Leonardo, l'homme providentiel ?

  • Copié
Yannick SAGORIN , modifié à
Désigné entraîneur de l'Inter au soir du réveillon de Noël et au lendemain de l'éviction de Rafael Benitez, Leonardo a tout du pari gagnant après 180 minutes passées sur le banc lombard. Sous sa houlette la semaine passée, le quintuple champion d'Italie a récolté six points en trois jours dans une course au scudetto qui ne semblait plus le concerner avant la trêve. Avec un mental manifestement retrouvé à l'heure de défier le Genoa en Coupe d'Italie.

Désigné entraîneur de l'Inter au soir du réveillon de Noël et au lendemain de l'éviction de Rafael Benitez, Leonardo a tout du pari gagnant après 180 minutes passées sur le banc lombard. Sous sa houlette la semaine passée, le quintuple champion d'Italie a récolté six points en trois jours dans une course au scudetto qui ne semblait plus le concerner avant la trêve. Avec un mental manifestement retrouvé à l'heure de défier le Genoa en Coupe d'Italie. Hasard ou coïncidence, le fameux électrochoc que l'on prête généralement au changement d'entraîneur s'est vérifié pour l'Inter. Ternes malgré leur sacre au Championnat du monde des clubs tandis qu'ils évoluaient sous les ordres de Rafael Benitez, les Nerazzurri ont retrouvé des couleurs depuis que Leonardo a repris la main. Sans conteste. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Alors que l'équipe de l'ancien manager de Liverpool avait péniblement récolté cinq points lors de ses six dernières sorties en championnat, celle du technicien brésilien a déjà fait mieux, en deux matches seulement... Systématiquement contrarié par les "gros" jusqu'alors cette saison - battu par l'AC Milan, la Roma ou la Lazio et neutralisé par la Juve - l'Inter a d'abord signé une première victoire probante aux dépens du Napoli, jeudi dernier (3-1), avant de faire preuve d'un caractère qu'on ne lui connaissait plus sur le terrain de Catane (1-2). Un deuxième succès moins enthousiasmant certes, mais tout aussi remarquable, notamment si l'on observe que les Lombards n'avaient plus fait la loi hors de Giuseppe-Meazza depuis le 29 octobre. De ces épopées fondatrices qui parfois font les champions. "La ressource de cette équipe est impressionnante. Une équipe qui gagne en souffrant est une équipe forte", estimait Leonardo, dimanche, après le coup réalisé par ses troupes en Sicile. "On a toujours cru qu'on ferait partie du groupe qui lutte pour le titre, et ces deux matches nous donnent plus de confiance." Les grands mots sont lâchés, le Brésilien n'a pas succédé à Rafael Benitez pour limiter la casse mais bel et bien dans la perspective d'un sixième sacre national consécutif. Et il le fait savoir. "Un grand personnage", dixit Motta Les premiers résultats obtenus par l'Inter sous sa férule légitiment cette ambition, un brin présomptueuse il est vrai au vu de la situation du quintuple champion d'Italie. S'ils demeurent relégués à 11 longueurs de leurs rivaux et leaders milanais au classement, les Sneijder et consorts, qui accusent du reste deux matches de retard, n'en restent pas moins les seuls parmi les huit premiers du championnat à avoir réalisé le carton plein depuis la reprise. "Nous avons commencé 2011 de la meilleure des manières, concède Christian Chivu sur le site officiel nerazzurro. Si nous continuons à tout gagner, nous mettrons la pression sur les autres équipes. Il était important de réaliser que nous pouvions lutter jusqu'au bout parce qu'avec cet état d'esprit dans le groupe, il est difficile de nous battre." S'il n'a sans doute pas révolutionné le jeu d'une équipe qui tactiquement n'a de toute façon pas renié l'héritage d'un certain José Mourinho, Leonardo a au moins eu le mérite de regonfler le moral de ses ouailles. "Je découvre Leo, c'est un grand personnage !" jubilait Thiago Motta après le succès intériste sur Naples, quand le président Moratti avouait: "Le facteur mental a sans aucun doute joué dans nos performances avant l'arrivée de Leonardo." L'Inter de retour aux affaires ? Son capitaine Javier Zanetti l'affirme: "Nous sommes toujours dans la course ! Aujourd'hui, nous avons adressé un message clair, nous sommes conscients de nos forces et nous nous battrons jusqu'à la fin. Le plus important est d'attaquer chaque match avec la bonne mentalité." Pas question donc de négliger la Coupe d'Italie. Mercredi soir, c'est un champion d'Europe remonté qui accueillera le Genoa en Lombardie.