Le chantier avance

  • Copié
Martin ROY , modifié à
L'équipe de France a quitté le Championnat d'Europe austro-tchèque avec les honneurs, ce jeudi, à l'issue de ce qui aura été à n'en pas douter sa prestation la plus aboutie face à la Serbie (1-3), en quarts de finale. Si la pilule est difficile à avaler, les Bleus peuvent se satisfaire d'avoir redonné une âme et une identité de jeu à ce groupe France. Et ce n'était pas une mince affaire...

L'équipe de France a quitté le Championnat d'Europe austro-tchèque avec les honneurs, ce jeudi, à l'issue de ce qui aura été à n'en pas douter sa prestation la plus aboutie face à la Serbie (1-3), en quarts de finale. Si la pilule est difficile à avaler, les Bleus peuvent se satisfaire d'avoir redonné une âme et une identité de jeu à ce groupe France. Et ce n'était pas une mince affaire... Oubliés les fiascos du Mondial italien et de la Ligue mondiale. Éliminée par la Serbie en quarts de finale du Championnat d'Europe austro-tchèque, l'équipe de France a laissé entrevoir de belles promesses en vue des échéances futures. Si tout n'a pas été parfait, loin de là, les Bleus se sont attachés à retrouver de la crédibilité aux yeux des cadors européens. Si le chantier n'est pas terminé, les fondations de la maison France paraissent nettement plus solides, en atteste ce fond de jeu retrouvé lors de ses ultimes apparitions sur le sol autrichien. En bon chef de chantier, Philippe Blain a réussi à redonner une identité à la collectivité tricolore, en dégageant un six majeur de qualité qui devrait être capable, on l'espère, à plus ou moins long terme, de faire des dégâts sur la scène internationale. Pourtant, à l'heure d'effectuer un premier bilan d'après Euro, c'est de la déception, voire de la frustration, qui prime dans le clan tricolore. La faute à cette erreur d'arbitrage contestable et contestée qui laissera un goût amer aux Bleus, lesquels n'ont que très peu goûté d'être sanctionnés d'un franchissement peu évident sur une balle de match en faveur de la Serbie. A l'arrivée, le sentiment d'injustice est unanime chez les protégés de Philippe Blain qui, à l'issue d'une ultime prestation pourtant très aboutie, repartiront avec d'irrémédiables regrets dans les bagages. "J'ai vu Earvin pleurer sur la fin : je vais aller le réconforter et lui dire que la prochaine fois on gagnera". A défaut de franchissement, Antonin Rouzier sait pertinemment que ses coéquipiers ont franchi un cap, et c'est bien là l'essentiel. Rouzier: "Je veux voir cette équipe de France gagner, on en a les moyens" Et Philippe Bain ne s'y trompe pas à l'heure d'effectuer un premier état des lieux. "On peut être fiers d'avoir joué un quart de finale de ce niveau là. On est encore bien en course pour la qualification aux JO (*) avec un beau projet. Nous disposons d'une superbe base et il faut travailler là-dessus", avoue-t-il sur le site officiel de la Fédération française de volley-ball. Du travail, il en faudra à cette équipe de France pour arriver à retrouver son niveau d'antan, celui-là même qui lui avait permis de devenir vice-champion d'Europe en 2009. Capable de déployer un jeu attractif et percutant face à des gros gabarits comme l'Italie ou la Serbie, la France a également connu les pires difficultés face à des écuries de moyen rang, comme la Belgique (1-3). Manque de concentration, trop plein de pression, suffisance ou excès de confiance... Difficile à dire. De l'inconstance, voilà ce qui aura cruellement fait défaut aux Bleus en terres autrichiennes. "Il nous faut plus de régularité et alors on pourra aller chercher les grandes nations. Je veux voir cette équipe de France gagner, on en a les moyens". Conscient du potentiel de cette équipe de France, Antonin Rouzier peut se satisfaire d'avoir mené ses coéquipiers sur le chemin de la rédemption dans ce Championnat d'Europe. Si son rendement n'a pas été aussi reluisant qu'espéré, le pointu de Kedzierzyin a pu compter sur ses partenaires pour prendre le relais lors de ses passages à vide, à l'instar de Romain Vadeleux, José Trèfle et d'un Earvin Ngapeth tout feu tout flamme qui, outre des qualités techniques indéniables, a prouvé qu'il était avant tout un formidable compétiteur en ne ménageant à aucun moment ses efforts dans ce Championnat d'Europe. L'ancien vilain petit canard du Mondial transalpin est le symbole même d'un groupe France resolidarisé qui n'a pas dit son dernier mot dans la course aux Jeux Olympiques de Londres. (*) La France disputera un pré-tournoi de qualification aux Jeux Olympiques qui aura lieu dès la fin novembre. Seul le vainqueur compostera son billet pour le tournoi de qualification continental, l'année prochaine (du 8 au 13 mai en Bulgarie).