Les Blacks donnent rendez-vous

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LAURENT DUYCK , modifié à
La Nouvelle-Zélande a pris son rythme de croisière dans sa Coupe du monde. Une semaine après une sortie à mi-temps contre les Tonga en ouverture de la compétition (42-10), les All Blacks se sont promenés (83-7), vendredi à Hamilton, contre des Japonais qui avaient posé tant de problèmes aux hommes de Marc Lièvremont samedi dernier. On attend la réponse des Bleus, prochains adversaires des Blacks, dimanche contre le Canada.

La Nouvelle-Zélande a pris son rythme de croisière dans sa Coupe du monde. Une semaine après une sortie à mi-temps contre les Tonga en ouverture de la compétition (42-10), les All Blacks se sont promenés (83-7), vendredi à Hamilton, contre des Japonais qui avaient posé tant de problèmes aux hommes de Marc Lièvremont samedi dernier. On attend la réponse des Bleus, prochains adversaires des Blacks, dimanche contre le Canada. La comparaison est une idée subjective en rugby. Parce que certaines équipes conviennent mieux aux uns qu'aux autres. Parce qu'un premier match de Coupe du monde reste un rendez-vous difficile à appréhender, toutes les nations dites majeurs en ayant fait l'expérience le week-end dernier. Et parce que dans un tournoi aussi long que celui-ci, la notion de fraîcheur n'est pas une valeur abstraite. Comparer pour comparer la promenade de santé des All Blacks face au Japon (83-7), vendredi à Hamilton, à la première sortie poussive des Bleus contre ces mêmes Japonais le week-end dernier à Auckland (47-21) ne vous donnera qu'une impression biaisée de l'issue du choc à venir entre les deux équipes. Attendons donc la réponse du XV de France dimanche contre le Canada avant de jouer les oiseaux de mauvais augure. Après ce préambule, avouons notre admiration devant la performance de Nonu et de ses coéquipiers... Treize essais inscrits, un seul encaissé sur interception (Onozowa pourra se vanter d'avoir inscrit un essai à la Nouvelle-Zélande sur ses terres !), il y avait un océan d'écart vendredi entre une équipe néo-zélandaise désireuse de faire taire les critiques et la formation de John Kirwan rapidement dépassée physiquement par le rythme effréné des Blacks. Les Japonais, qui s'étaient régalés des pertes de balle françaises le week-end dernier, n'ont cette fois-ci quasiment rien eu à se mettre sous la dent face à ces Néo-Zélandais qui n'ont pas d'égal pour faire vivre le ballon, toujours debout, et donc le confisquer à l'adversaire. Sonny Bill Williams ouvre son compteur Très vite, après moins de cinq minutes, Smith, servi par Toe'ava, ouvrait les vannes de la marée noire (4e). Cinq essais suivront au cours d'une première période à sens unique (38-0), tous inscrits par des joueurs différents, dans l'ordre Kahui (16e), Kaino (21e), Mealamu (30e), Ellis (34e) et Slade (36e), le remplaçant de Carter à l'ouverture qui ajoutera 18 points au pied. S'ils n'avaient pas tenu le rythme vendredi dernier face aux Tonga, s'attirant les critiques parfois excessives de la presse néo-zélandaise, les Blacks - menés par Mealamu en l'absence du capitaine McCaw, touché au mollet gauche mais qui devrait être rétabli pour recevoir la France - se font cette fois-ci un devoir de soigner leur copie jusqu'au bout. Ça donne sept essais supplémentaires au retour des vestiaires, dont un doublé de Sonny Bill Williams (50e et 79e), entré en jeu juste après la pause pour ouvrir son compteur en sélection et s'imposer un peu plus comme la star de cette équipe malgré un temps de jeu qui lui sera difficile de gagner face à la paire Nonu-Smith. Kahui (45e), encore lui après son doublé contre les Tonga, Toe'ava (56e), Hore (60e), Nonu (62e) et Thompson (76e) s'inviteront également au tableau d'honneur. "Je crois que le gros enjeu pour nous était de chercher à nous améliorer", a déclaré le capitaine All Black, Keven Mealamu. "Nous voulions produire une bonne performance et je suis plutôt content de ce qu'on a fait." Arrivés dans la journée à Napier, où ils affronteront les Canucks dimanche, Thierry Dusautoir et ses coéquipiers, installés devant leur télévision, ne le contrediront pas, eux qui ont eu un aperçu de ce qui les attendra samedi prochain à Auckland : des temps de jeu à n'en plus finir, un rugby qui a dû leur rappeler (même si les comparaisons...) un triste soir de novembre et une déculottée contre l'Australie (16-59). Depuis, les Bleus ont eu deux mois cet été pour se mettre physiquement au niveau des autres équipes. De quoi peut-être tenir le rythme comme l'espère Marc Lièvremont. Reste à savoir comment faire pour avoir le ballon face à ces Blacks. Et là, le XV de France va devoir donner quelques réponses face au Canada...