Les Bleus au révélateur anglais

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AXEL CAPRON , modifié à
C'est par une affiche de prestige à Wembley que l'équipe de France achève ce mercredi soir sa saison, opposée à l'Angleterre de Fabio Capello. Un adversaire certes affaibli en raison des nombreuses blessures touchant certains de ses cadres, mais qui devrait permettre d'en savoir un peu plus sur le potentiel des troupes de Laurent Blanc.

C'est par une affiche de prestige à Wembley que l'équipe de France achève ce mercredi soir sa saison, opposée à l'Angleterre de Fabio Capello. Un adversaire certes affaibli en raison des nombreuses blessures touchant certains de ses cadres, mais qui devrait permettre d'en savoir un peu plus sur le potentiel des troupes de Laurent Blanc. Plus de onze ans après un Angleterre-France qui avait frappé les esprits des deux côtés de la Manche (0-2, doublé d'Anelka), Français et Anglais se retrouvent dans le cadre majestueux du Wembley Stadium (refait depuis) pour une affiche qui n'aura sans doute d'amicale que le nom. Car si elle est largement reléguée au second plan des journaux anglais, qui n'ont d'yeux cette semaine que pour le prince William et sa future épouse Kate Middleton (16 pages spéciales consacrées à l'annonce de leur prochain mariage dans The Daily Telegraph mercredi !), cette rencontre n'en constitue pas moins pour deux des grandes déceptions de la dernière Coupe du monde l'occasion idéale de tourner définitivement la page. C'est en partie déjà fait pour l'équipe de France, qui, sous la houlette de Laurent Blanc, a retrouvé une partie du crédit égaré en Afrique du Sud, ça reste encore à confirmer pour l'Angleterre d'un Fabio Capello encore loin de faire l'unanimité de l'autre côté du Channel, elle qui reste sur un piteux nul 0-0 face au Monténégro. Le technicien italien, s'il a plutôt bien entamé les éliminatoires de l'Euro 2012 (avant ce nul, victoires 4-0 contre la Bulgarie et 3-1 en Suisse), sait en effet que son crédit n'est pas illimité auprès des fans des Three Lions, autant dire que pour lui éviter de s'attirer les foudres de tabloïds prêts à sortir la grosse artillerie, ses joueurs seraient bien inspirés de lui offrir un succès face aux Bleus à l'occasion de la 30e confrontation de l'histoire entre les deux «cousins» (16 victoires anglaises pour 5 nuls et 8 succès tricolores). Le hic pour «Il Mister», c'est qu'il est contraint de présenter mercredi soir une équipe très expérimentale, les forfaits de cadres indiscutables comme John Terry, Frank Lampard, Ashley Cole et Wayne Rooney, donnant au onze anglais des allures de formation Espoirs, avec notamment les titularisations attendues au côté de quelques rares anciens (Steven Gerrard, Rio Ferdinand, Gareth Barry...) de Kieran Gibbs (21 ans) et Jack Wilshere (18 ans), une sélection chacun et même pas titulaires à Arsenal, ou de l'un des nouveaux enfants terribles du foot anglais, Andrew Carroll (21 ans), qui devrait fêter sa première cape. Un peu tendre, mais pour Laurent Blanc, pas question pour autant de considérer la France comme la favorite de ce match: "Ils sont mieux placés que nous au classement Fifa, ils font partie des dix meilleures équipes européennes, pas nous, il y aura une opposition de qualité, certainement l'équipe la plus relevée qu'on a affrontée depuis le mois d'août." Les performances individuelles disséquées... Dans ce contexte et dans une ambiance qui s'annonce chaude - les 90000 places à petit prix du Wembley Stadium ont toutes trouvé preneurs -, Laurent Blanc est impatient de voir comment ses troupes vont se comporter. "Vous êtes nombreux à attendre de voir ce que va donner l'équipe de France, je suis dans le même cas que vous, a-t-il expliqué mardi. J'aimerais voir un signe fort de l'équipe, comment elle peut se comporter dans une telle ambiance dans un match très engagé. Les performances individuelles seront analysées, j'espère que des gens confirmeront tout le bien que l'on pense d'eux et que d'autres pourront faire un signe à l'entraîneur comme quoi ils ont le niveau international." Le message est clair, destiné notamment à certains revenants (Eric Abidal), aux petits jeunes qui montent (Yann M'Vila, Kevin Gameiro, Dimitri Payet) ou à des joueurs dont on attend toujours de vrais matches références en Bleu, comme Yohann Gourcuff, Samir Nasri ou Loïc Rémy. Avant une pause de trois mois, au terme de laquelle une nouvelle affiche de prestige attend l'équipe de France, face au Brésil au Stade de France (le 9 février), le sélectionneur, pour l'instant satisfait de sa défense mais toujours en attente de progrès offensifs, n'aimerait pas vivre une sorte de retour en arrière, d'où l'importance à ses yeux "des performances individuelles", plus que du résultat en lui-même. Mais pour avoir gagné en février 1999 avec le maillot bleu sur le dos dans ce temple du football qu'est Wembley (même si le stade a été reconstruit depuis), match dont on parle encore onze ans après, le «Président» sait trop bien qu'une victoire donnerait encore plus d'aura à une équipe de France qui fermerait ainsi en beauté la page d'une année 2010 qui restera comme la plus noire de son histoire. Et ça, ça n'a pas de prix...