Les Blacks, comme prévu...

  • Copié
LAURENT DUYCK , modifié à
Comme en 1987, la finale de la Coupe du monde opposera le week-end prochain, à Auckland, la Nouvelle-Zélande à la France. Au lendemain de la victoire crispante des Bleus face aux Gallois (9-8), les All Blacks ont dominé, sans génie mais avec lucidité, l'Australie dimanche dans l'autre demi-finale (20-6). 24 ans après, un pays rêve déjà d'un autre titre...

Comme en 1987, la finale de la Coupe du monde opposera le week-end prochain, à Auckland, la Nouvelle-Zélande à la France. Au lendemain de la victoire crispante des Bleus face aux Gallois (9-8), les All Blacks ont dominé, sans génie mais avec lucidité, l'Australie dimanche dans l'autre demi-finale (20-6). 24 ans après, un pays rêve déjà d'un autre titre... "Dans nos rêves les plus fous, on s'est toujours vu jouer la finale contre la Nouvelle-Zélande." Voeu exaucé pour Marc Lièvremont qui, décidément, devrait jouer au loto... Le sélectionneur du XV de France est joueur. Et quel plus beau défi que d'affronter les meilleurs joueurs au monde, sur leur sol et pour le titre ? Si la présence des Bleus en finale ne doit qu'à on ne sait quel miracle, celle des All Blacks était elle attendue par tout un peuple qui n'imaginait pas autre chose de la part de Richie McCaw et de ses hommes. Les All Blacks ont répondu présents, prenant le meilleur dimanche à Auckland, dans cet Eden Park qui se refuse à l'Australie depuis 1986, sur les Wallabies (20-6). Comme en 1987, là où tout a commencé, la France et la Nouvelle-Zélande se retrouveront donc le week-end prochain en finale de cette Coupe du monde 2011. Et au vu cette deuxième demi-finale, quoi qu'on puisse penser du mérite des Bleus, Thierry Dusautoir et ses coéquipiers ne partiront pas battus d'avance. Depuis deux matches, ces derniers se sont en effet recentrés sur la conquête et le combat. Deux ingrédients que les Néo-Zélandais ont repris à leur sauce dimanche pour étouffer l'Australie. "Ils ont fait une entame de match féroce, ils n'ont laissé aucune chance aux Australiens qu'ils ont dominé devant dans le combat", soulignait ainsi à chaud Marc Lièvremont sur TF1 après avoir suivi la rencontre en compagnie de ses "sales gosses" rentrés trop tard à son goût la veille. Weepu leader mais pas buteur Cette pression d'entrée n'est pas sans rappeler celle que les All Blacks avaient eux-mêmes subie en début de match face aux Bleus en phase de poules, à la différence près que la Nouvelle-Zélande n'a pas gâché l'occasion de prendre le score rapidement. Grâce, il faut le dire, à ses individualités, une carte dont le XV de France ne dispose pas dans son jeu. Les talents sont en revanche partout chez les Néo-Zélandais, la différence venant cette fois-ci de Dagg, de retour à l'arrière : prise d'intervalle, raffut sur Elsom et passe en déséquilibre malgré le plaquage désespéré de Cooper, Nonu n'a plus qu'à se servir pour inscrire le premier (et seul) essai de la rencontre (6e, 0-5). Un numéro dont tente de s'inspirer Cruden, le remplaçant du remplaçant de Carter, mais l'impétueux n°10, à vouloir prouver à tout un pays qu'il n'a pas volé sa place, en fait trop et oublie ses soutiens à l'aile, une action heureusement pas vaine puisque Pocock, le gratteur australien, se met à la faute, une pénalité convertie par Weepu (12e, 8-0). Mais s'il est un formidable meneur de haka (en l'occurrence le Kapo o Pongo a été réservé aux Wallabies), le demi de mêlée néo-zélandais n'est pas un vrai buteur - un point faible dont pourront tenter de profiter les Bleus - et les All Blacks peinent à creuser l'écart à hauteur de leur domination territoriale. Huit points, c'est ce qui sépare d'ailleurs les deux équipes à la pause (14-6) après une pénalité et un drop de chaque côté. Sous la menace les Blacks ? Peut-être mais Richie McCaw et ses hommes rappellent à ceux qui ne l'auraient pas encore compris depuis la première demi-finale que le rugby est d'abord un combat. Et à ce jeu-là, les Néo-Zélandais se montrent impressionnants, n'offrant pas le moindre point à des Australiens impuissants en seconde période malgré dix à quinze minutes de révolte. Les deux pénalités de Weepu à chaque extrémité de la seconde période (43e et 73e) suffiront au bonheur de l'Eden Park. 24 ans après, la Nouvelle-Zélande est de retour en finale chez elle. Pour un même résultat face aux Français ? Marc Lièvremont a rêvé d'autre chose...