Le match de leur vie

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S.L., envoyé spécial , modifié à
Si exploit il doit y avoir pour les Bleus dimanche, à l'Eden Park, alors les Tricolores, comme à chaque fois qu'ils sont venus à bout des All Blacks, devront réaliser le match parfait. Celui-là même que les joueurs de Marc Lièvremont n'ont pas encore été en mesure de signer dans cette compétition et qui dans le contexte de cette finale de Coupe du monde ressemblerait à coup sûr au match de leur vie.

Si exploit il doit y avoir pour les Bleus dimanche, à l'Eden Park, alors les Tricolores, comme à chaque fois qu'ils sont venus à bout des All Blacks, devront réaliser le match parfait. Celui-là même que les joueurs de Marc Lièvremont n'ont pas encore été en mesure de signer dans cette compétition et qui dans le contexte de cette finale de Coupe du monde ressemblerait à coup sûr au match de leur vie. "Battre les All Blacks, c'est faire le meilleur match de sa vie et presque faire du 100% dans tous les domaines, on en est conscient, maintenant, il faut arriver à le sortir au bon moment." Vincent Clerc sait de quoi il parle. L'ailier toulousain était du quart de finale victorieux en 2007, à Cardiff (20-18), et peut aussi se prévaloir de s'être imposé sur les terres néo-zélandaises en 2009, à Dunedin (27-22). Une expérience et une recette éprouvées qui placent les Bleus devant cette exigence suprême qu'impose toute confrontation avec la référence néo-zélandaise, mais qui dimanche, à l'Eden Park, dans le contexte de cette finale de Coupe du monde, devront être poussées à leur paroxysme. Marc Lièvremont a prévenu ses joueurs dès le début de semaine: un match au courage tel que celui réalisé face aux Gallois ne suffira pas face à McCaw et ses coéquipiers. Si, comme le souligne son adjoint Didier Retière, "la performance défensive du week-end dernier a été plutôt intéressante", les Bleus se souviennent aussi qu'en match de poules face aux All Blacks, trois essais des cinq essais concédés le furent sur de grossières erreurs défensives (voir par ailleurs). En clair, espérer passer le match à défendre sur sa ligne face aux All Blacks serait totalement illusoire. "C'est certainement l'un des arguments, explique encore l'adjoint en charge des avants tricolores, mais vu le rugby total qu'ils proposent, ça ne peut pas être le seul. On a à s'attacher à avoir une équipe vraiment très cohérente et très réactive, donc forcément agressive. C'est la taille du challenge qui se propose à nous, ça vient aussi de cette complémentarité, solidarité en défense, sur le jeu aussi et d'être performant en conquête. C'est toute la difficulté du travail pour parvenir à élever le niveau de l'ensemble de l'équipe et sur tous les secteurs, d'avoir l'objectif incroyable et très compliqué d'être à 120 % dans tous les secteurs." "Ultra lucides, malgré l'intensité qu'on va y mettre" Tellement inconstante et si perfectible dans ses performances jusqu'à présent sans que cela l'ait empêché d'atteindre cette dernière marche, l'équipe de France est donc en quête de ce match d'exception, celui qui manque encore à sa quête d'absolu et que ses prédécesseurs sous le maillot bleu ont su produire. A la différence près qu'on l'attend cette fois en finale. "Je pense qu'on n'a pas encore rendu notre meilleure copie, on espère la rendre ce week-end", avance ainsi Morgan Parra. "On essaye de s'en donner les moyens, ce n'est jamais évident, souligne Clerc. Il faudra faire un mix de tout ce qu'on a pu faire de bien durant cette Coupe du monde, 10 ou 20 minutes par-ci, par-là, des fois une mi-temps, et si on parvient à la combinaison de tout ce qu'on a bien fait, alors peut-être est-ce qu'on réussira à faire douter ces All Blacks." Instiller le poison dans les esprits néo-zélandais, un premier succès, mais une partie seulement du chemin, tant il faudra alors savoir porter le fer de manière lucide et intelligente: "Le contexte ne fait pas tout. Il va falloir vraiment être ultra bons dans l'engagement et dans le combat, mais après, il va falloir être très intelligents, savoir jouer les bons coups à bon escient et ne pas tomber dans le n'importe quoi à tout tenter, ce n'est pas du tout ça, explique encore une fois le meilleur marqueur de cette Coupe du monde. Il va falloir qu'on soit aussi ultra lucides, malgré l'intensité qu'on va y mettre. Il va falloir que la charnière gère bien le match. [...] C'est ce qui est difficile, mettre un maximum d'intensité et être ultra bons en défense comme on a pu l'être face aux Gallois et mettre cette lucidité et jouer les bons coup à fond comme on a pu le faire contre les Anglais." Dimanche, à l'Eden Park, la perfection devra être française.