Le zéro pointé du ski alpin français

© Reuters
  • Copié
Olivier CHAUVET , modifié à
JO 2010 -

Les skieurs alpins tricolores n'ont pas obtenu la moindre médaille à Vancouver.

JO 2010 - Les skieurs alpins tricolores n'ont pas obtenu la moindre médaille à Vancouver. Si le biathlon (six médailles) et le snowboard (trois médailles), ainsi que Jason Lamy-Chappuis, titré lors du combiné nordique, et Marion Josserand, qui a décroché le bronze en skicross, ont permis à la France d'égaler son record de Salt Lake City (11 médailles), le ski alpin tricolore est passé à côté de ses JO de Vancouver. Pour la première fois depuis 1994 et les Jeux de Lillehammer, l'équipe de France de ski alpin n'a en effet pas remporté la moindre médaille. Habitués aux podiums, voire à la médaille d'or comme c'était le cas à Nagano (Jean-Luc Crétier), Salt Lake City (Jean-Pierre Vidal et Carole Montillet) et Turin (Antoine Dénériaz), les spécialistes des épreuves techniques et de vitesse sont cette fois repartis bredouilles. "Le bilan n'est pas bon", concède Yves Dimier. Reste désormais à savoir quelles sont les raisons de cet échec. Pour le directeur technique du ski alpin, les Mondiaux organisés l'hiver dernier à Val d'Isère, au cours desquels les Bleus ont décroché trois médailles d'argent, ont pesé sur la préparation des JO: "Première explication à chaud: on a placé beaucoup trop d'énergie à la tenue des championnats du monde à la maison. On n'a pas été assez vigilant (sur le fait) qu'à un moment, les bons résultats allaient s'arrêter car on était en surrégime". Fabien Saguez (DTN du ski français): "On a trente ans de retard" En l'absence de Jean-Baptiste Grange, blessé au genou, Julien Lizeroux était considéré comme la meilleure chance de médailles, mais le Savoyard, double médaillé d'argent à Val d'Isère et vainqueur à Adelboden cette saison en Coupe du Monde, a dû se contenter de la neuvième place du slalom et de la dix-neuvième place du super combiné. Sandrine Aubert, cinquième du slalom, a également raté le coche. Si certains comme David Poisson ou Marie Marchand-Arvier, 7e de la descente, se sont montrés à la hauteur de l'événement et ont rivalisé avec les meilleurs, d'autres comme Marion Rolland, victime d'une chute après quatre secondes de descente, ou Cyprien Richard, qui a manqué une porte lors de la deuxième manche du géant alors qu'il était septième à l'issue de la première, n'ont pas pu aller au bout de l'épreuve. "Dans la préparation, il n'y a pas eu assez de tripes. On est rentré dans une routine d'un ski qui allait bien. On se pose la question si on a mis les athlètes dans de bonnes conditions", explique Yves Dimier. S'il partage le même point de vue, Fabien Saguez, le directeur technique national du ski français, ne veut toutefois pas accabler les athlètes et fustige le retard pris par la France au niveau des infrastructures et des conditions d'entraînement: "Au global, on n'a pas donné l'image d'athlètes qui pouvaient créer la surprise. On va réfléchir, il y avait une bonne dynamique dans le ski alpin. C'est un gros coup d'arrêt. On va faire des changements sans faire la révolution. Il faut mener une réflexion sur l'approche. Les Jeux olympiques, c'est différent des Coupes du monde, différent des championnats du monde. En alpin, on a trente ans de retard sur les Suisses, les Autrichiens ou les Américains".