Le foot, la bonne carte de la Colombie

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COUPE DU MONDE - Avec le Mondial des - 20 ans, la Colombie restaure son image.

Des écrans géants dans tout Bogota, des touristes du monde entier se baladant dans les rues et des stades remplis. La Colombie vit depuis le 29 juillet au rythme de la Coupe du monde de football des moins de 20 ans. Le public se passionne pour les matches et le gouvernement y voit un merveilleux levier pour soigner son image.

"C’est un événement incroyable", témoigne Jacobo Grajales, spécialiste de l’Amérique Latine au Centre d’études et de recherches internationales (CERI), actuellement à Bogota. "C’est la première fois depuis très longtemps que le pays accueille une compétition de cette ampleur".

Sites touristiques mis en avant

 

Dans toutes les villes qui accueillent des rencontres, les sites touristiques ont été mis en valeur. C’est le cas  à Carthagène, ville située au bord de la mer qui a accueilli les matches du groupe E. Pour attirer plus de spectateurs, la municipalité a mis en avant l’archipel du Rosaire, destination paradisiaque située à 40 kilomètres de la côte. Résultat immédiat puisque le stade de Carthagène, d’une capacité de 16.000 places, affichait complet pour toutes les rencontres du Mondial.

Communication similaire pour les huit autres villes hôtes (Armenia, Bogota, Barranquilla, Cali, Manizales, Medellin et Pereira). Des journaux sportifs comme Futbolred ont même joué le jeu en décrivant, sur leur site internet, les lieux les plus touristiques du pays avec des renseignements pratiques. Le site de la Fifa a également présenté toutes les villes où se déroulent les matches. Avec quelques écueils puisque certaines descriptions se révèlent parfois partiales. La ville de Medellin, réputée pour ses cartels de drogue et sa délinquance, est devenue "le point de départ d'excursions de tourisme écologique dans plusieurs microclimats, à quelques minutes du centre-ville".  

La sécurité, une réussite

Colombie fans, 930

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Organiser la Coupe du monde des moins de 20 ans en Colombie n’est absolument pas un hasard. "Le pays est encore considéré comme dangereux", explique Jacobo Grajales. "Mais depuis quelques années, le gouvernement essaie de promouvoir une nouvelle image". L’idée est simple : attirer un tourisme de masse le plus rapidement possible.

Et là aussi, le gouvernement a mis le paquet pour éviter tout débordement. Près de 55.000 policiers ont été mobilisés durant la compétition. Le Capitaine Andrés Pérez, qui s’est occupé d’encadrer l’équipe de France, est complètement satisfait du travail réalisé. "Les joueurs se sentent en sécurité en Colombie. Au début, ils prenaient pas mal de précautions. Mais après quelques jours, ils sortaient sans encadrement policier pour faire leur shopping". Cet exemple relate d’ailleurs assez bien le climat qui règne dans le pays. Depuis le début de la Coupe du monde, aucun incident n’a été signalé à l’intérieur et en-dehors des stades.

Avec le slogan "le seul risque en Colombie, c’est d’y rester", le gouvernement a joué à fond la carte de la communication. "La Coupe du monde de football s’inscrit parfaitement dans cette stratégie de séduction", conclut Jacobo Grajales. Depuis l’élimination en quarts de finale (3-1) de la Colombie face au Mexique, la ferveur est quelque peu retombée. Mais l’essentiel est là, le Mondial a insufflé une image positive à l’étranger.