Le hand se cherche une visibilité

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Benoît CONTA , modifié à
Alors que l'équipe de France écrase la planète handball, et que les audiences sur le dernier Mondial ont de nouveau battu des records, le championnat de France cherche encore sa place. A la tête de la Ligue nationale de handball depuis moins d'un an, Philippe Bernat-Salles multiplie donc les pistes pour donner de l'ampleur à ce sport. Même si la solution miracle n'existe pas.

Alors que l'équipe de France écrase la planète handball, et que les audiences sur le dernier Mondial ont de nouveau battu des records, le championnat de France cherche encore sa place. A la tête de la Ligue nationale de handball depuis moins d'un an, Philippe Bernat-Salles multiplie donc les pistes pour donner de l'ampleur à ce sport. Même si la solution miracle n'existe pas. "Rome ne s'est pas faite en un jour". Philippe Bernat-Salles ne la joue pas utopiste, la solution miracle pour faire grandir la Ligue nationale de handball, et son championnat à 14 clubs, n'existe pas. Alors que l'équipe de France plane de titres en titres, la Division 1 française peine en effet à capitaliser sur cette popularité, et a bien du mal à trouver sa place en terme de visibilité. A la télévision, le handball français en reste ainsi à la portion congrue, se contentant d'un match par journée sur Eurosport, un autre sur Orange Sport. Les audiences ne dépassant officieusement pas les 5000 téléspectateurs. Le chantier est donc bien réel pour la LNH. "N'oublions que c'est une Ligue qui est toute jeune, elle a été créée en 2004", rappelle son président, qui ne nie toutefois pas le travail à fournir pour développer son produit. "On a besoin de salles", démarre l'ancien international du XV de France. Arrive donc le projet Arena 2015, qui prévoit la création de plusieurs salles multifonctionnelles sur le territoire, à même de d'accueillir plus de 10 000 spectateurs. Pour le moment, la France ne compte que deux salles de ce genre, Bercy, créé en 1984 et l'Arena à Montpellier inaugurée en septembre 2010. Un retard insensé sur les voisins européens, que l'Hexagone se doit de combler. "On a la parole du Ministère, j'espère que les actes vont suivre", confie Bernat-Salles. Bernat-Salles: "Sortir le meilleur produit possible" "On a un problème d'équipements, il ne faut pas se voiler la face", confirme de son côté Béatrice Barbusse, présidente du club d'Ivry, "mais on n'aura pas 6000 spectateurs à chaque match, il ne faut pas non plus avoir une approche fantasmagorique du problème". "Il faut que les Ligues de basket, de volley et de handball réfléchissent ensemble à ce genre de développement", complète le président de la LNH, "Il faut réussir à sortir le meilleur produit possible. A Chambéry, si une nouvelle salle est sortie de terre, il y a une centaine de places inutilisables à cause d'un poteau mal placé. Il faut aussi réfléchir à l'accueil des télévisions". Car l'autre grande chantier de la LNH, reste cette exposition médiatique déficiente. D'un point de vue pratique, la lisibilité pour les téléspectateurs va être repensée. "On va louer aux clubs des parquets uniformes, et faire en sorte de généraliser la panneautique led", explique la Ligue qui reste en pleine renégociation des droits télévisions, qui échouent en fin de saison. "Il y a des discussions avec plusieurs médias et plusieurs chaînes pour donner de la visibilité à ce sport. Mais ce n'est pas évident, comme partout", confie Bernat-Salles. Et si en 2008, deux millions d'euros avaient été mis sur la table par Eurosport et Orange, la somme devrait être largement revue à la baisse. Canal + dans la danse ? On parle ainsi d'une somme de 800 000 euros, un montant que la LNH est prête à accepter, si c'est pour améliorer la visibilité du handball français. Un sacrifice que les clubs sont prêts à faire également. "On touche pour le moment 50 000 euros, mais on est prêt à faire l'effort de s'assoir sur cette somme si c'est pour améliorer la visibilité des rencontres", confirme Béatrice Barbusse. On se dirige donc vers un deal avec Eurosport et France Télévisions. Cette dernière, si décriée durant le Mondial, diffuserait ainsi une dizaine de rencontres sur ses chaînes régionales. "On est encore en négociations", tempère Bernat-Salles, qui a notamment rencontré les décideurs de Canal +, après le championnat du monde. Une décision sera donc prise avant la fin du mois de juin, et l'annonce sera faite en temps voulu. En attendant, la LNH continue d'oeuvrer comme elle le peut, notamment sur ces journées éparpillées tout au long de la semaine. Un chantier là aussi compliqué puisque le téléscopage avec la Ligue des champions, et ses propres droits télés, reste un problème. Avec 10 champions du monde jouant encore en France, la LNH demeure toutefois confiante, et espère bien sortir le handball domestique de l'ornière.