason était un peu inquiet sur son niveau de fond suite à la course de samedi. Je pense qu'il attendait de voir comment il était. Après la course, il m'a dit qu'il s'était rassuré, qu'il avait plus de jambes. Le nombre de courses le fait évoluer, on reste donc optimiste sur le grand tremplin. On sait qu'il sera là en partant devant. Je reste persuadé qu'on verra un Jason capable d'être dans le peloton". Pour cela, il faudra donc rapidement oublier, se tourner sur le grand tremplin, mercredi en individuel, vendredi par équipes. A Lamy Chappuis de montrer la voie...