Leonardo, débuts tendus

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Thomas SINIECKI , modifié à
Fraîchement intronisé à la tête de l'Inter Milan, Leonardo n'a pas droit à une reprise en douceur. A Giuseppe-Meazza, les récents champions du monde reçoivent Naples, 2e de Serie A, en clôture de la 18e journée. Un test d'entrée pour l'entraîneur brésilien, qui devra convaincre vite pour rassurer Massimo Moratti, son président. Et faire taire les critiques, qui ont afflué du côté de son ancien club, l'AC Milan.

Fraîchement intronisé à la tête de l'Inter Milan, Leonardo n'a pas droit à une reprise en douceur. A Giuseppe-Meazza, les récents champions du monde reçoivent Naples, 2e de Serie A, en clôture de la 18e journée. Un test d'entrée pour l'entraîneur brésilien, qui devra convaincre vite pour rassurer Massimo Moratti, son président. Et faire taire les critiques, qui ont afflué du côté de son ancien club, l'AC Milan. L'Inter a l'habitude. Après Pirlo et Seedorf au début des années 2000, puis plus récemment Ronaldo et Ibrahimovic, les départs vers l'ennemi juré du Milan sont presque devenus monnaie courante. Mais dans l'autre sens, la trahison est moins courante. Leonardo l'a mise au goût du jour, en étant nommé la veille de Noël à la tête du quintuple champion d'Italie en titre, alors que le Brésilien entraînait encore les Rossoneri l'année passée. Sur les dix dernières années, seul le fantasque Francesco Coco avait ouvert la brèche. De par son originalité, ce changement de cap met une pression encore plus forte sur le technicien brésilien. Certains s'en sont émus, à l'image de Marco van Basten: "Je n'ai rien contre l'Inter, mais je pense que ce n'est pas bien de quitter la famille rossonera pour la famille nerazzurra, estimait ainsi l'ancien buteur du Milan devant les caméras de Sky. C'est comme une trahison." Au sein de ses anciennes troupes, les réactions ne sont pas meilleures, à l'image de celle de Gennaro Gattuso dans les colonnes du magazine italien Corsera: "Il ne voulait pas entraîner et l'a dit plusieurs fois. Mais le pouvoir de l'argent peut faire des miracles. Je lui souhaite du bien, mais j'espère qu'il ne gagnera rien avec l'Inter." Pas forcément accueilli à la perfection par les supporters intéristes, l'ancien Parisien sera largement sujet aux railleries des supporters du Milan, en cas de départ chancelant. "Je remercie l'AC Milan pour ces 13 années passées ensemble, je ne l'oublierai jamais." Lors de sa présentation en conférence de presse, Leonardo n'avait tout de même pas oublié les politesses d'usage. Diego Milito non plus, interrogé devant les caméras de Mediaset: "Il nous a vraiment fait une grande impression. C'est un grand monsieur qui a donné un message très clair. L'équipe sera derrière lui et j'espère qu'il nous aidera à atteindre des objectifs importants." "Le Scudetto ? C'est possible" "Je ne cherchais pas un nouveau job, je voulais plutôt réaliser un rêve." Difficile de comprendre exactement de quel "rêve" parle Leonardo, à moins qu'il ne se sente incroyablement attaché à l'Inter depuis sa plus tendre enfance... Lui qui était notamment cité à Lyon, au moment où Claude Puel se trouvait sur la sellette, doit probablement se réjouir d'exercer à nouveau au plus haut niveau, que ce soit à l'Inter ou ailleurs. Le départ de Rafael Benitez est arrivé comme une apparition divine, et le pari est maintenant de taille pour l'ancien joueur du Paris-SG, qui doit faire vite pour remonter la pente en Serie A. "Le Scudetto ? C'est possible. 13 points de retard par rapport au leader (ndlr: avec deux matches de moins), c'est beaucoup, mais le championnat est long. J'ai demandé quelques conseils à Mourinho, car vous ne pouvez arriver dans ce club sans être comparé à un champion comme José." Effectivement, puisque c'est ce qui a coûté sa place, en grande partie, à Rafael Benitez. Le départ de l'Espagnol - certes réglé à l'amiable - à peine six mois après son arrivée à l'Inter, confirme que Massimo Moratti n'est pas enclin à prôner la stabilité contre vents et marées, quel que soit le pedigree du coach. En attendant une peu probable concrétisation de la rumeur Maldini afin de l'épauler sur le banc - qui le rendrait beaucoup moins seul dans le processus de trahison - Leonardo ne connaît pas les débuts les plus faciles qui soient. Naples, surprenant 2e de Serie A, se rend à Giuseppe-Meazza sans complexe, et en clôture de la 18e journée. L'exigence pourrait être d'autant plus forte, si jamais le Milan l'emportait à Cagliari dans l'après-midi, comptant ainsi... 16 points d'avance sur l'Inter.