Le crépuscule des vieux

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François KULAWIK , modifié à
Après les Spurs, rattrapés par la date de péremption dès le premier tour face aux Grizzlies, c'est donc au tour des Celtics et des Lakers, les deux derniers champions, de prendre un coup de vieux - ou d'usure, lors des demi-finales de Conférence. Fanny après les deux premières manches de leur série face au Heat et aux Mavs, les deux cadors apparaissent au bout du rouleau.

Après les Spurs, rattrapés par la date de péremption dès le premier tour face aux Grizzlies, c'est donc au tour des Celtics et des Lakers, les deux derniers champions, de prendre un coup de vieux - ou d'usure, lors des demi-finales de Conférence. Fanny après les deux premières manches de leur série face au Heat et aux Mavs, les deux cadors apparaissent au bout du rouleau. C'est décidément un véritable vent de fraîcheur qui souffle sur ces playoffs NBA. Ainsi à l'Ouest, alors que les Spurs et les Lakers avaient trusté dix des douze derniers titres de la Conférence, avec à la clé quatre sacres NBA pour les Texans et cinq pour les Californiens, les prochaines Finales de Conférence pourraient se faire sans elles. Car après San Antonio, en vacances depuis une semaine et son élimination surprise face à Memphis, c'est en effet le double champion en titre qui est dans les cordes, mené 2-0 après avoir abandonné les deux premières manches jouées à domicile. Une sensation d'autant plus grande que les deux équipes avaient terminé aux deux premières places de la Conférence Ouest ! Et après les Spurs, victimes de la limite d'âge face aux Grizzlies à l'image d'un Tim Duncan dépassé, à 35 ans, par la fougue de Zach Randolph sous les panneaux, les Lakers doivent à leur tour composer avec l'usure du temps. Les Mavs, avec à leur tête Dirk Nowitzki (33 ans) et Jason Kidd (38 ans) ne sont certes pas des perdreaux de l'année. Mais la fraîcheur, autant physique que mentale, plaide forcément en leur faveur. Phil Jackson, à quelques jours, ou au mieux, quelques semaines de la retraite, le reconnaissait d'ailleurs à demi-mot à l'issue de la leçon reçue lors du match 2. "J'ai vu des joueurs fatigués ce soir (mercredi), expliquait-il, je ne sais pas si c'est lié à nos trois dernières campagnes de playoffs, car s'il y a usure, elle est avant tout dans les têtes. Au fil des victoires, l'envie collective n'est plus forcément la même." La jeunesse triomphante Un discours que confirme d'ailleurs celui d'Andrew Bynum, le plus jeune et le plus irréprochable des Lakers depuis le début des playoffs et qui pointe du doigt une certaine lassitude. "On n'a plus la même énergie que les années précédentes. C'était compréhensible durant la saison régulière, mais on n'a pas monté en intensité à l'heure d'attaquer les playoffs. Du coup, la confiance s'étiole et on ne dégage plus la même cohésion que par le passé. Notamment en défense. Les Mavericks, qui sont une équipe homogène, en profitent bien depuis le début de la série." regrettait ainsi l'intérieur californien à la veille d'une troisième manche de tous les dangers, Dallas ayant en effet l'opportunité, à domicile, de créer un break forcément irrévocable. La situation n'est certes guère plus reluisante, à l'Est, pour les Celtics. Mais au moins peuvent-ils se réfugier dans la perspective de disputer les deux prochaines rencontres dans leur antre. C'est bien là, l'un de leurs seuls motifs d'espoir. Car si les Lakers ont gâché 16 points d'avance lors du match 1 et s'est noyé à trois points lors de la deuxième manche, les hommes de Doc Rivers ont juste été battus par plus forts qu'eux. Plus forts et plus jeunes. D'ailleurs, il n'y a bien que Rajon Rondo et ses 25 ans à avoir évoluer à son niveau habituel. A l'inverse, Kevin Garnett (35 ans dans dix jours), Paul Pierce (33 ans) et Ray Allen (35 ans) ont semblé, eux, incapables de contenir la fougue du Heat en général et de ses deux super-vedettes LeBron James et Dwyane Wade en particulier. De quoi faire dire à Charles Barlkley, analyste toujours avisé comme en atteste sa prédiction donnant les Spurs perdants face aux Grizzlies, qu'il s'agissait "de la fin d'une époque". "On est en train d'assister à une passation de pouvoir. Les nouvelles stars ont la dent longue et n'ont peur de rien. Il suffit de voir Derrik Rose MVP de la Ligue ou Kevin Durant qui est le meilleur joueur offensif. Alors que les Celtics, eux, espèrent que la solution viendra du Shaq, à 38 ans. Leur temps est fini. L'expérience ne fait pas tout !" A la jeunesse de le confirmer...